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Immigrer au Québec : comment s’en sortir avec la paperasse

Assurances, permis, impôts… personne n'échappe à la bureaucratie.

Par
Léopold Picot
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Voilà, c’est bon ! Vous avez votre billet d’avion, votre visa de travail, vous serez au Québec dans un mois. À vous le party à Montréal, les opportunités professionnelles à gogo, les paysages somptueux. Bravo : un tout nouveau monde vous attend…

Et BAM ! Surgissant des ténèbres, derrière vous, sans prévenir, le démon de la paperasse.

Des feuilles d’impôts entre les crocs, des papiers d’assurances dans les pattes et dans ses yeux se reflète l’effroi de ne pas se loger, le rendez-vous chez le banquier, le permis à récupérer.

Mais on est beaucoup à être passés par là. Venir à bout de la bête est à la portée de tout le monde. Pas de panique : il faut juste s’accrocher, anticiper, être méthodique, et faire quelques démarches avant son départ et à son arrivée.

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S’assurer

Première chose à faire : gérer son assurance. Assurance maladie, assurance responsabilité civile… ce sont les deux principales que auxquelles vous devez avoir souscrites en arrivant au Québec. Déjà, assurez-vous d’avoir résilié vos précédents contrats, ou de les avoir adaptés : pour l’assurance maladie, certaines complémentaires (le truc qui vient en plus de votre régime de santé général dans votre pays d’origine) peuvent vous assurer au Canada, si vous vous inscrivez au système de santé pour les expatriés de votre pays.

Ça vous permet d’éviter, au moins la première année, de rentrer dans le système québécois !

Dans le cas contraire, il y a des solutions. Si vous arrivez tout juste au Québec, vous n’êtes peut-être pas encore éligibles à la RAMQ, le régime général de santé de la province. Vous pouvez donc vous assurer avec des assurances internationales pour un an ou deux. Elles sont assez chères, mais elles vous enlèveront au moins toute préoccupation de ce côté-là. Chapka ou April sont les plus connues. Votre banque dans votre pays d’origine peut même avoir quelque chose pour vous.

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Pour l’assurance responsabilité civile, ça peut vite être une galère. En gros, cette assurance est ultra-importante, car elle permet de vous couvrir si vous causez des dommages à autrui, dans un accident par exemple. Si vous louez un appartement au Québec, elle sera incluse dans votre assurance habitation. Si vous êtes chez des ami.e.s ou de la famille, il va falloir vous tourner vers les assurances internationales, comme celles citées dans le précédent paragraphe.

Se loger

En parlant d’appartement, il est temps de dire au revoir à votre chez-vous de votre pays d’origine ! Pas facile, mais ce n’est pas une raison pour rusher la chose. Stockez vos affaires dans un endroit sûr – généralement chez des proches – assurez-vous d’avoir récupéré votre caution (s’il y en a une) et surtout, essayez d’avoir une lettre de recommandation générique de la part de votre propriétaire !

Trouver un logement au Québec peut être un vrai chemin de croix. Beaucoup de villes sont en pleine pénurie de logements, mais il ne faut pas désespérer.

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Avoir une bonne lettre de recommandation sera donc toujours un plus. Vous pouvez passer par Kijiji, Roomies.ca, ou Facebook Market Place pour trouver un toit, et activer des alertes pour être le plus efficace. Surtout : appelez les numéros dès que vous voyez une annonce qui vous plaît, le propriétaire sera toujours plus ouvert s’il entend votre voix. Vérifiez bien ce qui est compris ou non dans le loyer, et ensuite, prenez une assurance habitation. Les outils de comparaisons de prix comme Clic Assure vous seront très utiles pour trouver le meilleur deal.

Débit ou crédit, la question qui tue

Avant même de partir, vérifiez si vous pouvez utiliser votre compte de votre pays d’origine au Québec. Parfois, votre carte peut vous le permettre, mais dans d’autres cas, les transactions à l’étranger pourraient être payantes.

Vous pouvez quasiment tout payer par carte au Québec, donc vous ne risquez pas d’avoir à faire beaucoup de retraits d’argent comptant.

Je conseille évidemment d’avoir de l’épargne en arrivant, le temps de trouver un travail – ce qui pourrait prendre de 3 à 6 mois. Je vous conseille vivement de lire notre petit guide sur le fonds d’urgence.

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Une fois arrivé, vous verrez que dans les magasins, on demande : « débit ou crédit ? ». Ici, les banques comme les commerçants distinguent la carte de crédit de la carte de débit ! C’est un peu tricky, car quand vous utilisez votre carte de crédit, il faut que vous remboursiez la somme en faisant un virement de votre compte débit vers votre compte crédit. Personnellement, j’aime utiliser ma carte de débit, plutôt que ma carte de crédit, pour m’assurer de ne pas oublier de rembourser cette somme et devoir des intérêts… C’est ce qui va déterminer votre cote de crédit, ce qui va être important pour pouvoir, plus tard, acheter une maison par exemple.

Pour la banque, vous avez le choix. Dans tous les cas, il vous en faudra une si vous travaillez au Québec. Certaines banques ont des offres pour les nouveaux arrivants : prenez un rendez-vous directement sur place – c’est toujours plus facile en personne.

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Naviguer la SAAQ

Voiture vendue, permis international commandé, vous voici prêt.e.s à découvrir les magnifiques routes québécoises et leurs nids de poule infernaux.

Mais attention :

au Québec, un permis de conduire étranger n’est valable que six mois. Anticipez donc la chose en prenant rendez-vous à la SAAQ, la société responsable du transport routier ici, pour obtenir votre permis québécois.

En plus ça vous permettra d’avoir une pièce d’identité québécoise, ça sert toujours.

Comme il y a eu des soucis liés à la transition numérique de la SAAQ, si vous n’avez pas de numéro de RAMQ, vous ne pouvez pas faire de démarche par le site internet, donc il faut que vous preniez rendez-vous. Cela peut être très long.

Si vous voulez un conseil et que vous êtes à Montréal : allez dans les SAAQ éloignées du centre-ville, comme celle de Pointe-aux-Trembles. Vous pouvez même y aller sans rendez-vous !

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Le permis québécois est à renouveler tous les ans, à la date de votre anniversaire.

Pour la voiture, vous pouvez écumer le Facebook Market Place et les petites annonces de Kijiji pour trouver la perle rare. Quatre95 a d’ailleurs écrit un article sur le sujet.

Attention ! Il n’y a pas de contrôle technique sur les voitures d’occasion vendues entre individus au Québec. Dans tous les cas, prenez rendez-vous chez un garagiste fiable pour vérifier la voiture avant de l’acheter. Il faut que les vérifications durent au moins 45 minutes, donc mieux vaut prévoir environ 80 à 100 $.

Ensuite, direction la SAAQ (encore) pour enregistrer le changement de propriétaire et pensez bien à prendre une assurance au passage, les moins chers étant Beneva. Vous n’avez plus qu’à prendre la direction des Cantons de l’Est ou de la Gaspésie pour découvrir des paysages incroyables !

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Survivre aux impôts

Avant de partir, il faut penser à suspendre tous vos droits sociaux, votre chômage, si vous y avez le droit.

Si dans la première année de votre arrivée au Canada vous avez travaillé un peu dans votre pays d’origine et au Canada, vous devrez déclarer vos impôts ici et là-bas. Ensuite, si vous ne travaillez qu’au Canada, vous n’aurez plus qu’à déclarer vos impôts ici.

C’est assez compliqué, mais vous pouvez passer par des cliniques d’impôts, elles sont là pour vous conseiller.

Et sachez qu’on a répertorié les erreurs les plus communes auxquelles faire attention en faisant votre déclaration.

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Attention : si vous êtes travailleur.se indépendant.e dans votre pays d’origine depuis le Québec, vous devrez déclarer là-bas ce que vous avez gagné dans les entreprises de là-bas, et ici ce que vous avez gagné ici, en gros.

C’est tout pour mes conseils ! Ça peut paraître une montagne, mais ça vaut vraiment le coup. Et si malgré tout, vous n’arrivez pas à trouver des solutions, sachez que souvent, votre banque québécoise peut vous aider. Sinon, vous pouvez vous tourner vers des organismes spécialisés dans l’accompagnement de personnes immigrantes, comme L’Hirondelle ou La Maisonnée. Les groupes Facebook sont aussi de très bonnes ressources.