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Faire son testament : mode d’emploi

Parce que vos dernières volontés doivent être rédigées probablement plus tôt que ce que vous pensez.

Par
Mélissa Jean Baptiste
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Savez-vous que vous pouvez faire votre testament dès l’âge de 18 ans? Bon, pas de panique si ce n’est pas déjà fait : il n’est pas trop tard pour comprendre sa nécessité.

Selon la notaire Pascale Miot, la plupart des gens ne saisissent pas l’importance du testament qui est pourtant tout aussi capital que l’assurance-vie, en cas de mort – qui vient souvent sans crier, doit-on le rappeler.

Même avec une assurance-vie, décéder sans testament, c’est essentiellement laisser la loi choisir la façon dont sera réparti votre patrimoine. Même si vous n’êtes pas obligé de produire votre testament, c’est la meilleure façon de vous assurer que vos biens soient distribués selon vos volontés… et de préserver la santé mentale de vos proches! Me Miot éclaire notre lanterne à ce sujet.

Penser au pire lors des meilleurs moments (malheureusement!)

Me Miot explique d’emblée que vivre les grands évènements de nos vies, comme l’achat d’une maison, la cohabitation, le mariage ou la venue d’un enfant, devrait rimer avec testament. La spécialiste décrit le testament comme le « noyau » du patrimoine individual – rien de moins.

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L’idéal, c’est de le produire lorsque vous êtes toujours jeune, parce que si vous êtes jugé.e.s inapte (ce qui a davantage de chances de se produire lorsque vous serez vieux), vous ne pouvez pas tester (oui, c’est le verbe pour dire « faire votre testament »).

Les types de testaments

Le Code civil en compte trois types de testaments. Il y a d’abord l’olographe, qui est essentiellement un testament écrit, daté et signé par la main du testateur ou de la testatrice. Ensuite, il y a le testament notarié, écrit par un notaire. Et finalement, à mi-chemin entre les deux, il y a le testament devant témoins, qui est formé devant deux témoins signataires ou devant un avocat.

Le testament devant témoins et l’olographe doivent être homologués (approuvés, essentiellement) devant un tribunal pour faire reconnaître la signature des témoins et du testateur ou de la testatrice. Avant de pouvoir l’appliquer, les héritier.ère.s devront consulter un.e calligraphe (le ou la spécialiste en charge de valider l’authenticité des signatures) ou demander une déclaration sous serment attestant l’écriture et les signatures du testament.

Bon, ça fait beaucoup de mots compliqués et de professionnel.le.s à payer! C’est moi ou la facture commence à être salée ?

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Dans le cas du testament notarié, comme le notaire est un officier public portant à la fois le titre de conseiller juridique et celui d’officier public – donc celui qui prête serment ET exécute le testament – pas besoin d’homologation par le tribunal. D’un point de vue administratif et économique, il semble donc plus simple d’opter pour le testament notarié.

Comment choisir?

Me Miot nous explique que le testament olographe est utilisé plutôt en cas d’urgence (maladie fulgurante, décès soudain, suicide, etc). C’est également une option envisageable si vous souhaitez, par exemple, tout léguer à un enfant en particulier ou encore si vous ne voulez pas que vos enfants ou votre famille sachent que vous songez à en faire un. Bref, c’est une option à considérer si vous souhaitez éviter une quelconque chicane.

Vaut mieux prévenir que guérir, comme on dit!

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Si votre principale préoccupation est de ne pas dépenser une fortune pour exprimer vos dernières volontés, vous êtes le ou la candidat.e idéal.e pour le testament devant témoins. Et la cerise sur le sundae : vous pouvez le faire en ligne, gratuitement.

Du côté du testament notarié, il « demande une transparence totale et un processus très intrusif. Il faut se préparer mentalement avant de penser à l’exécuter et être prêt à en discuter ouvertement » avec un notaire, souligne Me Miot.

Toute la vérité, rien que la vérité

Plusieurs obstacles pourraient ralentir l’exécution de votre testament, voire contrecarrer vos projets. D’après la notaire, dans le cas du testament olographe, deux éléments sont analysés : votre capacité de tester et votre identité.

Êtes-vous apte mentalement au moment de la signature? Savez-vous ce que vous signez? Souffrez-vous d’une maladie dégénérative? L’avez-vous rédigé sous l’impulsion? Vos dernières volontés ont-elles été bien interprétées? Avez-vous été contraint.e de le produire? Les réponses à ce type de questionnements pourraient invalider le testament.

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Si une signature est contestée, « des mois, même des années peuvent s’écouler avant que votre testament ne soit exécuté, parce qu’il est difficile de le valider même en ayant recours à un.e calligraphe », nous nomme la notaire. Me Miot nous mentionne que le choix de témoins honnêtes est donc particulièrement important.

De plus, pour éviter une annulation, un conflit d’intérêt et/ou une contestation, elle nous rappelle que ces mêmes témoins ne peuvent pas être inclus dans le testament. De plus, il faut vous assurer d’avoir réellement rencontré la personne qui a signé votre testament et être présent.e lors de la signature. Si une tierce personne l’infirme, le testament risque fort probablement d’être annulé ou contesté.

Pas simple, la rédaction d’un testament!

Quoique le choix du type de testament nous revient, il est toujours plus prudent de tester devant un professionnel pour éviter une quelconque surprise ou toute confusion. Cela coûte également moins cher.

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Le plus important est de faire un choix éclairé et adapté à vos besoins, à tête reposée – ce n’est pas à prendre à la légère et surtout à écrire pendant votre pause de dîner. Et de grâce, n’attendez pas votre retraite. Ça pourrait vous coûter très cher!