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Installer un composteur sur son campus pour réduire son empreinte écologique
À l’Université de Sherbrooke, on peut se vanter d’être préoccupés par l’environnement. Tellement, qu’en 2008 on s’est doté d’un composteur sur le campus principal. Ça aide à réduire notre empreinte écologique à l’université, mais ça coûte aussi moins cher que d’envoyer le composte par camion à une tierce entreprise. En plus, ça fait travailler quelques étudiants sur le campus pendant la session.
La petite histoire du compostage
«Tout a commencé en 2008 avec un nouveau programme de vaisselle réutilisable», explique Patrice Cordeau, adjoint au vice-rectorat à l’administration et au développement durable. Dans une université de plusieurs milliers de personnes, il s’en consommait pas mal des ustensiles en plastique.
Le plan « vaisselle » (très peu original comme nom, j’en conviens) comportait trois aspects : favoriser l’utilisation de vaisselle réutilisable, introduire la possibilité de plats consignés pour emporter et remplacer la vaisselle en styromousse par de la vaisselle compostable.
Le programme fonctionnait bien, mais il y avait un petit problème: ça coûtait 250$ pour composter une tonne de résidus. À l’époque, il y avait environ 40 tonnes de matière compostable consommée par année. Les dépenses pouvaient donc s’élever à 10 000$ annuellement. L’université a décidé de rapatrier cet argent en optant pour un composteur sur le campus principal.
En obtenant du financement et à la suite d’une étude de marché réalisée à l’interne par l’école de gestion, l’université a choisi un modèle québécois. Plus c’est local, mieux c’est!
C’est en 2010 que le composteur a fait son entrée sur le campus. À l’époque, cette mesure permettait déjà de sauver 120 tonnes de gaz à effet de serre. Ce programme a permis de réduire à la source ou de composter plus de cinq millions d’articles depuis 2008.
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Comment ça fonctionne?
12 ans plus tard, le système est super bien implanté à l’université. Si vous oubliez votre lunch et que vous décidez de vous acheter le menu du jour, il vous sera servi une assiette compostable. Après votre repas, vous mettrez votre assiette dans le bac à compost qui sera par la suite transféré dans un autre bac et envoyé au centre de tri. Rendue au triage, une personne engagée par l’université s’assure que tous les produits sont compostables.
Une matière passe environ trois semaines dans le composteur universitaire, comparé à entre six et huit mois pour un industriel.
Ce ne sont donc pas toutes les matières qui peuvent être compostées, comme à la maison. On ne peut pas y mettre nos os de poulet, des graines de citrouille, de pelures d’agrumes ou d’ustensiles par exemple. Ces matières sont envoyées dans un autre centre de compostage.
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Fait à l’université, pour l’université
Fait à noter, tout le compost produit à l’université est répandu sur les terrains de celle-ci. Pour réussir à le produire en moins de trois semaines, les résidus de nourritures sont d’abord pesés afin de concevoir la recette. Des granules de bois sont ensuite ajoutées afin d’avoir une source de carbone dans le mélange. Sans cet élément, les résidus se putréfieraient et le tout serait perdu. « La formule utilisée à Sherbrooke provient de plusieurs années d’expérience », confie Stéphane Meloche, responsable des matières résiduelles.
Un projet qui fait école
Au bout d’un moment, l’Université de Sherbrooke s’est dotée d’une expertise unique au Québec. Aujourd’hui, le composteur est principalement rentable parce qu’il permet d’acheter moins de terre pour les terrains en plus d’éviter les coûts externes liés au compostage.
Cela n’est qu’une des mesures qui font en sorte que l’Université de Sherbrooke se démarque par ses initiatives environnementales. En mai dernier, l’établissement a inauguré un parc solaire sur ses terres, qui « permettra aux chercheurs de faire davantage de découvertes scientifiques dans le secteur des énergies renouvelables». On peut être fier de ce que l’on fait en Estrie, du savoir que nous avons acquis et que nous offrons à ceux qui désirent suivre notre chemin.