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Géocaching : incursion dans une chasse aux trésors grandeur nature

Avoir du gros fun et faire un bon geste pour la planète : c'est oui.

Par
Élise Fiola
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Par une fin de semaine ensoleillée, je me suis équipée de bottes de pluie, d’un sac-poubelle et de gants et j’ai mis le cap sur le boisé du Tremblay, sur la Rive-Sud. Ma mission? Rejoindre des bénévoles qui allient plein air et protection de l’environnement lors d’une séance de géocaching, une activité qui consiste à trouver des « caches » à l’aide de coordonnées terrestres.

La sortie organisée par Jean-François, alias Troqueurs32, constitue le premier C.I.T.O (Cache In Trash Out) de la saison. Ces activités thématiques visent à redonner à la terre en posant une action concrète et positive pour l’environnement. Ici, on a choisi de ramasser les ordures.

Récit d’une expérience qui va au-delà de la simple chasse au trésor.

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Géo-quoi?

Une fois arrivée à destination, je suis légèrement timide d’approcher ce groupe d’une vingtaine de participant.e.s qui semblent déjà tous et toutes se connaître. Dès que j’intègre le cercle, Christian, alias LeGrandChrist, et Charles, aussi appelé c1954m, me prennent sous leurs ailes pour me montrer les rudiments de ce jeu. On m’introduit à l’application de géocaching sur le téléphone et m’énumère les différentes caractéristiques des caches.

J’apprends rapidement que celles-ci sont très variées et peuvent être de plusieurs grandeurs, couleurs et formes. Elles sont placées par des cacheurs et cacheuses à différents endroits qu’ils et elles jugent opportuns ou intéressants à découvrir hiver comme l’été : le long d’une piste cyclable, à un point de vue intéressant, sur une statue, etc.

« Certaines sont aussi petites que la taille du bout d’un petit doigt », illustre Papou, le chef de l’équipe du même nom, qui se joint à la conversation. Celui qui amasse des caches depuis 2005 m’indique que pour les trouver, il faut se fier aux indices laissés par le cacheur ou la cacheuse lorsqu’il ou elle enregistre sa cache sur le site de Géocaching.

Lors de l’événement au boisé du Tremblay, ce sont des petits pots de pilules couverts d’un motif camouflage dissimulés dans la nature qu’on recherche en se dirigeant avec l’application de géocaching ou un GPS.

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« Là, dans ton article, tu ne vas pas résumer ça à une gang de malades qui court les pots de pilules dans le bois?! », me lance une participante de l’autre côté du cercle. J’avoue que d’un point de vue externe, c’est pas mal de ça que ça a l’air…

Le « GO » est enfin lancé. Sans plus attendre, je prends la direction vers la cache la plus proche, que Charles a lui-même placée.

Alors qu’on entre dans le boisé et s’éloigne très légèrement du sentier, impossible de trouver la cache. Il faut savoir qu’il y a souvent une légère marge d’erreur puisque les appareils de localisation nous indiquent un certain rayon dans lequel se trouve la cache et rarement sa position exacte.

Je réalise rapidement que ce n’est pas tant mon sens de l’orientation qui sera mis à l’épreuve, mais plutôt mes talents d’observatrice. Pour le bien de l’activité, Charles a dissimulé une nouvelle cache dans les mêmes environs. Ce n’est que vers la fin du C.I.T.O. que l’une des participantes est parvenue à trouver la cache originale.

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Un fort esprit de coopération

Pendant l’activité, chaque petit groupe part dans des directions différentes pour ensuite se croiser et prendre le temps de discuter au passage. « Ça fait du bien de se retrouver ainsi après deux ans de réclusion, chacun dans son monde ou presque », estime Guiznot, qui est un adepte de géocaching depuis dix ans. Un peu partout, les un.e.s racontent aux autres les caches qu’ils et elles ont découvertes depuis leur dernière rencontre et se remémorent les plus impressionnantes et originales d’entre elles.

Je me joins à l’un des groupes pour partir à la recherche de ma seconde cache. Masterofpuppet, l’un des plus jeunes présents, me prête son téléphone pour me diriger. Bien heureuse d’avoir mis mes bottes de pluie, je marche à travers les branches, flaques d’eau et plantes qui se dressent devant moi.

Après quelques minutes de battue, c’est de l’autre côté du sentier que xellex, une autre participante, s’exclame qu’elle a trouvé la cache. Les cacheuses et cacheurs présents inscrivent leur pseudonyme sur le papier à l’intérieur du petit contenant. Ainsi, ils prouvent qu’ils ont bel et bien trouvé la cache et peuvent l’enregistrer sur leur tableau de bord.

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Comme certain.e.s s’amusent à capturer des Pokémons, les participant.e.s parcourent le territoire pour collectionner des caches de différents types. « On est un peu comme des scouts qui ramassent des badges, sauf que nous, ce sont des caches », résume Troqueurs32, qui a, pour le moment, découvert plus de 38 000 caches dans sa « carrière ».

Comme le dit si bien LeGrandChrist : « Une cache, c’est comme un nanane au bout de l’activité. » Leur vraie récompense est de pouvoir ajouter une trouvaille à leur tableau de chasse.

D’autres, comme Louise, alias IXE 13, et Jacques (Laouate), utilisent la map mondiale des géocaches comme guide touristique inusité pour identifier des endroits intéressants à visiter. « Normalement, un géocacheur, quand il place une cache, c’est qu’il veut t’amener là, il veut te faire voir quelque chose », note IXE 13.

Celle qui joue depuis 11 ans raconte qu’elle a déjà participé à des événements d’ampleur internationale. « On s’est lié d’amitié avec des gens avec qui on garde contact aujourd’hui. […] C’est donc pas juste trouver des petits pots de pilules dans le bois », défend IXE 13, qui apprécie l’esprit de confrérie au sein des cacheurs et cacheuses.

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L’activité tire à sa fin. Les cacheurs et cacheuses se regroupent autour de leur butin. Le nombre de participant.e.s a presque doublé depuis notre rassemblement du tout début.

Alors que plusieurs s’attendaient à retrouver des tas de masques chirurgicaux, le trésor est très varié et compte des objets plutôt inattendus. Fier de son grand ménage, les groupe est en plus satisfait d’avoir trouvé quelques nouvelles caches à ajouter à sa collection. Quant à moi, je repars vers la métropole avec ma curiosité assouvie et un tableau de chasse qui se remplit petit à petit.

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