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Ingénieurs de père en fils
Le Guide des Universités et la Banque Nationale s’associent pour vous présenter le métier d’ingénieur sous un angle nouveau.
Durant cette brève période charnière située juste après l’insouciance du secondaire et la demande d’admission à l’université (ce qu’on appelle communément le cégep), rares sont ceux qui savent à quoi ils consacreront les 30 années suivantes (ou plus si vous êtes un millénarial : sorry).
À cet âge, on vient juste d’obtenir son permis de conduire, d’avoir le droit de cocher une case dans un vrai de vrai bulletin de vote et de quitter le nid familial que déjà on doit penser à ce qu’on veut apporter à la société pour le restant de nos jours. C’est stressant, tout ça.
Pour certains, toutefois, le chemin tracé par les parents permet de baliser le sentier vers une avenue professionnelle déjà familière.
C’est le cas de Gabriel Veilleux, récemment diplômé, et de son père, Serge, ingénieur comme son fils!
Quand le maître Jedi apprend du padawan
Gabriel fait partie de cette frange de gens pour qui les maths et les sciences ont toujours été du bonbon. Comme son père, d’ailleurs.
Mais c’est lorsqu’il était étudiant-athlète au Cégep de Sherbrooke qu’il s’est rendu compte que son intérêt pour les calculs différentiel et intégral de ce monde pouvait devenir un travail à temps plein. Une épiphanie qu’il doit beaucoup à Serge, qui lui a ouvert les yeux sur les multiples possibilités qu’offre l’ingénierie. « Je ne pensais pas que ça ouvrait autant de portes, faire des études là-dedans, raconte Gabriel. Puis c’est sûr que quand tu vois ton père faire le tour du monde pour son emploi et être constamment valorisé pour ses qualités de gestionnaire, ça te motive pas mal, mettons. »
«Je ne cacherai pas que j’ai éprouvé une grande fierté quand il m’a annoncé qu’il voulait étudier là-dedans.»
Dans son enthousiasme, Serge s’était toutefois donné une règle d’or : ne pas mettre de pression sur son fils pour qu’il suive ses traces : « Je ne voulais pas le pousser à faire quelque chose qu’il ne voulait pas faire. Je trouvais ça important de lui laisser de l’espace. Mais je ne cacherai pas que j’ai éprouvé une grande fierté quand il m’a annoncé qu’il voulait étudier là-dedans. »
Le patriarche aurait aimé que son rejeton entame des études à Sherbrooke pour profiter du programme coop et accéder à des stages, mais Gabriel avait d’autres plans. « Il m’a dit qu’il voulait aller à McGill pour créer des contacts internationaux et peaufiner son anglais. »
Au tournant des années 80, c’est plutôt à Trois-Rivières que Serge s’était établi, pour entamer un bac en génie industriel à l’UQTR, attiré par le programme « en avance » à l’époque sur les autres universités en ce qui a trait aux technologies. « Pour moi, aller étudier à Montréal en anglais, c’était complètement inconnu. Je trouvais ça audacieux et j’étais un peu déçu de sa décision à l’époque, mais aujourd’hui, je comprends parfaitement pourquoi il a choisi cette avenue. Ça a été à son tour de m’ouvrir les yeux. »
La parfaite chimie avec le génie
Gabriel reconnaît que le passage d’un programme assez général comme les sciences de la nature au cégep à un champ d’études aussi précis que le génie chimique, en anglais de surcroît, n’a pas été de tout repos : « J’ai dû redoubler d’ardeur pour réussir, et ça n’a pas toujours été facile. C’est un programme qui exige beaucoup d’heures de travail si on veut se démarquer. Mais avec du recul, je suis vraiment content d’avoir suivi ma formation ici. Oui, c’est un programme où on trouve majoritairement des gars et il y a un côté un peu nerd et sérieux à la formation, mais je me suis fait des amis pour la vie et je me suis vraiment amusé. La devise “work hard, play hard” résume bien mes années de bac », lâche-t-il en riant.
Selon lui, un des meilleurs aspects de la culture universitaire québécoise en génie est l’accessibilité aux stages : « C’est vraiment typique des programmes d’ici. Je crois que c’est une occasion hors du commun que tout le monde devrait saisir. »
C’est d’ailleurs un stage en Islande qui lui a permis d’orienter sa pratique vers les énergies renouvelables puis finalement d’obtenir un emploi comme chargé de projet junior pour l’un des plus gros projets de construction de batterie au lithium au monde, en Suède. « Sans ça, je n’aurais jamais pu avoir la job que j’ai aujourd’hui », avoue-t-il.
Serge est impressionné de l’aisance des diplômés fraîchement débarqués sur le marché du travail. « Avant, quand on arrivait dans une entreprise, on se pliait plus à l’autorité et on occupait sa place dans la chaîne sans vraiment contribuer à d’autres sphères décisionnelles. Maintenant, les jeunes veulent faire partie d’une équipe et n’ont pas peur de donner leur opinion sur différents enjeux. Ils veulent sentir qu’ils participent à un projet et non qu’ils servent seulement à remplir les coffres d’une business », souligne celui qui est depuis plusieurs années un des cadres d’American Biltrite, une entreprise spécialisée dans les matériaux de caoutchouc.
#gratitu… ou plutôt gratifiant
On ne se le cachera pas, être ingénieur comporte de grandes responsabilités. Et qui dit grandes responsabilités dit stress. « Les décisions qu’on prend peuvent être déterminantes pour la vie de milliers de personnes. Donc c’est sûr que ça amène une certaine pression. Mais le sentiment de fierté est immense. C’est très gratifiant », explique Gabriel.
« C’est un métier très diversifié qui demande d’utiliser plusieurs types de compétences en même temps. D’un côté, on doit s’assurer d’avoir les meilleurs résultats possibles pour un produit tout en respectant un budget, et d’un autre, on doit être capable de gérer efficacement une équipe. C’est exigeant, mais superstimulant », renchérit Serge.
«Il faut s’imaginer comme étant un capitaine de navire qui peut garder la tête froide dans la tempête et qui se base sur des faits scientifiques pour agir efficacement et prendre les bonnes décisions.»
« Ok, c’est bien beau tout ça. Mais comment savoir si j’ai le profil type d’un bon ingénieur? », vous demandez-vous? Serge détient quelques pistes de réponse. « Il faut s’imaginer comme étant un capitaine de navire qui peut garder la tête froide dans la tempête et qui se base sur des faits scientifiques pour agir efficacement et prendre les bonnes décisions. Ultimement, il faut se faire confiance », explique-t-il.
Maintenant qu’il a réussi ses études et est finalement sur le marché du travail, Gabriel a quant à lui un conseil bien simple pour quiconque songe à s’inscrire dans un des nombreux programmes de génie : « Faire preuve de persévérance et travailler fort. Mais ça en vaut la peine. »
En terminant l’entrevue, Serge nous confie que son plus jeune fils, Antoine, a commencé un bac en génie électrique à Sherbrooke récemment. Quand on lui demande comment il a réagi face à ce choix de carrière, le papa de trois enfants ne cache pas sa fierté : « Je ne sais pas à quel point j’ai eu une influence sur leurs décisions, mais l’important, c’est qu’ils soient heureux. Puis bon, c’est sûr que c’est le fun aussi d’avoir lancé une petite tradition familiale. »
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