On ne se le cachera pas, l’université est un bassin d’hormones qui ne demande qu’à assouvir ses pulsions. D’un french discret entre deux casiers à la demande en mariage à côté du local d’asso, le Guide des universités URBANIA a voulu célébrer la Saint-Valentin en vous racontant quelques histoires craquantes qui ont eu lieu sur les campus.
Ben aux pays des Vikings
« Quand j’étudiais à l’Université de Montréal, je demeurais sur le campus tout l’été. J’ai toujours refusé de retourner dans ma ville natale durant la pause estivale parce que ça allait briser ma routine d’entraînement – j’étais à fond dans les arts martiaux à l’époque. Aussi, disons que j’aimais mieux rester avec amis de l’université que retrouver la belle solitude de la Côte-Nord. On ne va pas se mentir, c’était plus le fun en ville.
Par contre, étonnement, c’était aussi extrêmement plate sur le campus la majorité de l’été. Excepté pour une période de trois semaines où des étudiants anglophones venaient apprendre le français. À ce moment-là, c’était la bacchanale.
Plus les verres s’empilaient, plus Linda commençait à révéler ses vraies couleurs.
C’est là que j’ai rencontré la belle Linda, une Suédoise de six pieds avec l’air un peu sévère qui venait de London en Ontario. Un soir, je suis allé prendre un verre à La Maisonnée avec elle et un voisin de résidence. C’était une soirée bien peinarde, mais plus les verres s’empilaient, plus Linda commençait à révéler ses vraies couleurs.
Elle nous disait des trucs du genre « Vous n’aurez rien, les gars. Pensez-y même pas, vous n’aurez rien ce soir ». On était d’ailleurs très en paix avec ça. On voulait juste prendre un verre – à la base. Toute la soirée, j’ai fait semblant de ne rien entendre, je l’ai joué cool parce que je ne savais pas si elle m’intéressait ou non. Mais sa tactique commençait tranquillement à me faire effet. Quand on met au défi, des fois, je réponds à l’appel.
Quand on est finalement revenu aux résidences, ça a cogné à la porte de ma chambre. C’était la belle Linda qui voulait me dire avec tout le tact du monde : « Ton voisin ne m’intéressait pas, mais toi peut-être ».
On a fait connaissance assez rapidement je vous dirais. Par contre, quand j’ai enlevé son chandail, s’est révélée une longue cicatrice d’opération à cœur ouvert. Elle n’était visiblement pas confortable avec ça. Ce n’était pas dérangeant ou quoique ce soit. Juste une longue ligne blanche entre les seins.
On a donc tout arrêté et on a parlé de ça pendant des heures en sous-vêtements. Elle m’a raconté ses souvenirs de l’opération . On s’est endormis collés par la suite. Le lendemain, elle est repartie dans sa chambre et on n’en a jamais reparlé.
J’ai essayé de la retrouver dernièrement, en vain. Cette soirée-là, j’ai vécu de quoi. Elle a marqué mon imaginaire. C’est encore un excellent souvenir aujourd’hui.»
Maria – Vivre dans le secret et la passion
« J’ai rencontré mon copain quand on jouait les deux dans la même ligue d’impro. Fouillez-moi pourquoi, mais on a décidé de garder notre dating secret pendant un bon bout de temps. Ça a rajouté du piquant à notre relation et, bien honnêtement, ça nous a permis d’apprendre à se connaître dans l’intimité et à découvrir les couloirs de l’école (encore une fois… en toute intimité).
Le truc était simple. Quand on voulait se voir pendant une longue durée, on inventait des sottises auprès de notre entourage justifiant ainsi le fait qu’on s’absente une semaine pour aller se ressourcer au chalet. Mon histoire de prédilection c’est que je devais aller voir ma famille à Québec et lui aller au shack avec ses boys. Les gens n’y voyaient que du feu.
Les toilettes étaient notre go to de base, mais on était bien ouverts à essayer d’autres recoins.
Par contre, quand l’envie nous prenait à l’université, il fallait être plus ingénieux. Je partais aux toilettes, quand lui devait aller au guichet pour sortir de l’argent. On se rencontrait ensuite dans le sous-sol… et… on explorait. Les toilettes étaient notre go to de base, mais on était bien ouverts à essayer d’autres recoins. Qui aurait cru que l’école pouvait être un endroit kinky.
Par contre, à force de toujours disparaître en même temps, nos ami.e.s ont commencé à remarquer que quelque chose clochait. Malgré la fin de notre aventure secrète, c’est aussi devenu très amusant de se faire prendre (pas à l’acte rassurez-vous). De voir les faces de notre entourage qui découvrait un à la fois qu’on se fréquentait, ça a valu toutes les manigances.
Nathan – Découvrir le pavillon de Design et toutes ses splendeurs
« Vous savez, tout le monde a sa technique pour combler le vide. Moi, quand je suis à l’école et que je m’ennuie, entre deux cours ou en attendant quelqu’un, je m’en vais sur Grindr.
Pour le commun des mortels, Grindr ça ne fonctionne pas vraiment comme Tinder. En fait, t’as une grille où tu peux voir tout le monde et choisir tes prétendants toi-même. C’est pas l’application qui te les propose.
Donc en gros, j’étais sur Grindr, le temps s’écoulait, et là, je suis tombé sur un mec qui était vraiment de mon goût. J’ai décidé alors de me lancer, et de lui partager mon intérêt.
L’intérêt était réciproque. Il m’a répondu peu de temps après. À mon souvenir, on est passé rapidement par-dessus le small talk. En fait, dès qu’on a compris qu’on était à 100 mètres l’un de l’autre sur le même campus – l’affaire était réglée.
à chaque fois que quelqu’un rentrait dans la toilette, il fallait qu’un de nous deux lève ses jambes pour cacher le fait qu’on était plus qu’un dans la cabine. C’est devenu assez acrobatique tout ça.
À peine quelques minutes dans la discussion et on s’échangeait des photos sexy et des textos coquins. Tout devenait très chaud, mais c’était assez weird parce que j’étais dans un pavillon hideux pour vivre l’expérience (NDLR: il fait référence ici au pavillon Judith-Jasmin à l’UQAM, reconnu pour ses horribles briques brunes).
On a donc décidé d’amener ça à un autre niveau et on s’est donné rendez-vous dans une petite toilette du pavillon de Design. Je vais vous épargner certains détails, mais disons qu’on a appris à se connaître sous tous les angles.
Petit souci technique qu’on avait négligé, à chaque fois que quelqu’un rentrait dans la toilette, il fallait qu’un de nous deux lève ses jambes pour cacher le fait qu’on était plus qu’un dans la cabine. C’est devenu assez acrobatique tout ça.
Une fois le devoir accompli, on a tous les deux quitté les lieux, et comme tout bon match Grindr, on ne s’est jamais revu. Depuis ce jour, les longues pauses entre les cours ne m’inquiètent guère. »
*
Quand il y a de la tentation, il y a de l’espoir. Laissez-vous surprendre, n’écrivez par à votre ex et épanouissez-vous (académiquement parlant) entre les murs de votre université. Sans toujours vous faire prendre.