Faire un petit jardin sans vider son portefeuille

Je ne vais pas vous mentir: faire un jardin demande des ressources et de l’énergie. C’est bien plus que planter et récolter. Entre les deux, il faut arroser, sarcler, nourrir, protéger, éradiquer et rechercher. Néanmoins, cultiver une petite parcelle ou avoir un coin de fines herbes sur son balcon n’ont pas à être dispendieux.

J’entends parfois que jardiner est cher. Or, les plantes n’ont ni besoin de jardinière colorée ni de système d’irrigation dernier cri. Elles n’ont réellement besoin que de soleil, d’eau et de nutriments. Après tout, elles sont autotrophes et produisent elles-mêmes l’énergie nécessaire pour leur développement.

(Revenons à nos moutons.)

Il est possible de jardiner sans même avoir d’espace, oui, oui! Participer à un jardin collectif est une excellente façon de jouer dans la terre, de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre à cultiver. J’ai été surprise de constater qu’il y a beaucoup plus de jardins collectifs au Québec que je ne l’aurais imaginé. Il est possible de consulter la carte sur le site du carrefour Cultive ta ville. C’est une bonne façon de s’introduire au jardinage; on a moins de responsabilités que si on doit s’occuper d’un potager seul.e et on peut bénéficier des astuces et des conseils de personnes plus expérimentées!

Plusieurs villes du Québec organisent, au printemps, des distributions de compost fabriqué à partir des déchets verts et des restants de table. Le compost est essentiel au jardin: il permet de nourrir les plantes et d’enrichir la terre. S’il n’est pas possible d’en fabriquer à la maison, on est toujours content.es d’y avoir quand même accès grâce à ces distributions!

Certains groupes Facebook sont réservés pour les échanges ou le partage de semences et de plantes. Mon préféré est le groupe Jardin gratuit où une carte géographique permet même de cerner l’offre près de chez soi (et il y en a partout au Québec!). Vous pourrez y donner ou échanger les plants en trop dans votre jardin. L’offre est vaste: des arbres fruitiers aux légumes annuels en passant par des plantes médicinales!

La Bibliothèque du Plateau-Mont-Royal a décidé cette année d’étendre le concept de prêt à d’autres objets: les semences! Avec la collaboration d’organismes de quartier, il est possible de venir récupérer jusqu’à 3 sachets de semences par semaine. «Mais Marjolaine, comment faire un retour à la fin de la saison?» me demanderez-vous. À votre inscription, vous recevrez par courriel un guide de récolte de semences. Voyez-vous, la majorité des plantes potagères sont annuelles et complètent leur cycle de vie en un an.

Au courant de l’été, les fleurs se transforment en graines pour se reproduire et il est possible pour nous de cueillir et faire sécher ces semences. On peut donc en rapporter une partie à la bibliothèque, en conserver pour le prochain potager et même en partager avec ses proches. Yeah! La Bibliothèque du Plateau n’est pas la seule ni même la première à proposer ce service. En 2015, la Bibliothèque Atwater est la première à offrir des prêts de semences au Québec. Depuis, les organismes Santropol et Notre quartier nourricier ont emboité le pas ainsi que plusieurs autres municipalités du Québec.

Les truands truelles, c’est un très chouette projet basé à Montréal (hihi, c’est mon projet!). Né au printemps, l’objectif de ses activités est de rendre l’agriculture urbaine simple et accessible. Ce dimanche, le 23 mai, aura lieu une distribution de plantes potagères à contribution volontaire dans Hochelaga-Maisonneuve dès 10h. Il sera possible d’y récupérer des solanacées (tomates, poivrons, piments et aubergines), des cucurbitacées (melons, concombres, courgettes et courges) ainsi que du basilic! Les quantités sont limitées; première arrivée, premier servi!