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Gagner de l’argent quand on vit dans une van: défis et apprentissages
Vivre dans une van, une vieille idée de boomer hippie? Peut-être moins que vous le pensez.
Il y a cinq ans, le créateur de contenu Julien Roussin-Côté a décidé de troquer son bail pour une van rouillée afin de partir à l’aventure et rouler vers une vie d’entrepreneur. Le créateur de la communauté virtuelle Go-Van, une ressource qui est devenue presque essentielle pour les routiers dans les dernières années, a suivi son instinct de nomade pour concrétiser ce projet.
Van life et business? C’est exact! Et disons que le pari de transformer son mode de vie en métier est plutôt réussi. Cet instinct nomade sur lequel Julien a su capitaliser l’a mené à publier un livre sur le sujet et à animer l’émission La belle vie avec Go-Van sur UnisTV.
Je me suis entretenu avec celui qui a réussi à se séparer du modèle métro-boulot-dodo de belle façon. Panorama des défis et apprentissages que représente le travail sur la route.
Gérer une entreprise on the road
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À la base, l’idée d’une van était une occasion pour Julien d’avoir plus de flexibilité et de confort pour exercer l’une de ses passions, le surf. Julien s’est rendu compte, au fil du temps, que les allers-retours en voiture dans le Maine commençaient à être lourds. La van était donc une solution beaucoup plus avantageuse. À force de voyager, il a commencé à tisser un réseau avec d’autres nomades qui surfaient littéralement sur leurs passions.
Tranquillement, l’idée de Go-Van a émergé.
« Je suis parti avec ma vieille van rouillée, avec l’idée de créer du contenu inspirant, montrer aux gens un nouveau mode de vie et pour aussi générer des revenus. Bref, trouver un équilibre dans tout ça. On a lancé une première vidéo qui a fait pas mal jaser et qui nous a permis de montrer les différentes communautés et modes de vie. Le contenu m’a permis de me rendre vers la télé et, dès le début, j’ai commencé à pitcher le projet à différents producteurs. »
«Y a une certaine discipline à suivre, mais on a les outils de communication pour que le tout fonctionne bien et je fais confiance à mon équipe.»
Julien emploie maintenant cinq personnes qui travaillent toutes à distance à partir de leur propre véhicule pour Go-Van.
« J’ai mon éditrice en chef qui est basée en Oregon depuis deux ans. Elle travaille dans son sprinter et le télétravail fonctionne assez bien. Y a une certaine discipline à suivre, mais on a les outils de communication pour que le tout fonctionne bien et je fais confiance à mon équipe », raconte Julien.
Rouler sa van et rouler sa bosse
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Toutefois, l’expérience Go-Van n’a pas toujours été facile à vivre. Le mode de vie implique certains défis, surtout concernant les revenus. « Quand tu vis du tourisme et que la plupart de tes clients sont au Québec (comme la SÉPAQ, par exemple), ben en hiver y a pas beaucoup d’argent. Y a eu des creux, donc maintenant je dois mieux planifier mes affaires financièrement parlant. L’hiver c’est plus slow. »
La vie de van peut sembler trippante et plus simple, mais les défis sont bien réels. « J’ai déjà été obligé de retourner chez ma mère pendant trois semaines, car côté budget ça n’allait pas », m’affirme l’entrepreneur.
« Tout devient un projet, en van! Le lavage hebdo peut prendre toute la journée à faire, monopolisant mon temps et mon énergie. Je ne peux pas faire grand-chose d’autre dans ce genre de situation. »
Il me confie aussi que les pépins sont assez rares, mais malgré tout à considérer. Par exemple, la technologie peut parfois lui jouer des tours. « Des fois je veux faire un appel, mais le réseau ne marche pas toujours. On doit se déplacer et s’organiser avec les moyens qu’on a. C’est pas toujours aussi fiable qu’un bureau normal. »
L’entrepreneur est franc. « Tout devient un projet, en van! Le lavage hebdo peut prendre toute la journée à faire, monopolisant mon temps et mon énergie. Je ne peux pas faire grand-chose d’autre dans ce genre de situation. » Travailler, par exemple! Mais Julien sait malgré tout relativiser la situation et en tirer du positif.
« Ça reste bien tout ça, parce qu’on peut prendre le temps, justement. Malheureusement, c’est quelque chose qu’on fait de moins en moins dans la vie. »
Surfin’ USA
Aujourd’hui, Julien a le privilège de pouvoir passer ses hivers sur la côte ouest-américaine et de concilier son travail et sa passion au quotidien.
« Je me lève vers 6h30, pis mon équipe au Québec a déjà commencé. Je m’occupe de mon inbox, ensuite je profite de la journée, des rayons de soleil, hike, surf et le soir je continue la job. J’ai vraiment le feeling que je profite de la vie. »
Le surf, il essaie d’en profiter le plus possible. Au moment de l’appel, il était à San Clemente en Californie avec sa copine et me disait qu’il irait en faire tout de suite après. D’ailleurs, la vie de couple est facile pour lui, même dans un endroit clos, tant que la communication y est!
À l’aube de ses 40 ans, Julien semble serein face à son mode de vie qui lui permet de le garder jeune.
« Quand tu crois à tes projets, ça amène du bon. Avec le livre pis le projet télé, on arrive à quelque chose, une compagnie stable qui emploie du monde, donc c’est vraiment trippant de voir ça. Pour moi c’est juste un début, y a beaucoup de défis, mais quand tu sens que tu as une vision, tu arrives à des résultats. »
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Julien Roussin-Côté est allé à la rencontre de Canadiens qui ont décidé de vivre plus simplement. Pour l’accompagner sur les routes de l’Est du Canada et entendre des gens parler de leur vie dans une yourte ou dans un earthship, regardez La belle vie avec Go-Van, sur UnisTV.