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Fonds communs vs fonds indiciels: qu’est-ce qui est mieux?

Les deux côtés de la médaille de la gestion passive.

Par
Michel-Olivier Marcoux
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Que l’on commence à investir ou que ça fasse plusieurs années, ça peut être difficile de s’y retrouver parmi tous les produits d’investissement qui sont disponibles de nos jours. L’expression «trop c’est comme pas assez» prend tout son sens. Actions, obligations, fonds communs de placement, fonds négociés en Bourse (FNB), cryptomonnaie, quoi d’autre?

Une catégorie d’actif qui a pris une place importante au cours de la dernière décennie est celle des FNB indiciels aussi appelés fonds indiciels. Comme le nom l’indique, ces derniers ont pour objectifs de reproduire un indice de référence boursière.

Le bon côté

En gros, un indice c’est un regroupement de plusieurs actions et/ou obligations qui représentent un marché spécifique ou un secteur de l’économie et qui reflète sa performance. Par exemple, le S&P/TSX est l’indice de référence des actions canadiennes. C’est donc dire que, lorsque le S&P/TSX performe bien, on peut en déduire que les compagnies canadiennes et le marché boursier canadien se portent bien.

Aucune action humaine n’est nécessaire pour la gestion de ces fonds. Ça se fait tout seul.

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À noter qu’il n’est pas possible d’acheter directement ces indices, mais il est toutefois possible d’investir dans des fonds indiciels qui, avec l’aide d’ordinateurs, recrée ces indices. C’est ce qu’on appelle une méthode d’investissement passive. Aucune action humaine n’est nécessaire pour la gestion de ces fonds. Ça se fait tout seul.

Cette méthode d’investissement est devenue très populaire durant la dernière décennie pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est super facile d’y investir à l’aide de plusieurs applications mobiles qui sont disponibles. On va se la dire, pouvoir tout faire directement de son divan, c’est vraiment le rêve. On ajoute à ça le fait que les marchés boursiers à travers le monde ont connu de bonnes performances grâce à une croissance économique soutenue. C’est donc dire que les indices boursiers ont progressé (et les FNB qui y sont rattachés ont grimpé en valeur). Et finalement, les frais de gestion très bas ont attiré plusieurs investisseurs.

Le moins bon côté

Cette méthode d’investissement comporte cependant quelques désavantages qui valent la peine d’être connus. Après tout, il faut savoir dans quoi on s’embarque!

Le gros avantage des fonds indiciels c’est qu’ils profitent pratiquement à 100% des hausses des marchés boursiers.

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Le gros avantage des fonds indiciels c’est qu’ils profitent pratiquement à 100% des hausses des marchés boursiers. Je spécifie «pratiquement» parce qu’il faut enlever les frais aux rendements, aussi minimes soient-ils.

Cependant, comme dans plusieurs choses, on a souvent les défauts de nos qualités. Un peu comme Carey Price qui reste toujours d’un calme déconcertant, mais qui peut sembler nonchalant dans certaines situations. Le défaut des fonds indiciels dans ce cas-ci, c’est que la baisse des indices se reflète aussi à 100% dans leur valeur (moins les frais).

Étant donné qu’aucune action humaine n’est posée, une situation comme la chute des marchés boursiers a début de la pandémie en 2020 comporte son lot de risques pour la valeur de votre portefeuille. Dans ce cas-ci, nous parlons d’une baisse de 37% en quatre semaines. De quoi en faire stresser plus d’un.

À l’opposé, une stratégie de placement active comme un fonds commun de placement, qui est supervisé par un gestionnaire de portefeuille humain, peut rapidement s’adapter à la réalité en cas de chute brutale et ainsi diminuer le risque.

Avec des investissements judicieux, il est possible d’obtenir un rendement encore plus important que l’indice.

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Sans compter qu’une gestion active peut également profiter de la hausse autant qu’un fonds indiciel et peut-être même plus. En effet, la performance d’une solution active n’est pas limitée par la performance d’un indice. Avec des investissements judicieux, il est possible d’obtenir un rendement encore plus important que l’indice.

À cet énoncé, les investisseurs en faveur des fonds indiciels répondent que 80% des fonds communs de placement ne battent pas leur indice de référence. Ce qui en gros veut dire que seulement 20% des gestionnaires humains réussissent à battre l’indice qui ressemble le plus à leur fonds. Une statistique qui en fait réfléchir plus d’un sur la pertinence de payer plus cher en frais pour obtenir un rendement qui peut être plus bas.

Quand on me dit ça, je réponds qu’un conseiller financier qui fait bien son travail et qui a la liberté d’offrir les produits qu’il désire ne recommandera pas à ses clients des gestionnaires de portefeuille que se trouvent dans le 80%. C’est sur le top 20% qu’on se concentre quand on cherche les meilleures options pour les investisseurs. Je dirais même sur le top 1%.

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Toutefois, si vous faites affaire avec un conseiller qui est obligé de recommander exclusivement des fonds maison de l’institution pour laquelle il travaille, il se peut que celui-ci n’ait autre choix que de recommander un fonds qui ne bat pas les indices boursiers.

C’est donc préférable de faire affaire avec quelqu’un qui prend soin de faire la recherche et les suivis nécessaires.

Gérer, ça coûte cher (mais ça sert à quelque chose)

Ce qui m’amène ensuite à parler des frais de gestion des fonds indiciels par rapport aux frais de gestion de fonds communs de placement. Ce n’est un secret pour personne que ceux des fonds indiciels coûtent pas mal moins cher. L’ordinateur n’a pas besoin d’être rémunéré comme un gestionnaire de portefeuille humain. C’est surtout la recherche effectuée par les compagnies de fonds communs de placement qui a un coût comparativement à la reproduction d’un indice qui ne nécessite aucune recherche.

Si ça peut mettre de la pression sur les compagnies qui font de la gestion active pour baisser leurs frais, tant mieux!

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Mais depuis quand se base-t-on strictement sur le prix le plus bas pour acheter quelque chose ou obtenir un service? La dernière fois que vous avez magasiné une auto, est-ce que vous avez opté pour la voiture la moins chère?

Mettons quelque chose au clair: tous les investisseurs veulent payer le moins de frais possible. Et c’est vrai que si ça peut mettre de la pression sur les compagnies qui font de la gestion active pour baisser leurs frais, tant mieux!

Mais que diriez-vous de payer un peu plus cher pour avoir la tranquillité d’esprit et savoir que quelqu’un s’occupe de vos placements quand le marché boursier pique de nez? Ça fait peut-être pessimiste de dire ça, mais s’il y a une chose dont je suis sûr en finance c’est qu’il y aura d’autres baisses à la bourse. Lorsque c’est bien géré, on peut toutefois limiter les dégâts.

N’oubliez pas qu’avec les fonds indiciels, c’est vous qui êtes au volant, et une décision impulsive est si vite arrivée. Vendre ou acheter au mauvais moment, c’est une des causes les plus importantes associées aux mauvaises performances des investisseurs. Et la volatilité, ça rend émotif. Imaginez voir votre portefeuille de fonds indiciels diminuer de valeur et penser que l’ordinateur qui gère ça ne fera rien pour y remédier, c’est sûr que ça fait paniquer.

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Évidemment, personne ne sait avec certitude comment se comporteront vos placements dans le futur, mais en connaissant les risques associés aux différents fonds et en étant au courant de leur composition, on se donne une chance d’être mieux préparé!