Ils vont courir 126 km torse nu pour une bonne cause 

En fin de semaine, à Québec, on annonce en moyenne un ressenti de -15 à -20. Pourquoi je vous partage ça? D’abord, pour ne pas que vous oubliez de mettre vos vêtements chauds avant de sortir.

Mais c’est aussi parce que c’est à cette température qu’Alexandre Santerre et David Bérubé s’apprêtent à courir trois marathons en trois jours pour une bonne cause, vêtus seulement de shorts, de gants et d’une tuque.

Pourquoi s’imposer ça? J’ai rencontré les deux partenaires pour discuter de l’histoire derrière KÖLD, cette levée de fonds hors de l’ordinaire.

PVI : par solidarité, j’ai fait l’entrevue en chest.

Pour leur défi, les deux coureurs ont choisi de verser les fonds amassés via un GoFundMe à l’organisme Face aux vents, qui offre des services d’intervention par la nature afin de favoriser la santé mentale. En apprenant à connaître le parcours d’Alexandre et David, on comprend pourquoi ils ont choisi de verser les sommes amassées à cet organisme.

Alexandre, qui est aussi le fondateur de l’Académie de Thermothérapie et de Cryothérapie du Québec, s’est initié à la thérapie par le froid alors qu’il souffrait de graves enjeux de santé physique et mentale. Quant à David, il fait la « promotion des bienfaits de la nature sur l’équilibre de l’humain » via Life’s Better Outside, son entreprise de création de contenu et d’expériences en plein air. Également adepte des « cold plunges », il a rencontré Alexandre en suivant une formation à l’académie de ce dernier.

Pour ces deux adeptes de thermothérapie, les effets positifs des douches froides se sont fait ressentir dès le départ.

Aucun des deux ne mentionne la réduction de leur facture d’Hydro, mais je suis certain qu’ils font bonne figure durant les périodes de pointe.

Comment les deux athlètes ont-ils eu l’idée de parcourir 126 km torse nu?

Pour les coureurs, la thermothérapie joue un rôle primordial dans le renforcement de leur résilience. « On savait aussi qu’un défi comme ça attirerait l’attention des médias », complète David.

Pour immortaliser leur défi et aider à véhiculer leur message, une équipe de tournage les accompagnera tout au long de leur itinéraire afin de réaliser un documentaire.

Parlant de l’itinéraire : le départ se fera ce vendredi au café Apollo à Saint-Anne-de-Beaupré, suivi d’une boucle sur l’île d’Orléans le samedi, et le tout se terminera par un marathon jusqu’au Château Frontenac dimanche. Sur ce trajet littoral de 126 km, parions que les vues époustouflantes seront au rendez-vous. Souhaitons aux gars que les bourrasques de vent le soient un peu moins.

Outre l’épreuve physique et mentale que représente KÖLD, Alexandre et David ont été pris de court par le défi entrepreneurial qui les attendait. Allouant au moins vingt heures par semaine au projet, les deux entrepreneurs ont dû freiner la croissance de leurs entreprises pour se concentrer sur la gestion de KÖLD, partageant leur temps entre la recherche de commanditaires, ainsi que leur préparation physique. (Le réflexe évident aurait été de s’associer à des marques de vêtements d’hiver pour prouver leur efficacité, mais comme ils n’en portent pas, ça complique un peu l’affaire.)

Côté préparation, ils ont dû expérimenter pour bâtir leur routine d’entraînement, puisque peu d’athlètes ont réalisé le même genre d’exploit. « La préparation est double parce qu’elle doit allier course et thermothérapie », résume David.

Pour bâtir leur résistance au froid, les acolytes se sont d’abord concentrés à faire « de la musculation et à prendre du poids grâce à un régime riche en gras et en protéines ».

Finalement, les coureurs se sont rendu compte que le froid affectait surtout les ligaments et les articulations. « Ce qui pourrait mal aller, c’est le risque de claquage ou de déchirement, pas les engelures », affirme Alexandre.

Pour cette raison, la récupération prendra une place extrêmement importante durant la fin de semaine. Au menu : bain de glace (après une journée à courir torse nu, c’est quasiment ça, le plus impressionnant), sauna, huiles essentielles et massothérapeutes.

L’épreuve s’annonce grande, mais le moral est au rendez-vous. « S’il le faut, je vais marcher pour finir », annonce Alexandre, « …ou je te porterai sur mon dos! », conclut David à la blague.

Peu importe leur état, familles et amis seront réunis pour accueillir les deux athlètes à la ligne d’arrivée.

D’ici là, pas besoin d’attendre la sortie du documentaire pour suivre l’aventure KÖLD ou contribuer à leur levée de fonds. Retrouvez-les sur Instagram et via leur campagne GoFundMe.

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