LogoSponsor

Gérer un héritage sans perdre sa santé mentale

S'occuper d'une succession en plein deuil, c'est loin d'être évident.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
Publicité

Hériter, c’est le fun! Ouin, mais ça, c’est quand vous recevez de l’argent. Quand vous devez gérer la succession, c’est moins plaisant.

Voici quelques conseils de débutant.e en la matière pour démêler tout ça.

La liquidation de la succession

Bon : vous avez été nommé.e exécuteur.trice testamentaire ou liquidateur.trice de succession. Ça, ça veut dire que vous devez veiller à ce que les biens de la personne décédée soient distribués selon ses dernières volontés. Avant même de gérer l’héritage, vous devrez passer à travers une myriade d’étapes techniques, dont l’obtention de la preuve de décès, la recherche et la lecture du testament et la fermeture des comptes en banque du ou de la défunt.e.

Par la suite, vous aurez à :

– Ouvrir un compte en banque au nom de la succession

Publicité

– Faire un inventaire complet des biens et des dettes de la personne décédée (c’est long, mais c’est pas mal obligatoire)

– Produire des déclarations de revenus du ou de la défunt.e et au nom de la succession (ben oui!)

– Obtenir les certificats fiscaux qui vont vous permettre de distribuer l’héritage parmi les héritiers et héritières

– Payer les dettes de la personne défunte (hypothèque, prêts, etc.), de la succession (les frais funéraires ou de notaire, par exemple) et les biens clairement identifiés dans le testament (le poisson rouge pour Johanne, 5 000 $ à mon neveu Pete, etc.)

Là, et seulement là, vous pourrez remettre aux héritier.ère.s le compte définitif, un document officiel qui informe tout le monde de l’argent et des biens qu’il reste à départager. Vous pouvez aussi y inclure un plan de partage qui devra être approuvé par tous et toutes… sinon, on passe au tribunal, et on ne vous souhaite pas ça.

Pas besoin de vous dire que le processus de liquidation de la succession ne se fait pas en deux, trois semaines : habituellement, le tout prend plusieurs mois ou même un an avant d’être terminé, et ce n’est pas juste parce que tout le monde repousse le moment de faire le maudit inventaire.

Publicité

Qu’est-ce que je fais avec l’héritage?

Le premier conseil pour décider quoi faire avec l’héritage, c’est de prendre son temps. Le deuil pourrait vous rendre impulsif ou impulsive, et avec un peu de recul, partir un an en Europe pour vous changer les idées et vivre le voyage que votre père avait toujours rêvé de faire, ce n’est peut-être pas la manière la plus saine de gérer un gros montant d’argent. Mais ça l’est peut-être aussi! Prenez juste le temps d’y penser.

Vous devez ensuite regarder de quel argent vous héritez. Est-ce que c’est de l’argent comptant, des biens ou des placements à la bourse? Pour la plupart des actifs, l’impôt à payer devrait avoir été réglé lors de la liquidation : rien à débourser pour vous!

Publicité

Si vous avez reçu une somme d’argent, vous feriez mieux de commencer par rembourser certaines dettes pressantes, comme une marge de crédit, puis d’en investir une bonne partie, soit en achetant une maison, soit en déposant les fonds dans un compte d’épargne avantageux, comme le CELI ou le REER. Si vous avez des enfants, vous pouvez aussi décider de déposer une partie des sous dans un REEE pour les études futures de vos jeunes génies. Évidemment, faire appel à votre conseiller financier favori (en avez-vous un?) est de mise.

Ah, et en tous les cas, évitez de rembourser une dette conjointe, soit une hypothèque ou une voiture, par exemple, avec votre héritage. C’est comme si vous le donniez à quelqu’un d’autre, et un héritage, c’est comme un NIP : c’est personnel.

Publicité

Attention aux mauvaises surprises

Tout le monde n’est pas prévoyant, et il se peut que votre nouvelle job de gestionnaire de succession se complique par quelques imprévus que voici.

– La personne décédée n’a pas fait de testament. Maudit! Dans ce cas-là, c’est la loi qui décide à qui revient la succession, et c’est généralement les enfants et le ou la conjoint.e qui vont recevoir la cagnotte.

– La personne décédée avait beaucoup de dettes. Heureusement, la loi vous protège à ce niveau : si vous avez suivi les étapes de la liquidation dans l’ordre, vous ne devriez pas vous ramasser avec 100 000 $ à payer de vos poches. Si vous ne l’avez pas fait, par exemple…

– Votre famille se chicane solide pour la distribution de l’héritage, ou même pour l’exécution du testament. Pourquoi une personne reçoit la maison et l’autre des sous? Pourquoi papa a donné 1 500 $ à la Fondation Mira? Souvent, les conflits font ressortir de vieilles frustrations et blessures, surtout qu’on est en période de deuil. Si jamais la tension monte trop, sachez que vous pouvez faire appel à un.e médiateur.trice ou à un.e avocat.e pour régler le tout de manière légale.

Publicité

C’est ça qui y est ça! N’oubliez pas de prendre soin de vous et de vos proches en cette période de deuil et n’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle ou personnelle si la situation est overwhelming pour vous.