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Histoires de chairlift

Que celui ou celle qui n’a jamais vécu un moment weird dans un télésiège nous jette le premier bâton. 

Par
François Breton-Champigny
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Que ce soit une conversation avec un inconnu un peu trop amical et soudainement impliqué dans notre vie privée ou une bonne vieille débarque créant l’arrêt de service au moment d’embarquer ou de descendre, tout bon skieur a vécu une péripétie de ski alpin liée aux fameux télésièges.

Pour votre plaisir (OK, pour le nôtre aussi), on a concocté un succulent mélange de témoignages qui alimentera vos sujets de conversation dans la file d’attente lors de votre prochaine sortie de glisse.

De rien.

La remontée de la (presque) mort

Xavier: Il y a quelques années, les cousins de mon père sont venus en visite au Québec et il a eu la brillante idée de les amener en ski alpin, un sport qu’il n’avait jamais pratiqué auparavant, pour leur donner une bonne dose de son nouveau pays d’accueil (il est d’origine tunisienne).

Au moment de faire leur première montée, les cousins de Freddy (c’est son prénom) ont décidé d’embarquer ensemble. Mon père, armé de son nouvel habit de ski flambant neuf, était donc forcé de monter avec un inconnu.

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Alors que la chaise arrivait un peu trop vite et raide, Freddy s’est fait bousculer et s’est retrouvé, fouillez-moi comment, suspendu par un bras à la chaise, à plus de 12 MÈTRES dans les airs avec l’inconnu qui capotait et essayait de l’aider à remonter sans se fracasser sur les pentes.

Freddy s’est retrouvé suspendu par un bras à la chaise, à plus de 12 MÈTRES dans les airs

Rapidement, un attroupement de skieurs clairement assoiffés de sang s’est formé en dessous de mon père en détresse. Certains faisaient même des paris sur combien de temps il allait tenir comme ça avant de tomber.

Au bout de 15-20 minutes, les secouristes sont finalement arrivés avec une échelle pour l’aider à remonter sur la chaise, sous les applaudissements de la foule.

On pourrait croire que cet incident traumatisant l’aurait mené à descendre la montagne à pied et à se coucher en boule en attendant ses cousins, mais non! Il a fait une journée complète de ski par la suite et s’est fait féliciter à plusieurs reprises par des skieurs qui l’avaient vu au seuil de la mort.

Quand ma mère a eu vent de cette histoire, enceinte de mon grand frère, elle a gentiment fait savoir à mon père que c’était la dernière fois qu’il allait en ski de sa vie.

Sans surprise, on est jamais allé skier en famille.

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Skiing with the stars

Clément: 24H de Tremblant, 2012. Mon père et moi on a embarqué dans une gondole avec Marina Orsini. À l’époque, j’avais 13 ans, et tout ce que je savais d’elle c’est qu’elle avait joué dans Les Filles de Caleb et 30 Vies. C’est donc mon père qui s’est occupé de faire tout le PR pendant la remontée.

Après cet «épisode», on s’est mis à la chasse aux vedettes sur la montagne. À mon souvenir, notre mission s’est avérée peu fructueuse. Les highlights se résument à avoir croisé Anne-Marie Withenshaw au stand de queues de castor et à avoir pris l’ascenseur avec Martin Deschamps et Ben Gagnon.

Ça a été mes premiers contacts avec l’univers des stars et depuis ce temps-là, j’ai une passion pour le show business.

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Un bâton de ski: une arme blanche insoupçonnée

Marc: À 15 ans, par un vendredi soir, mes amis et moi, on a eu la brillante idée de laisser tomber nos bâtons de la chaise pour pouvoir redescendre les mains libres et aller «plus vite». Au moment de tous lâcher nos bâtons en même temps, je me suis rendu compte que j’avais encore la ganse autour du poignet de l’un des deux.

Comme la chaise avançait et qu’on s’éloignait dangereusement du point de chute des autres bâtons, je me suis dépêché à enlever la ganse et j’ai lancé le projectile tel un javelot vers les autres bâtons. En suivant sa trajectoire des yeux, j’ai remarqué qu’un skieur arrivait à toute vitesse vers le lieu d’atterrissage. Le bâton a frôlé la tête du pauvre monsieur et « l’attaque-surprise » l’a fait chuter en freinant.

Le bâton a frôlé la tête du pauvre monsieur et « l’attaque-surprise » l’a fait chuter en freinant.

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Ça ne lui a pas pris deux secondes pour trouver le coupable en levant les yeux vers les chaises. On a eu tellement peur de se faire pogner mes amis et moi qu’on est resté 30 minutes au sommet sans trouver le courage de descendre. On s’est finalement décidé à passer par un sous-bois entre la piste où nos bâtons avaient atterri et une piste voisine pour ne pas se faire remarquer…

Quand on est arrivé en bas, on est venu me voir illico pour m’enlever mon accès à la montagne. Beaucoup plus de peur que de mal, heureusement.

Est-ce utile ici de mentionner qu’on ne recommande pas cette manoeuvre?

Un coup de foudre qui fait mal à l’égo

Lucie : Par une journée sans histoire, j’ai pris une chaise avec un gars. Je me suis rendu compte assez vite qu’il était super attirant et tout le long de la montée, on s’est fait un jeu de regards langoureux, l’électricité passait.

Lorsqu’on est arrivé au moment de descendre, j’étais tellement déconcentrée par notre «moment» que je me suis tombée sur lui. J’ai tellement eu honte que je me suis confondue en excuses et je suis partie en vitesse sans en savoir plus à son sujet.

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Game ou pas game?

Gabrielle: J’étais en ski avec mes amies et à un moment donné, on a remarqué que le gars dans la cabine qui gérait les chaises était pas mal cute.

on a remarqué que le gars dans la cabine qui gérait les chaises était pas mal cute. Mes amies m’ont mis au défi d’essayer de le cruiser.

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Mes amies m’ont mis au défi d’essayer de le cruiser. Faut comprendre que j’avais 14 ans et que c’était 0 mon genre de faire un move sur un gars comme ça. J’ai finalement pris mon courage à deux mains pour leur prouver que j’étais capable. J’ai fait semblant d’échapper mon bâton au moment de monter dans la chaise.

Le gars a arrêté la machine et est venu me redonner le bâton un peu blasé. Je lui ai demandé son numéro et il m’a répondu un «Non» catégorique.

Résultat: mes amies se sont bien foutues de ma gueule et j’ai perdu la face devant un inconnu à une période charnière de l’adolescence. Pas le meilleur souvenir de ski, mettons.

Une brochette de débutants avec vue sur les Alpes svp

Lufo : Comme «cadeau de Noël», mon ancien employeur a décidé de payer un voyage de ski tout compris dans les Alpes autrichiennes à tout le staff.

Comme beaucoup de membres de l’équipe n’avaient jamais approché des skis de leur vie, mon boss a offert des cours pour apprendre la base et ne pas se péter la gueule en descendant la pente-école. Oh well

mon boss a offert des cours pour apprendre la base et ne pas se péter la gueule en descendant la pente-école. Oh well

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En général, dans les Alpes, les pistes sont gigantesques et on a une vue à 360 degrés sur les environs. Alors qu’on était une bonne partie de l’équipe dans les chaises, le mécanisme s’est arrêté. J’étais en train d’admirer le paysage quand soudain, j’ai aperçu trois petits points noirs au loin vers le sommet, les seuls skieurs sur les pentes. J’ai reconnu mes collègues de travail et j’ai remarqué qu’ils n’avaient pas l’air du tout en contrôle de leurs skis.

Malgré leurs pointes de pizza, ils ont foncé en ligne droite un en arrière de l’autre en criant vers le pilier qui soutenait les chaises juste en face de moi. Ce qui devait arriver arriva: les trois se sont littéralement empalés les uns dans les autres comme une brochette dans le poteau, au grand plaisir des spectateurs dans le chairlift qui riaient aux larmes.

Le soir, ils ont pu oublier leur incident dans le spa avec de l’alcool fourni par la job. On a vu pire comme dénouement.

Bonus

Oui, quelqu’un dans notre équipe a déjà essayé *à plusieurs reprises* de coller sa langue sur la barre de sécurité de la chaise. « Pas le pogo le plus dégelé de la boîte » nous a dit notre VP Raphaëlle en se remémorant une époque peu glorieuse de sa vie de skieuse.

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