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De nombreux parents et futurs parents sont stressés par rapport à leur fertilité. Pourtant, c’est rare qu’on aborde ouvertement le sujet. Est-ce la honte ou le manque d’informations qui nous invite à garder ça pour nous?
Les études démontrent que le recours aux techniques de procréation assistée augmente de 5 à 10 % par année, signe que les enjeux de fertilité, ça concerne beaucoup plus de gens qu’on ne le pense!
C’est pourquoi j’ai voulu crever l’abcès en discutant des mythes entourant l’infertilité avec Emmanuelle Gareau, chercheuse en santé sexuelle affiliée au Club Sexu.
J’ai sélectionné pour vous les mythes les plus populaires concernant l’infertilité afin qu’Emmanuelle nous aide à y voir plus clair. C’est parti!
Mythe 1 : « Si vous réduisez votre niveau de stress, vous tomberez enceinte. »
« C’est difficile d’établir que le stress à lui seul pourrait causer l’infertilité » , m’explique Emmanuelle. Cela dit, le stress a un impact sur les processus physiologiques du corps et entraîne plusieurs réactions hormonales, immunitaires et comportementales. Il peut donc influencer les hormones impliquées dans les processus de fertilité (ovulation, fécondation, implantation de l’ovule fécondé, processus de production des spermatozoïdes).
« Toutefois, la relation de cause à effet précise entre le stress et la fertilité reste très difficile à démontrer vu les résultats d’études contradictoires, le manque de mesures objectives et les instruments d’évaluation », précise Emmanuelle.
Par contre, il est clair que l’infertilité peut assurément causer du stress.
2. « La pilule contraceptive cause l’infertilité. »
L’utilisation des contraceptifs oraux, que ce soit en continu ou de manière cyclique, n’a pas d’effet négatif sur la capacité des femmes à concevoir. Les contraceptifs ne retardent donc pas significativement la fertilité lorsqu’on cesse de les prendre, comme l’ont montré plusieurs études faites dans divers contextes sociaux.
3-« L’âge n’affecte pas la fertilité des hommes. »
Le vieillissement a un impact significatif sur la fonction sexuelle masculine (capacité à avoir une érection, à éjaculer) et sur les paramètres du sperme (qualité du sperme, quantité de spermatozoïdes dans le sperme, volume du sperme, etc.).
Selon les chercheurs, ce phénomène pourrait s’expliquer par les perturbateurs endocriniens qui sont présents dans notre quotidien (par exemple, l’exposition à des produits chimiques ou des pesticides) et les habitudes de vie dites plus nocives pour la santé (par exemple, fumer la cigarette).
4-« Si vous avez déjà eu des enfants, vous n’avez plus à vous soucier de l’infertilité. »
Il existe un phénomène appelé l’infertilité secondaire, soit « l’incapacité à mener une grossesse à terme après avoir donné naissance avec succès à au moins un enfant précédemment . »
Selon une étude de Katib et al. publiée en 2014, environ 10 % des couples vivent de l’infertilité secondaire.
5-« Si tu as du bon sperme, rien ne peut gâcher ça. »
L’exposition aux téléphones cellulaires a longtemps été associée à une réduction de la mobilité et de la viabilité des spermatozoïdes. La vérité, c’est que celle-ci pourrait effectivement augmenter la fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes (ce qui peut contribuer à l’infertilité).
Un effet thermique pourrait aussi entrer en jeu : en augmentant la température des testicules, on vient réduire la production de spermatozoïdes.
« Par contre, ce sont des études préliminaires. Il faut beaucoup plus d’études pour confirmer le tout », remarque Emmanuelle.
Si jamais vous ou un de vos proches avez besoin de soutien et d’informations sur la fertilité, voici quelques ressources :
- Serena Québec
- La banque de ressources de la SOGC (voir au bas de la page)
- La FQPN