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Habiter dans une coop, est-ce que c’est pour moi?

Les coopératives d'habitation: avantages et inconvénients.

Par
Jessica Beauplat
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My god que les loyers sont devenus cher. On pensait qu’on pouvait se permettre de louer notre appart de rêve, mais apparemment, on n’est pas (encore) sorti.e gagnant.e au jeu de la vie. What about les coops? Vous savez, ces appartements où le loyer est un peu plus abordable et où vous participez à la vie communautaire.

Mais encore? Est-ce que c’est pour moi? Voici à quoi s’attendre quand on applique pour louer un logement dans une coopérative d’habitation.

Vivre en coop demande du temps : une quinzaine d’heures par mois en moyenne.

Tout d’abord, il y a tout un processus de sélection avec entrevue. La compétition est souvent si forte qu’on se croirait dans une téléréalité à la Squid Game, mais pas de panique! Dans un prochain article, je vous partagerai mes humbles conseils pour avoir un spot dans la coop de vos rêves. Parole de femme d’expérience qui a attendu sept ans avant d’emménager dans la sienne.

Mais avant de commencer, voyons voir si c’est pour vous.

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Implication

Vivre en coop demande du temps : une quinzaine d’heures par mois en moyenne. Et ça, beaucoup semblent l’oublier. Ce n’est pas juste une question de loyer à prix moindre. Ce que vous économisez en argent, vous devrez le donner en temps. L’adage Le temps, c’est de l’argent prend ici tout un autre sens.

En gros, le prix du loyer est réduit grâce à un rabais de membre. Ce dernier est en quelque sorte votre « paye » pour le travail mensuel que vous faites. C’est une explication très simpliste pour vous donner une idée du concept, mais mieux vaut le voir comme ça. Autrement, la motivation à travailler pourrait vous manquer et votre implication pourrait même vous paraître lourde par moments… à moins de trouver votre place au sein d’un comité qui vous plaît.

Comités et sous-comités

J’ai peut-être pété votre bulle avec ce que je viens d’expliquer, mais honnêtement, s’impliquer activement dans la vie communautaire et la gestion de la coopérative est hyper gratifiant et valorisant. Ça donne le sentiment de travailler collectivement vers un but commun, plus grand que soi. En connaissez-vous beaucoup, des projets immobiliers qui vous font cet effet-là?

Par contre, je l’avoue, habiter dans une coop ce n’est pas parfait et ce n’est pas fait pour tout le monde.

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Quand on s’implique, on s’approprie davantage les lieux. On en prend également plus soin lorsqu’on sait que ce sera à notre tour de passer la moppe dans les couloirs le mois prochain ou qu’il faut bien déneiger l’entrée parce que ça va faciliter les déplacements de notre voisin en fauteuil roulant ou de notre voisine enceinte de neuf mois et demi.

Dans toutes les coops, il y a des comités et parfois même des sous-comités. Ces groupes varient d’un endroit à l’autre, mais on retrouve généralement les cinq suivants : comité de gestion d’immeuble (pour gérer les travaux, les espaces intérieurs et extérieurs), comité de finance, comité de sélection (pour sélectionner les nouveaux membres), comité de bon voisinage (pour veiller à la participation, à la formation des membres, à la gestion des conflits et à l’animation culturelle par exemple) et le comité secrétariat.

S’impliquer au sein d’un comité qu’on aime déjà, c’est l’idéal. Ma voisine a été prise dans le sous-comité qu’elle avait sélectionné comme premier choix : entretien des espaces extérieurs. Elle ne pouvait pas demander mieux : elle capote sur les plantes! Même quand c’est le temps de faire des tâches connexes comme laver les vitres lors du ménage du printemps, elle a le sourire jusqu’aux oreilles.

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Mode de vie communautaire

Au tout début de la pandémie, une voisine que j’avais l’habitude de croiser m’a écrit sur Facebook pour me demander si j’allais bien, parce qu’elle ne m’avait pas vue depuis un mois. Ça faisait du bien de pas avoir l’impression d’être invisible. Je me suis dit que même si je vis seule, quelqu’un avait mon back.

Personnellement, ça me touche de voir des enfants devenir ami.e.s ou d’apprendre qu’une voisine a envoyé son ado porter un plat de riz wolof à une voisine retraitée du quatrième parce qu’elle raffole de ce plat. J’aime cette mixité sociale.

Saluer des enfants que je côtoie et qui sont heureux de me voir quand je rentre du travail, ça me remonte le moral chaque fois.

Par contre, je l’avoue, ce n’est pas parfait et ce n’est pas fait pour tout le monde. J’habite dans une grosse coop. Il y a des avantages comme l’ascenseur. Il y a aussi plus de voisin.e.s, alors plus de chance de tomber sur des gens qui nous ressemblent ou avec qui on a des affinités. Bref, plus d’ami.e.s! Ça, on aime ça!

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Mais plus de voisin.e.s, ça veut aussi dire : plus de voisin.e.s. Ce n’est pas toujours le fun. C’est aussi plus de monde qui se mêle de tes affaires, plus de gants blancs à porter et de (possibles) conflits à gérer.

Il y a des solutions, par exemple choisir une coopérative plus petite. Encore là, on ne sait jamais sur qui on va tomber.

Toutefois, quand je pèse le pour et le contre, je ne regrette pas ma décision. Je n’aurais pas les moyens d’habiter seule dans un appart récent (le mien était neuf quand j’ai emménagé) avec de hauts plafonds. J’ai gagné en tact, en intelligence émotionnelle et ça, ça me sert aussi pour la job, dans mes interactions avec les autres. Surtout que ça me donne plus d’histoires à raconter. Et saluer des enfants que je côtoie et qui sont heureux de me voir quand je rentre du travail, ça me remonte le moral chaque fois.

Des coops pour tout le monde

Certaines coops privilégient un certain style de vie dans leurs critères de sélection. Par exemple, il existe des coops d’artistes comme la Coop Lézarts, pour les artistes en arts visuels et médiatiques, ou la Coopérative Cercle Carré à Montréal.

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Dans votre recherche de coop, vous tomberez peut-être aussi sur des coops à vocation familiale. Elles n’ont pas toutes les mêmes critères d’admissibilité, mais l’idée, c’est de privilégier les familles avec enfants. Sans surprise, ce type de cohabitation est très populaire et la liste d’attente est généralement très longue.

Donc si tu veux vivre une expérience communautaire et avoir un appartement sans craindre d’être menacé.e par les rénovictions où la hausse fulgurante des loyers, alors vivre en coop, c’est pour toi!