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Fraude de carte de crédit: que faire si ça m’arrive?

Respirez; votre vie n'est pas (complètement) finie.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Le pire est arrivé: votre relevé de carte de crédit est plein de transactions frauduleuses de sites cochons, et vous jurez que ce n’est pas vous qui avez fait ces transactions. On vous croit pas, mais c’est pas grave, on va vous aider pareil.

Qu’est-ce qu’on fait quand on est victime de fraude de carte de crédit, à part une crise de panique?

On vous rassure; ce n’est vraiment pas si grave que ça.

C’est quoi une fraude?

Ça peut paraître niaiseux, mais pour avoir travaillé pendant plusieurs années au service à la clientèle d’une institution émettrice de carte de crédit, ce n’est pas toujours clair ce qui est une fraude.

Voici donc un petit guide de ce qui n’est PAS une fraude.

– Un nom qu’on ne reconnaît pas

Je ne vous dis pas que c’est impossible, mais s’il y a une seule transaction que vous ne reconnaissez pas sur votre relevé, les chances sont bonnes qu’il ne s’agisse pas d’une fraude, mais simplement d’une transaction que vous avez oubliée. Après tout, rares sont les fraudeurs qui se contentent de frauder une seule fois pour ensuite être raisonnables et retrouver le droit chemin.

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Il arrive qu’une entreprise facture sous un autre nom que celui que vous connaissez. Les sites pour adultes, par exemple, passent souvent par un tiers, si bien que vous trouverez un nom anonyme du style « PAYBILL.COM» plutôt que «Mange-mes-fesses-avec-de-la-crème.com».

Il arrive aussi qu’un marchand opère plus d’une entreprise et que la facturation se fasse sous une autre entreprise. J’ai déjà vu, par exemple, un exterminateur qui opérait également un salon de coiffure, ce qui rendait certaines clientes bien confuses.

Parfois, le marchand ajoute aussi une ville au bout de son nom, par exemple «TELUS RIMOUSKICA». Pas besoin de paniquer en vous disant «WTF, je ne suis jamais allé.e à Rimouski!». Je vous le conseille, c’est ma ville d’origine et c’est très joli, mais ça veut simplement dire que la facturation de l’entreprise se fait à Rimouski, pas que quelqu’un a volé votre carte pour s’acheter un pagette à Rimouski.

– Un échantillon pas si gratuit

C’est pas parce que c’est pas une fraude que c’est pas un ti peu crosseux.

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On voit souvent sur internet des offres d’échantillons de produits de beauté gratuits. On vous livre cette incroyable crème gratuitement, et si vous n’avez pas l’air de Claude Bégin après 3-4 applications, vous pouvez la garder et ne rien payer.

Le problème, ce sont les petits caractères qui stipulent que si vous ne retournez pas sur le site pour annuler, on vous facturera un montant assez élevé (50-100$ par mois quand ce n’est pas plus) pour vous envoyer ces produits dont vous ne voulez pas vraiment.

L’affaire, c’est que c’est pas illégal, puisque vous avez accepté les conditions. Il vous faut donc contacter le marchand et annuler l’abonnement.

– Une dispute avec le marchand

Vous êtes allés chez Lait moisi, le fromager du coin. Vous avez payé votre délicieux brie avec votre carte de crédit, mais surprise: quand vous recevez le relevé, on vous a facturé 49$ au lieu de 4,90$. Je veux ben que le fromage c’est cher, mais faut pas exagérer non plus. Le marchand refuse de vous rembourser. C’est pas honnête de leur part, et vous pouvez appeler votre institution pour contester la transaction si le marchand refuse d’ajuster, mais ce n’est pas une fraude; pas besoin de remplacer votre carte de crédit.

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Appelez votre institution

Mais si quelqu’un quelque part a utilisé vos informations de carte de crédit sans votre autorisation pour se payer la traite et que c’est bel et bien une fraude, que faire?

Heureusement, c’est simple: appelez votre institution.

Au Canada, nous sommes protégés contre la fraude; le maximum qu’on peut avoir à payer, si vous êtes victime d’un usage frauduleux de votre carte de crédit, c’est 50$.

Et même à ça, la plupart des émetteurs vont au-delà de cette mesure et assurent l’entièreté du montant, si bien que vous n’avez habituellement rien à payer.

Pourquoi «habituellement»? Parce qu’il y a quand même certaines limites. Vous avez la responsabilité de signaler la fraude dès que vous vous en rendez compte, question de ne pas laisser le fraudeur se payer la traite trop longtemps.

Ça prend quand même quelques précautions

Il faut également que vous ayez fait preuve d’un «soin raisonnable» pour protéger votre carte de crédit. Ça veut dire d’avoir un NIP difficile à deviner, genre si le NIP de Snoop Dogg était 420, ça se pourrait qu’il soit dans le caca. Il faut également que vous ne partagiez pas votre numéro de carte de crédit à tout vent; en fait, si vous prêtez votre carte à votre conjoint.e en lui donnant votre NIP pour aller faire une commission, ça peut être problématique si vous êtes victime de fraude.

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Mais si vous n’avez rien à vous reprocher, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles (il vous faudra également avoir des oreilles drôlement disposées): les institutions émettrices sont habituées à traiter ce genre de dossier, et elles détectent assez facilement la fraude. On ne risque donc pas de faire votre procès. Le remboursement des transactions prend tout au plus quelques semaines.

On annulera alors votre carte, que vous pourrez détruire, et on vous enverra un remplacement dans les jours qui suivent.

Et c’est pas plus grave que ça!

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