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FAQ sur la fac : École nationale d’administration publique
Si vous n’avez jamais entendu parler de l’École nationale d’administration publique, vous n’êtes probablement pas les seuls. Son nom doit porter à confusion, car chaque fois que je mentionne que j’étudie à l’ENAP, la même discussion s’en suit :
– Tu étudies quoi?
– Bien…l’administration publique.
– Ok… C’est quoi : de la politique?
– Un peu, mais pas seulement.
– Hummm… Les ministères et les politiques?
– Aussi. L’administration publique permet de comprendre ce qui nous entoure et ce qui nous gouverne collectivement.
– Nous gouverne?
– En fait, lorsqu’on étudie en administration publique ça permet de nous doter de plusieurs lunettes pour comprendre le monde et les divers aspects politiques et publics qui agissent dans notre société comme les élus, les programmes et les politiques publiques, la place du citoyen, la gestion, le leadership, l’évaluation dans divers domaines (santé, relations internationales, innovation publique, résilience urbaine, environnement, performance des organisations publiques …)
– Ah! Et de quelles lunettes parles-tu?
– L’ENAP permet d’allier la pratique à diverses lunettes théoriques issues de différents domaines (par exemple, l’administration, l’économie, la science politique, le droit, la comptabilité, la psychologie, l’éducation, la philosophie, l’ingénierie, la santé, les ressources humaines, la finance, etc…).
En réalité, l’ENAP porte bien son nom! Une école qui enseigne la complexité de l’administration publique et qui nous offre l’opportunité de simplement l’expliquer.
L’engagement : l’étincelle
Dès mon jeune âge, je savais que l’engagement faisait partie de moi. Il s’est d’abord traduit par de multiples implications, jusqu’à la présidence de l’Association des étudiants et étudiantes en science politique de l’Université Laval (AEESPUL), à la mobilisation pour la grève étudiante en 2005, à mon implication en politique locale et provinciale…
Après mon baccalauréat en science politique, j’ai débuté ma carrière dans un bureau de comté pour un député. Cette expérience enrichissante s’est terminée après un an. Pendant ce temps, j’ai également fait la rencontre de ma conjointe et je devais regarder les possibilités pour orienter mes choix de vie.
C’est à ce moment que l’ENAP est apparue comme l’option la plus logique et intuitive. J’ai constaté que l’institution m’offrait la possibilité d’acquérir deux types de profils pour la maîtrise : faire de la recherche ou opter pour un programme de type professionnel.
J’ai découvert un milieu dans lequel la curiosité, l’ouverture, l’humanisme, la rigueur, la flexibilité et l’engagement font partie intégrante des apprentissages.
Dans le premier cas, le programme de 2e cycle vise la formation de spécialiste disciplinaire par l’accomplissement d’une recherche en administration publique (administration internationale, gouvernance, évaluation de programmes, gestion des organisations publiques ou d’organismes à but non lucratif…).
Dans le second cas, l’université propose de développer des compétences des gestionnaires ou des professionnels des diverses organisations publiques (réseau de la santé et des services sociaux, secteur municipal, réseau de l’éducation…). Elle contribue à renforcer les capacités d’analyse, les compétences en gestion et en résolution de problème. On peut ensuite mettre à profit ces compétences dans un travail dirigé ou un séminaire d’intégration.
Dans la réalité ces deux profils se conjuguent. J’ai donc découvert un milieu dans lequel la curiosité, l’ouverture, l’humanisme, la rigueur, la flexibilité et l’engagement font partie intégrante des apprentissages.
La transformation : convergence entre la théorie et la pratique
Après ma maîtrise, j’ai pu appliquer la théorie apprise. Cette pratique a été enrichie par mes collègues d’études qui ont tous des parcours différents (gestionnaires en santé, direction municipale, professionnels). Tout le long de mon parcours, j’ai pu avoir divers regards sur le monde, la pratique et l’humain, puisque les autres étudiants ont tous des parcours variés (communication, psychologie, administration, santé, sociologie, science politique, économie…).
Cette diversité se retrouve sur trois campus (Québec, Montréal et Outaouais). L’Université combine alors l’aspect régional et plus urbain, en s’adaptant aux besoins spécifiques dans chacun des milieux. C’est un modèle d’université différent, où l’on retrouve des étudiants de deuxième qui sont 70% à temps partiel puisqu’ils occupent des emplois à temps plein en même temps que leurs études.
Pertinent à plusieurs moments
Quelques années plus tard, j’ai décidé de retourner à l’ENAP pour y faire mon doctorat. J’ai appris que la recherche et la gestion sont un joyeux amalgame entre la science et l’art. L’ENAP me donne les outils et me permet d’exprimer ma créativité et de mettre en valeur mes intuitions autant lorsque je suis en situation de gestion qu’en recherche. De plus, la rigueur scientifique dans le domaine de l’administration publique est importante, car la science doit être un levier sur lequel les décideurs peuvent s’appuyer pour prendre des décisions pour la société.
Une chose essentielle que j’ai apprise lors de mes années à l’ENAP est la règle des 5 C (la confiance, le courage, la cohérence, le choix et la communication). La confiance se réfère à notre capacité à écouter nos intuitions, reconnaître nos forces et nos limites, ainsi qu’à l’humilité.
Le courage concerne le passage à l’action et à la persévérance dans l’adversité. Il permet d’affronter le doute et l’anxiété.
La cohérence est le lien entre les idées, l’être et l’action. Il s’agit d’avoir une démarche qui semble cohérente pour atteindre les buts fixés.
L’ENAP me donne les outils et me permet d’exprimer ma créativité et de mettre en valeur mes intuitions autant lorsque je suis en situation de gestion qu’en recherche.
Le choix réfère aux multiples décisions qui doivent être effectuées dans nos actions autant en recherche que dans la vie professionnelle ou familiale. Faire un choix exige la renonciation d’une autre possibilité et une tolérance à l’incomplétude (surtout en recherche!). Cela peut s’apparenter à des mini deuils. Il faut devenir résilient.
Finalement, la communication concerne l’aspect de la diffusion des connaissances et des expériences afin de favoriser les apprentissages et encourager les discussions. Un savoir non partagé est un savoir latent.
L’impact : le mieux-être
Durant mon parcours enapien, outre apprendre à me découvrir personnellement et à me doter de savoirs théoriques et pratiques, j’ai pu appliquer directement sur le terrain cette expertise à diverses fins : accompagner des changements organisationnels, des développements territoriaux, contribuer au leadership local, partager mes expériences et mes connaissances, influencer la vie politique locale, agir sur divers paliers (gouvernemental, régional et local), comprendre l’environnement politique pour avoir un meilleur impact…
Ainsi, mon ensemble de lunettes et d’outils acquit à contribuer à mettre en valeur mon engagement pour le mieux-être collectif.