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La plupart du temps, lorsqu’on me demande où j’étudie et que je réponds « à l’INRS », j’ai droit à un « où ça ? » en retour. Dès ma première année, j’ai eu l’impression d’apprendre un secret bien gardé.
Fondé en 1969, l’Institut national de la recherche scientifique célèbre cette année son 50e anniversaire. Pourtant, à moins de connaître l’un ou l’une de ses 3 236 diplômé(e)s, il est fort possible que tu n’en aies jamais entendu parler.
L’INRS n’est définitivement pas une université comme les autres. Il n’y a pas de départements ni de facultés, ce sont plutôt des axes et objets de recherche qui nous guident. C’est une université qui fonctionne tellement différemment des autres que notre directeur général actuel, Luc-Alain Giraldeau, n’y comprenait rien à son arrivée en 2017. Il a fouillé les pages jaunes pour retrouver le premier directeur de l’Institut et a discuté avec lui pour mieux comprendre et s’assurer de porter le flambeau comme il se doit, pour vrai.
L’INRS est une université à vocation particulière. On y offre uniquement des formations de 2e et 3e cycle, et ce, dans des centres de recherche thématiques. Au Québec, elle se situe au premier rang en intensité de recherche et de publication. Si le monde de la recherche t’intéresse, c’est vraiment the place to be.
On parle ici d’un milieu scientifiquement et culturellement vivant. On compte plus de 60% d’étudiants étrangers, alors que la moyenne canadienne se situe autour de 28%. On compte environ 700 étudiants pour 150 professeurs. Je t’épargne le calcul, ça donne un ratio de 1 professeur pour 4.7 étudiants. C’est ce que j’appelle de l’encadrement ! Ceci nous permet d’avoir des cours presque privés et un cheminement très personnalisé. On accueille également une centaine de stagiaires postdoctoraux. On offre des stages de 1er cycle, pour te laisser la chance d’essayer avant d’adopter. On offre même un programme d’apprentis chercheurs, pour les jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire qui s’intéressent à la science. Ils ont le privilège de venir vivre une semaine complète dans un laboratoire de l’INRS, en compagnie exclusive d’un étudiant-chercheur qui joue le rôle de mentor. Adorable, non ?
L’INRS a pignon sur rue dans 4 villes différentes. Vous avez donc le choix entre 4 centres thématiques et 26 programmes d’études.
Québec : Centre Eau Terre Environnement
Montréal : Centre Urbanisation Culture Société
Laval : Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie
Varennes : Centre Énergie Matériaux Télécommunications
Tous les campus sont bien situés, facilement accessibles et offrent une qualité de vie hors du commun. Ceux de Montréal et Québec se trouvent tout près de leur centre-ville respectif. À Québec, il y a une magnifique terrasse au 3e étage et une machine à café Jura de luxe au 6e. À Montréal, on offre des cours de pilates et on travaille sur un projet d’agriculture urbaine. Le centre de Laval, près de l’Autoroute 15, mais pas trop, propose un oasis de nature en bordure de la Rivière-des-Prairies. Les étudiants y font des petits jardins en été.
Même si les thématiques des centres sont assez différentes, ils ont plusieurs points communs. On se rend vite compte qu’au final, on fait tous la même chose ou à peu près. Ça ne semble pas toujours si évident, par exemple quand tu reviens d’une rencontre de projet d’équipe portant sur la revitalisation du quartier St-Roch et que tu passes devant un labo qui héberge une colonie de grenouilles, mais… ça reste de la recherche !
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Des mythes
Tu n’es pas obligé d’être un étudiant modèle pour entrer à l’INRS. Les étudiants ont des parcours diversifiés et peu souvent linéaires.
Un chercheur c’est généralement quelqu’un d’assez introverti, pas mal dans sa tête. Je ne tenterai pas de démentir ce mythe. Je dirai toutefois qu’on essaie fort de sortir de notre bureau, prendre des pauses, créer des moments collectifs.
Malgré nos allures sérieuses, on sait s’amuser. Il existe plusieurs comités dans tous les centres, responsables d’organiser des activités de mobilisation, des activités sportives et culturelles, des conférences, des 5 à 7, etcétéra. Je ne vous cacherai pas qu’on ne sortirait probablement pas gagnants d’un tournoi de beer pong interuniversitaire, mais je peux dire qu’on est de fins connaisseurs de bières de micro, de thé et de vin. Bref, science et nerd ne sont pas synonymes de plate.
Étant une gang de curieux, c’est normal qu’on s’intéresse aussi aux recherches des autres. Chaque centre diffuse différemment les travaux réalisés entre ses murs. Le centre Armand-Frappier produit quant à lui un journal étudiant, La Synthèse, qui présente des articles vulgarisés sur la recherche faite dans ses laboratoires.
C’est tellement petit, que ta face risque de se retrouver en gros dans le métro, comme c’est arrivé à Marjo.
L’INRS c’est aussi une ambiance familiale et une vie étudiante de qualité. Sociable ou pas, tout le monde se connaît à l’intérieur des centres tellement c’est petit. Tellement petit, que ta face risque de se retrouver en gros dans le métro, comme c’est arrivé à Marjo.
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S’il y a bien quelque chose qu’on comprend dès nos premiers jours à l’INRS, c’est l’importance de saisir les opportunités. Même que selon mon directeur de recherche, « un chercheur, c’est un entrepreneur ». Et des opportunités, il y en a. Que ce soit des offres de contrats de recherche, d’ateliers thématiques, de concours, des appels de communication, des midi-conférences (des fois il y en a des plus hot que d’autres, mention spéciale à l’auteur/compositeur/interprète/sex-symbol Geoffroy qui est récemment venu donner son point de vue sur le streaming musical). Il y a également plusieurs opportunités de réseautage. L’INRS a des ententes de coopération internationale avec des institutions universitaires provenant d’une quinzaine de pays, ce qui donne lieu à des possibilités de collaboration très intéressantes et enrichissantes. Perso, je m’en vais présenter ma recherche au Maroc dans quelques semaines.
Les valeurs à la bonne place
En plus du sentiment d’appartenance et de l’implication de tous, on a aussi de bonnes valeurs. Des initiatives faisant preuve d’un grand souci social et environnemental sont prises régulièrement. Lorsqu’on a des réunions sur l’heure du lunch, on fait appel à un traiteur zéro déchet. Sinon, je suis fière de dire que l’on compte presque autant d’étudiantes que d’étudiants, ce qui prouve que la science ce n’est pas juste une affaire de gars.
Au cas où tu ne serais pas déjà convaincu, laisse-moi en rajouter un peu. Comme mentionné, les domaines de recherche à l’intérieur des centres sont très diversifiés. Les professeurs offrent souvent des projets en lien avec leurs propres travaux de recherche. C’est donc l’occasion pour les étudiants-chercheurs d’être intégrés rapidement à une équipe de recherche et d’apporter leur contribution, tout en acquérant une expérience de haut calibre. De plus, les possibilités de financement incomparables. Il y a les bourses d’admission, les bourses d’excellence et plusieurs concours.
Le seul risque en venant étudier ici, c’est qu’on ne veut jamais graduer ni prendre sa retraite. Je ne connais personne qui n’y a pas trippé. D’ anciens étudiants et professeurs viennent encore au party de Noël. Bref, l’INRS, c’est une expérience pas comme les autres. À ta place, je penserais à m’inscrire avant que le secret ne se propage trop !