.jpg)
Ho ho ho boy! Le casse-tête des Fêtes des familles nombreuses à Noël
Les partys de famille ou entre amis de dix personnes maximum seront permis du 24 au 27 décembre a annoncé le premier ministre la semaine dernière, en proposant aux Québécois un contrat moral sous le thème: « n’allez pas danser sans masque comme des gigons au centre d’achat pis vous allez peut-être pas déballer vos cadeaux tu seuls au réveillon, mes torieux. »
Cela étant dit, on fait quoi avec les familles nombreuses, celles qui atteignent le quota à elles seules? Selon des statistiques compilées par l’Observatoire des tout-petits (awww), près de trois enfants de 0 à 5 ans sur dix vivaient dans une famille comptant trois enfants ou plus en 2016. Bon, il n’y a peut-être pas 1000 familles Groulx, mais il y a sans doute plus de familles nombreuses qu’on pense.
J’en connais personnellement deux, qui ne cachent pas se sentir un peu mis à l’écart par le plan gouvernemental.
Normal, puisque Anne-Marie et son frère Pascal ont – avec leurs familles respectives – (attention) huit et six enfants.
.jpg)
Un réveillon casse-tête
En additionnant leurs familles, avec les enfants de la nouvelle conjointe de Pascal et les chums/blondes des trois plus vieux d’Anne-Marie, on arrive à….23 personnes, ce qui est nettement au-dessus de la limite autorisée. « J’ai un bachelor en bas, je pourrais toujours jouer sur le fait que j’ai deux adresses et limiter le nombre de voitures dans le parking », raconte Anne-Marie, au sujet de sa stratégie envisagée pour le réveillon. Notons que les deux familles partagent déjà la même bulle de travail puisque frère et soeur sont à la tête d’une petite entreprise familiale depuis des années. « On partage les mêmes microbes probablement », note Anne-Marie.
«Mon père devrait passer porter des cadeaux le 24 dans le jour, je verrai mon autre frère le lendemain, mais Mamie ne pourra pas venir cette année et elle sera seule chez elle le 24 pour la première fois.»
N’empêche que l’édition 2020 s’annonce un pas pire casse-tête pour ces deux familles de Mirabel, qui se réunissent depuis toujours le 24 décembre. « C’est une tradition : tout le monde se rassemble chez moi pour foutre le bordel », plaisante la principale intéressée, qui devra quand même faire des sacrifices. « Mon père devrait passer porter des cadeaux le 24 dans le jour, je verrai mon autre frère le lendemain, mais Mamie ne pourra pas venir cette année et elle sera seule chez elle le 24 pour la première fois », explique, déçue, Anne-Marie au sujet de grand-maman Micheline.
Je connais la famille d’Anne-Marie depuis longtemps, incluant la très formidable Mamie. Son mari Ben surtout, un vieux chum du secondaire. À l’époque où on jouait au haki à la polyvalente Deux-Montagnes en fumant des quatre papiers, personne – à commencer par lui – n’aurait deviné qu’il se retrouverait en 2020 avec une famille digne des années 30 dans le Québec rural. Sa blonde avait deux enfants lorsqu’il l’a rencontrée, mais depuis il n’a jamais cessé de se reproduire.
Il y a l’aîné Alex 25 ans, Gabrielle 23 ans, Mélyna 18 ans, Xavier ( mon filleul à qui j’ai donné plusieurs fois les mêmes albums de Tintin sans faire exprès) 15 ans, Cédric 13 ans, Maïka 10 ans, Maxime 7 ans et le petit dernier Félix 3 ans. Ouf. La famille a même un chien et un chat. Je passe sous silence ici le prix de leur épicerie hebdomadaire.
.jpg)
Une famille tissée serrée, qui a suivi religieusement les consignes sanitaires depuis mars dernier. « Maxou fait du sport avec une voisine dehors, mais sinon on est tranquille. On a fait du facetime en masse en plus de rater l’anniversaire de tous les neveux/nièces, mais on aimerait au moins fêter Noël avec la famille de mon frère comme d’habitude», insiste Anne-Marie, qui souligne que les enfants des deux familles ont à peu près le même âge et ont hâte de se voir.
«On va devoir se cacher sinon il faudrait sacrifier des gens et ça ne se fait pas! Si on reste sages et raisonnables, on ne devrait pas se faire achaler.»
À l’autre extrémité du village, le frère en question, Pascal, est exactement dans le même bateau avec ses six enfants et les deux de sa nouvelle blonde. « Les règles du gouvernement ne s’appliquent pas pour nous autres. Habituellement, on invite mon père et les sœurs à Ben, mais là juste nos deux familles, on est beaucoup trop », résume Pascal, bien conscient que les célébrations pourraient comporter des risques dans sa situation. En regard des règles en vigueur, il pourrait – comme sa sœur – s’exposer à des amendes salées.
« On va devoir se cacher sinon il faudrait sacrifier des gens et ça ne se fait pas! Si on reste sages et raisonnables, on ne devrait pas se faire achaler », espère Pascal, qui partira ensuite quelques jours avec « juste » sa gang à Québec au Village Vacances Valcartier.
GROSSES FAMILLES, GROS OUBLI?
Comme sa sœur, Pascal croit que le gouvernement devrait essayer de tenir compte des grosses familles, qui ne sont pas si marginales que ça dans son entourage. « J’ai beaucoup de chums qui ont quatre ou six enfants. Ils ont les mêmes dilemmes que nous. Il me semble que la règle de dix personnes devrait juste tenir compte des adultes ou des 16 ans et plus », estime Pascal.
.jpg)
Matheo, 9 ans, Frederick William 10 ans, Zackary 12 ans, Océane, 12 ans, Lucas 15 ans et Jeremy 15 ans et Pascal. Absents sur la photo: Allyson 18 ans, Sheldon 17 ans, Josiane 37 ans.
En attendant, les deux familles feront leur possible pour passer de joyeuses Fêtes. Un souper thématique est même prévu le 24, où chaque membre de la populeuse famille pige un pays dans un chapeau et le service d’un repas dans l’autre. « Moi j’ai pigé une soupe italienne alors c’est simple. Mais Xavier est pogné pour préparer une entrée ukrainienne…», laisse-t-elle tomber en riant.
Le cadeau de Noël qui lui ferait le plus plaisir, c’est de devenir grand-mère…à 48 ans. «Ma mère et ma grand-mère l’étaient déjà à 42 ans, c’est à mon tour là!»
Sinon, le cadeau de Noël qui lui ferait le plus plaisir, c’est de devenir grand-mère…à 48 ans. « Ma mère et ma grand-mère l’étaient déjà à 42 ans, c’est à mon tour là! », résume cette maman compulsive. Connaissant son chum, pas sûr qu’il partage la même fébrilité à l’idée d’être grand-père à 41 ans, mais bon, c’est pas de mes affaires.
Quant au père Noël, il devra passer son chemin cette année et garer son traineau ailleurs que chez Anne-Marie.
Il n’y aura pas de place dans le parking de toute façon.