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FAQ sur la fac : Université de Montréal

Pour aller au-delà de sa forme phallique.

Par
Nicolas Toutant
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L’Université de Montréal n’a malheureusement pas de grands stéréotypes qui permettent de l’identifier facilement. Ce n’est ni un « repère d’anarcho-communistes » comme l’UQAM, ni une « caste aristocratique fermée » comme McGill. L’UdeM, c’est comme le centre de la boussole idéologique des universités du Québec.

Un Melting-pot

Peut-être que cet aspect éclectique de l’UdeM tire son origine des quartiers qui l’entourent. À la fois dans un Outremont snobinard et un Côte-des-Neiges plus modeste, on a l’impression de voir passer Montréal au grand complet dans ses pavillons.

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Dans la cafétéria principale du pavillon Jean-Brillant, on peut facilement croiser un groupe de gens habillés en Che Guevara en route vers une AG, où ils vont se prononcer en faveur d’une grève générale illimitée. Il suffit toutefois de descendre d’un escalier pour arriver au HEC. Là, on se retrouve au milieu de futurs entrepreneurs motivés, quotidiennement sur leur 31, qui jouent déjà au golf à 22 ans.

La meilleure façon de vivre cette diversité est de passer une soirée à la mythique Maisonnée, le bar officieux de tous les étudiants de l’UdeM. En s’accotant au bar pour quelques heures et en parlant aux étudiants qui y passent (et qui sont de plus en plus bavards alors que les heures avancent), on se retrouve à parler la condition ouvrière avec un futur ingénieur et de hockey avec un étudiant en philo.

Chaque année, tout ce beau monde se retrouve au 2e étage du pavillon principal pour le traditionnel Party du 2e étage. À chaque rentrée, le second étage du Pavillon Jean-Brillant est complètement transformé en club le temps d’une soirée, et les professeurs y sont remplacés par des DJ’s. L’association de chaque programme tient un kiosque-bar et les étudiants prennent le contrôle du pavillon jusqu’à 3h du mat.

Ce sentiment de cohabitation se retrouve aussi dans l’architecture de l’université elle-même. D’un pavillon à l’autre, on passe de bâtiments vitrés ultramodernes à des endroits qui n’ont probablement pas été rénovés depuis la fondation de l’UdeM en 1878.

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Un pavillon labyrinthique

Difficile de parler de l’UdeM sans mentionner sa tour qui est un landmark bien connu de Montréal. Toutefois, ce n’est pas la forme précise (assez obscène) qu’on ne cesse de lui attribuer qui est le plus digne de mention, mais le fait qu’elle abrite un des pires dédales de toute l’île de Montréal.

Conversation vécue avec un agent de sécurité du Pavillon Roger-Gaudry :

« – Excusez-moi monsieur je suis un peu perdu, je dois me rendre à la section N du Pavillon, pouvez-vous m’indiquer où est-ce que c’est?

  • – Ben voyons c’est simple, c’est après la section G, juste avant le Z
  • – …oui évidemment »

Roger-Gaudry, qui est le nom officiel de ce bâtiment généralement désigné comme le phallus de l’UdeM, est un véritable cauchemar d’aménagement et le pire ennemi des gens souffrant de problèmes d’orientation. J’ai crois d’ailleurs que Roger-Gaudry est un peu comme la maison des fous d’Astérix, et que les escaliers et les corridors changent d’endroit chaque soir afin de rendre la vie plus difficile aux étudiants innocents qui s’y perdent quotidiennement.

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Le pavillon n’est pas attribué à un département précis ce qui fait que n’importe qui peut y avoir un cours. Arriver 45 minutes en retard à son premier cours dans Roger-Gaudry est d’ailleurs une des initiations classiques pour les étudiants de l’UdeM.

Et puisque tous les programmes s’y rassemblent, il est impossible de s’y donner des repères visuels, vu que d’un corridor à l’autre on passe d’amphithéâtres à des laboratoires blindés. Ça vous arrivera maintes fois d’ouvrir une porte en pensant arriver dans une classe normale pour finalement atterrir dans un laboratoire de physique nucléaire.

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L’Université montréalaise

Un peu comme Montréal, l’UdeM s’est donc construite au fil du temps, sans ligne directrice précise. En résulte donc un petit microclimat éclectique en plein milieu de la ville, où le vieux côtoie le neuf et où des gens de partout à travers le monde (l’université accueille plus de 10 000 étudiants) et de tous les horizons cohabitent.