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Guide pour tenter de gérer le stress à venir de son enfant

Même chez les enfants, le stress peut nuire au quotidien.

Par
Karine Côté-Andreetti
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URBANIA et l’Association de la santé publique du Québec sont fières de s’associer pour vous aider à mettre des mots sur les maux de votre enfant.

Même après une dizaine d’années de thérapie à me dépoussiérer la tête pour m’habiter mieux, même après des heures de cohérence cardiaque et de pratiques diverses pour réguler mon système nerveux, même après des kilomètres de marches « pour ma santé mentale », j’ai encore parfois de la difficulté à anticiper ou à reconnaître les situations stressantes.

À 31 ans, j’aurais encore besoin d’un dictionnaire pour traduire mes manifestations physiques et mentales en vocabulaire d’anxiété.

J’ai assimilé une quantité impressionnante d’informations concrètes, mais je ne suis toujours pas fluide dans le langage de mon propre stress.

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Il est donc tout à fait normal qu’un.e enfant nous lance son verre par la tête parce que ce dernier est vert et non rouge plutôt que de nous expliquer calmement sa perte de contrôle, provoquée non par la couleur de son verre, mais par une transition stressante à la garderie qui lui fait vivre une émotion inconfortable et envahissante.

Comment aider notre enfant à développer son champ lexical émotif? Comment lire entre les lignes de ses comportements ce qui les provoque véritablement?

La recette du stress

Au mois d’août dernier, nous avons déraciné notre famille en partant de notre Montréal natal pour nous installer dans une forêt des Cantons de l’Est, 10 jours avant la première rentrée scolaire de mon fils de cinq ans. Le projet était bucolique sur papier, mais #lavraievie n’était pas publiable sur Instagram.

J’ai donc ressorti mon exemplaire de Par amour du stress de la fondatrice et directrice scientifique du Centre d’études sur le stress humain, Sonia Lupien, dans lequel elle présente les fondements du stress sous l’acronyme C.I.N.É. :

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  • C : perte du sens de contrôle
  • I : imprévisibilité
  • N : nouveauté
  • É : égo menacé

Ces ingrédients stressants sont additifs. Ainsi, plus il y a d’éléments du C.I.N.É. qui caractérisent une situation ou une transition de vie, plus celle-ci sera stressante.

Vous comprenez donc que la recette de stress que j’avais concoctée à mon enfant – même avec l’ingrédient secret de l’amour – n’était pas mangeable : il allait déménager dans une nouvelle maison, dans une nouvelle région. Il commencerait une nouvelle routine dans un nouvel environnement avec une nouvelle figure d’attachement (son enseignante) et de nouveaux camarades. Il ne savait pas à quoi s’attendre (imprévisibilité). Tout cela n’était pas une situation choisie (perte de contrôle) et ses deux parents – vivant également du stress – étaient moins patients qu’à l’habitude (imprévisibilité).

Une grande transition de vie all dressed! Cela dit, nous pouvons anticiper un tel stress et poser des actions permettant de l’atténuer, rassure la spécialiste en neuroscience dans le même ouvrage.

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Par exemple, pour redonner un sentiment de contrôle à notre enfant, nous l’avons laissé choisir ses effets scolaires, la couleur de sa chambre (parmi des couleurs préchoisies, quand même!) et nous l’avons nommé grand maître des boîtes de déménagement (il prenait son rôle très au sérieux.)

Pour diminuer l’imprévisibilité, nous lui avons fabriqué un calendrier indiquant les dates du déménagement ainsi que celles de sa visite à l’école et de sa rentrée scolaire.

Finalement, pour que la nouveauté ne soit plus, nous sommes allés pique-niquer quelques fois dans sa future cour d’école et nous lui avons présenté, via une photo fournie par l’établissement scolaire, son enseignante.

Nous prenions également soin de répéter souvent qu’on trouvait Mme Annie vraiment cool, même si nous ne l’avions jamais rencontrée de notre vie (cela avait pour but de favoriser le transfert affectif et le sentiment de confiance, astuce proposée par la psychoéducatrice Sarah Hamel dans sa formation de préparation à la rentrée scolaire).

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Il aurait été tentant de ne pas aborder la question pour lui éviter de vivre du stress durant plusieurs semaines précédant notre déménagement. C’est que nous oublions parfois que comme toutes les émotions, le stress est essentiel à notre survie. Il nous aide à nous adapter aux défis. D’ailleurs, selon Çasecultive, une plateforme qui offre des conseils pour cultiver une santé mentale positive chez les petit.e.s et les grand.e.s, l’évitement est l’ennemi juré de l’anxiété.

« L’anxiété est inconfortable, mais n’est pas dangereuse », pouvons-nous lire dans l’un des outils accessibles gratuitement en ligne.

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Traduire le langage de notre enfant

Même si nous avons préparé notre fils du mieux que nous le pouvions, nous vivons encore aujourd’hui les symptômes de son adaptation. Savoir que derrière ses comportements se cachent de l’anxiété et de l’insécurité nous aide grandement à adapter nos interventions à ses émotions, surtout les journées où chaque limite mise en place est l’occasion pour lui de déployer l’éventail de sa créativité pour la tester d’une façon absolument non anticipée!

Des études ont montré que les enfants sont tout aussi vulnérables que les adultes aux effets du stress, sinon plus.

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De 15 à 20 % des jeunes au Québec éprouveraient de l’anxiété. Cependant, ils et elles ne le vivent pas nécessairement de la même façon que les adultes.

Effectivement, un enfant ne scroll pas, coincé dans un cercle vicieux de récompense en dopamine, comme les adultes (celles et ceux qui se reconnaissent ici bénéficieraient sans doute d’un p’tit coup d’œil sur la plateforme!). Leur stress s’exprimera plutôt par d’autres phénomènes :

  • ∙ difficultés de sommeil;
  • ∙ perte d’appétit;
  • ∙ peurs intenses menant à l’évitement;
  • ∙ contrôle excessif de son environnement;
  • ∙ crainte de nouvelles situations;
  • ∙ refus d’aller à l’école ou de participer à des activités;
  • ∙ difficultés à se faire des amis;
  • ∙ maux de ventre et de tête, vomissements, fatigue, tension musculaire;
  • ∙ difficultés de concentration et d’organisation;
  • ∙ besoin excessif d’être rassuré;
  • ∙ irritabilité, crise de colère, crise de larmes, opposition;
  • ∙ faible estime de soi, détresse
  • ∙ comportements d’opposition;
  • ∙ crises de colère.
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D’ailleurs, en utilisant les ressources sur Çasecultive, nous avons commencé à aider notre fils à percevoir et à reconnaître ses manifestations d’anxiété.

Instaurer une saine dynamique de communication tôt est essentiel pour que nos enfants nous communiquent leurs sentiments et leurs besoins toute leur vie.

La chose la plus importante est de prendre en charge la situation afin de sécuriser notre enfant. Il ou elle doit pouvoir compter sur nous. « Nous sommes le contenant dans lequel l’enfant peut déverser ses émotions », illustre avec éloquence la psychoéducatrice Sarah Hamel. Et pour nous aider à accueillir tous les trop-pleins de nos enfants sans déborder, la plateforme ÇaseCultive nous offre une multitude d’outils accessibles et pertinents.

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Pour découvrir la gamme d’outils et de ressources pouvant vous être utiles, à vous et à votre enfant, rendez-vous sur le site Web de Çasecultive.