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Gérer la transition garderie-maternelle sans virer fou
Lorsqu’on devient parent, on doit une grande partie de notre salut à la préparation, l’organisation et la planification. Le côté bohème de notre folle jeunesse? Parti en courant dès la première échographie, et on se demande parfois, le cœur serré, si c’est bien nous qui avons déjà prolongé de quelques jours un voyage à l’étranger sur un coup de tête ou acheté cet ostentatoire tapis de salon couleur crème. Non, mais on était-tu fous, pareil?
Chers parents, vous qui avez l’habitude de vous y prendre d’avance pour les inscriptions en tous genres (garderie, cours de natation, camp de jour, etc.), vous ne serez pas étonnés d’apprendre que, pour l’année scolaire 2024-2025, vous devrez très bientôt inscrire votre enfant à la maternelle et ce, dès le 10 janvier pour les écoles du Centre de services scolaire de Montréal.
Eh oui! L’ombre de la rentrée planera au-dessus de vous sitôt le ragoût de pattes de cochon digéré, et, ma foi, c’est une bonne chose : la transition entre les deux univers que sont la garderie et l’école peut être cahoteuse, et se préparer à certains chamboulements n’est pas une mauvaise idée.
Les lunchs
Vous songerez, nostalgiques, aux repas du midi que la garderie fournissait à votre enfant quand, par un beau matin d’octobre (oui, aussi tôt que ça), vous n’arriverez pas à penser à une boustifaille à la fois bonne pour la santé, dénuée des allergènes interdits par votre école de quartier, pas trop salissante, dont l’odeur est neutre ou subtile, différente de la veille, pas suremballée et résistante aux lancers de la boîte à lunch.
Et quand, frappés d’un éclair de génie, vous mettrez le doigt sur LE mets idéal, votre tendre progéniture vous le ramènera intouché, le soir venu, en vous disant que l’appétit n’y était pas…
…ou qu’elle n’arrivait simplement pas à ouvrir le tout nouveau, tout mignon, mais un peu raide plat Tupperware qui gardait le repas prisonnier.
La morale de cette histoire : montrez à votre enfant à manipuler les plats en question à la maison, avant d’y glisser des sandwichs au poulet et autres encas que vous finirez tout de même par devoir avaler avant le souper pour limiter le gaspillage.
L’horaire
Ça peut sembler évident, mais votre petit.e écolier.ère devra respecter un horaire auquel vous aurez aussi à vous plier.
L’école commence et finit tôt (8 h 10 à 14 h 47 par chez nous), et le calendrier scolaire est parsemé de journées pédagogiques pas toujours placées de manière stratégique.
Votre enfant, autrefois familier avec les routines de la garderie, devra maintenant apprivoiser un nouveau cadre, qui inclut les heures passées en classe, les périodes de dîner, les récréations et les activités du service de garde, et cette adaptation fatiguera la famille au grand complet, ce qui m’amène au dernier point.
Le sommeil
Après une journée d’école, votre loupiot sera brûlé, « toasté des deux bords », comme dirait Xavier Dolan. La période de détente qui lui sera concédée après le dîner ne remplacera pas la sieste de la garderie, surtout s’il en était un fervent pratiquant.
Résultat : le cerveau de votre petit élève trimera dur à longueur de journée, et la seule énergie qui lui restera, le soir, sera celle du désespoir.
Il aura des envies de saccage et, entre deux bâillements, vous blâmera d’avoir osé mettre des canneberges séchées dans sa galette à l’avoine avant de s’endormir face première dans le houmous.
Exiger qu’il fasse une sieste durant la fin de semaine devient alors un incontournable, et l’heure du coucher pourra même être fixée avant 19 h sans que vous ne rencontriez trop d’opposition.
De grâce, faites-le dormir, tout le monde s’en portera mieux.
Maintenant, respirez et dites-vous que… vous n’êtes pas au bout de vos peines, car la chasse aux camps de jour s’amorce dès l’année suivante (au secours).