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Ils étaient déménageurs, ils sont maintenant chauffeurs de stars
Depuis le début de la pandémie, plusieurs produits et services font face à une demande qui excède l’offre. Et il y en a des plus surprenants que d’autres.
Par exemple, c’est très compliqué de réserver une limousine, un VUS exécutif ou un service de chauffeur privé, ces jours-ci. Je le sais d’expérience, car j’ai tenté d’en réserver une pour l’anniversaire de ma meilleure amie. Ç’a été l’enfer de trouver une limo, et elle n’est finalement jamais arrivée. Entre reprise des bals de finissant.e.s, mariages, et festivals, tout se book très vite.
Une des grandes explications est que les Cadillac DTS et les Lincoln Town Car, qui étaient les deux modèles les plus populaires de limousines, ont cessé d’être produits il y a plus d’une décennie, et la pandémie a tué beaucoup de vieilles entreprises dans ce secteur. Fini les limos vieux jeu, les jeunes veulent des véhicules plus subtils et à l’allure présidentielle, et les VUS exécutifs dominent maintenant le marché.
Mais comment est-ce que ça fonctionne, ce monde-là? Alors que je me posais la question, j’ai trouvé Expau, une jeune compagnie de service de logistique de transport privé et de garde rapprochée. Fondée en 2019, l’entreprise familiale travaille déjà avec certain.e.s des plus grand.e.s artistes et athlètes de passage au Québec, en plus d’offrir des services pour des mariages, bals de finissant.e.s et événements spéciaux.
J’ai donc parlé à deux des partenaires de l’entreprise, Widler Exilus & Dideley Paul, pour mieux comprendre à quoi ressemble la nouvelle ère du transport privé.
Parlez-moi de Expau et de comment vous définissez votre entreprise.
On offre des services personnalisés de transport, qui sont à l’image de nos clients. On veut que tous nos clients ressentent qu’ils ont eu le même service et le même traitement, que ce soit une célébrité qui vient faire un spectacle ou une personne qui se rend à un mariage. On essaie d’offrir un service clés en main de logistique de transport, pour enlever ce poids-là des épaules de nos clients. On aime dire que chaque ride a son histoire.
Comment est-ce que vous avez eu l’idée de partir ça?
C’est une drôle d’histoire, mais en fait, on ne planifiait vraiment pas de se diriger dans le transport… on voulait être déménageurs!
On a fait deux ou trois déménagements, jusqu’à ce qu’on se dise qu’il nous fallait une meilleure idée (rires). On aime beaucoup conduire, on savait donc que ça allait impliquer des véhicules, mais être déménageur, ça te fait vieillir rapidement.
L’idée du service de transport nous est venue à mesure qu’on allait à des événements et qu’on voyait les gens arriver avec des services de transport qui ne collaient pas à leur image. Sans vouloir manquer de respect aux autres compagnies, ce sont souvent des chauffeurs plus âgés, c’est souvent un service un peu coincé, on va dire.
Est-ce que c’est compliqué de se lancer dans cette industrie?
On a vraiment décidé de faire ça de manière personnelle, avant tout. On n’avait pas d’expérience dans ce monde-là, c’est vraiment juste parce qu’on aimait conduire! Peu à peu, on est allé chercher nos permis et certifications avant de lancer nos services, mais on n’a pas d’autres expériences, on a appris sur le tas, en bâtissant de bonnes relations avec nos clients.
Mais non, ce n’est pas un processus compliqué, c’est juste beaucoup de paperasse et de recherche. La vis a beaucoup été resserrée après l’arrivée d’Uber. Ce n’est pas n’importe qui qui peut avoir sa certification de transporteur privé!
Combien de véhicules avez-vous dans votre flotte?
En fait, pour plusieurs raisons, on a choisi de ne pas avoir notre propre flotte. Pour offrir des services vraiment personnalisés à chaque client, on choisit le véhicule qui conviendra à ses besoins. On travaille donc avec plusieurs partenaires et on choisit dans leurs flottes les véhicules qu’il nous faut.
On a commencé en 2019, et en 2020, très vite, tout l’événementiel a ralenti. Ç’a donc un peu freiné nos recherches pour des véhicules qui seraient à nous, et entretemps, on s’est fait offrir de travailler avec ces partenaires-là. On travaille surtout avec de gros VUS aux allures présidentielles, c’est le feeling qu’on veut donner à nos clients. Leur faire sentir qu’ils ont un traitement princier.
Comment développez-vous votre marché? Quel est votre créneau?
La spécialité d’ExPau, c’est vraiment tout ce qui est événementiel et musique. On travaille avec des promoteurs et des festivals. Mais depuis le début de la pandémie, on s’est rendu compte qu’on veut aussi offrir cette expérience-là à des gens qui ne sont pas des célébrités mais qui, le temps d’un jour, veulent avoir cette expérience-là.
Pour ce qui est des artistes de passage, on est avec eux de leur sortie de l’avion jusqu’à leur vol de retour. On offre des services complets, plutôt que simplement des trajets, parce que ça nous permet de bâtir des relations de confiance avec les clients.
Vous dites que « chaque ride a son histoire », racontez-m’en une bonne!
Un de nos premiers contrats était avec Wizkid, la superstar africaine. La première journée, on ne se parle pas, c’est très professionnel, on se dit à peine au revoir. Le deuxième jour, quand il nous a revus, un sentiment de confiance s’est installé. Lorsqu’on l’a amené manger, on devait rester avec les véhicules, mais il a insisté pour qu’on vienne manger avec lui. Il voulait vraiment nous faire sentir à l’aise. Après quelques heures, on rigolait tous ensemble comme de vieux amis!
Après le spectacle, notre contrat avec le promoteur se terminait, mais Wizkid a demandé que l’on s’occupe de lui jusqu’à la fin de son séjour. Ce n’est pas une anecdote drôle ou étonnante, mais ça a mis un certain standard pour le niveau de service personnalisé qu’on veut offrir, et la relation de confiance qu’on établit avec nos clients.
On veut faire les choses différemment et prouver qu’on est capable de s’adapter à tout. Donc on encourage les gens à nous mettre au défi, peu importe leur demande!