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FAQ sur la fac : Université Laval
Je mets les pieds pour la première fois sur le campus de l’Université Laval. Déguisée en Dolores Ombrage pour affronter mes initiations, j’avance timidement jusqu’au Grand Axe, une allée piétonnière qui divise en deux les 1,8 km2 de superficie de l’université. La tâche rose au milieu de la verdure et du béton, c’est moi. Je reconnais quelques Hagrid, Dobby et Professeurs Rogue au loin. Je suis au bon endroit. Le gazon du Grand Axe sent déjà le ketchup, la moutarde et les autres condiments nécessaires au déroulement d’une journée d’intégration. Le campus dégage cette odeur-là à chaque rentrée. Je le sais parce que je vivais ma sixième à l’automne 2019.
Comme une fourmillère
En six ans, j’en ai vu des ventes de plantes grasses et de cactus miniatures au profit de différents projets parascolaires, facultaires ou départementaux. Ça et des défilés de mode en guise de campagne de financement : on finit par ne plus les compter. Attention, j’ai rien contre ce genre d’activités. Au contraire, je crois que ça témoigne de la forte initiative étudiante à Laval. Après tout, environ 230 associations parascolaires animent le campus chaque année. Et il y en a pour tous les goûts, promis !
Interpellé par la cause féministe ? Joins la FEMUL. Envie d’écrire pour un journal étudiant ? Contacte l’équipe d’Impact Campus. Et en attendant d’être intronisé au Temple de la renommée de la LNI, il est toujours possible d’intégrer l’une des trois ligues d’improvisation. Ça grouille de partout ici. Suffit de visiter les cafés étudiants, le Fou Aeliés et le Pub Universitaire aux heures de pointe ou d’emprunter l’un des nombreux tunnels pour voir s’affairer des étudiants par milliers.
Rire en famille
On se divertit de bien des façons sur le campus. Bien sûr, il y a le populaire Show de la rentrée et l’Oktoberfest organisés par la CADEUL (la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval). On peut essayer de trouver l’amour au Corset Complet à la Saint-Valentin ou lors d’une des soirées thématiques de La Barak, entre deux gorgées de Rousse & Or, la bière par excellence de l’université.
Même la page Spotted d’ULaval est source commune de divertissement pour la communauté lavalloise. À l’occasion, elle se transforme en lieu de débat sur le coût du laissez-passer universitaire qui donne accès aux réseaux de transport en commun. D’autres fois, on y publie des blagues sur les indicateurs de réussite du portail en ligne, de charmants voyants colorés qui changent de teinte selon notre participation sur les sites de cours et nos résultats aux examens.
Quoi qu’on pense de l’utilité d’une page Spotted, une chose me paraît sûre : on sent qu’on fait partie de la même gang quand on lit les réactions et les commentaires des autres étudiants. Parce qu’à Laval comme ailleurs, on peut « feeler » un peu seul dans une nouvelle ville, un nouveau programme ou un nouveau cours. Même entouré de 43 000 personnes. Dans ces moments-là, rien de mieux qu’un bon meme critiquant l’épaisseur du papier de toilette des salles de bain. Je vous le confirme.
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Cabinet de curiosités
Il y a six rentrées universitaires de cela, fraîchement débarquée d’une ville de région et d’un cégep pas plus grand que le pavillon Maurice-Pollack, j’ai été dépaysée par la trentaine d’édifices qui s’élevaient sur le campus. J’ai toujours pas la prétention de dire que j’en ai exploré tous les racoins, mais j’y ai découvert quelques trésors au fil du temps.
Entre les salles de classe et les amphithéâtres, derrière les cafétérias bondées ou au tournant des couloirs, des espaces et des objets inattendus apparaissent parfois :
- Le jardin de Colette, petit paradis tropical du pavillon Abitibi-Price ;
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- Les moulages de statues gréco-romaines qui circulent de temps à autre et qui donnent des allures du Louvre aux endroits où ils sont installés ;
- Le labyrinthique Louis-Jacques-Casault, ancien édifice religieux où sont exposées, dans la même vitrine, une lanterne magique et une chèvre des montagnes naturalisée ;
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- Le 4e étage de la Bibliothèque Jean-Charles-Bonenfant, aussi haut que la cime des arbres du campus et parfait pour une séance d’étude with a view ;
- Le café étudiant lumineux de l’Édifice La Fabrique qui abrite l’École d’art en basse-ville de Québec.
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Des lieux tantôt invitants, tantôt improbables qui ne figurent pas souvent à l’itinéraire des journées portes ouvertes…
La bête
Une université, ça s’apprivoise. L’Université Laval, c’est la bête étrange à quinze têtes et soixante paires d’yeux un peu plus difficile à dompter. Elle peut sembler intimidante par sa taille et son achalandage, mais elle a quelque chose de mythique, de mystérieux et d’étonnamment beau.
On tombe vite sous le charme des pavillons à l’architecture intrigante, des espaces verts, des vastes parterres à l’américaine où on peut se poser pour faire la sieste entre deux cours ou s’asseoir pour étudier, à l’ombre, sous un arbre. Même si parfois, ça sent le ketchup et la moutarde.