Faire les initiations quand on est introverti

Ah, les initiations! Ce fameux rite de passage quand on arrive à l’université. Avec tous les films, vidéos TikTok et articles qui circulent sur le sujet, difficile de ne pas s’imaginer mille scénarios.

Pour certain.e.s, c’est le moment attendu depuis la lettre d’admission ; pour d’autres, c’est plutôt une source d’angoisse… et avec raison. Quand on est introverti.e, ça peut facilement ressembler à un vrai cauchemar.

Quand j’ai reçu mon invitation par la poste, j’avoue l’avoir d’abord mise de côté, convaincue que les initiations, ce n’était pas pour moi. Étant introvertie, je n’avais pas envie de vivre ça. Pourtant, j’ai fini par y aller, et, avec le recul, je suis vraiment contente de l’avoir fait.

Évidemment, quand on est introverti.e, on n’aborde pas son initiation de la même façon qu’un.e extraverti.e. Alors, pour les plus timides : voici quelques trucs qui m’ont aidée à passer au travers.

Il arrive que les initiations durent une semaine. Et une semaine, c’est très long. On parle ici d’activités qui commencent tôt, finissent tard et s’enchaînent sans pause ; un vrai marathon social. Et, quand ta batterie sociale se vide rapidement, ça peut être épuisant.

Au départ, j’étais arrivée avec l’intention de me pointer à toutes les activités prévues à l’horaire. Mauvaise idée quand on est introvertie. J’ai vite compris que, si je voulais passer une semaine agréable, je devais choisir mes combats. Pour moi, ça voulait dire cibler les activités qui m’attiraient vraiment et me garder du temps pour respirer.

Je pense qu’il y a une façon stratégique d’aborder la période des initiations : se présenter à la première activité pour rencontrer le monde et être présent lors des introductions, et ensuite, y aller selon son énergie et son humeur.

En étant plus sélective, j’ai fini par profiter beaucoup plus de ma semaine… sans être à bout de souffle.

Dès la première journée d’initiation, j’ai repéré des gens qui, comme moi, semblaient mal à l’aise. J’ai approché Maxime, et très vite, elle est devenue mon alliée pour la semaine. On était sur la même longueur d’onde : toutes les deux un peu gênées, mais prêtes à se pousser un peu pour embarquer.

Tout au long de la semaine, Maxime a agi comme mon point d’ancrage et avoir quelqu’un qui partage tes inquiétudes, ça change tout : on s’écrivait pour savoir si l’autre comptait aller à une activité, on s’encourageait mutuellement et on traversait les défis ensemble.

Les introvertis qui ne se sentent pas à leur place pendant les initiations sont bien plus nombreux qu’on le pense et repérer quelqu’un dans le même bateau peut vraiment tout changer. Dans mon cas, ça a payé : Maxime est devenue mon alliée des initiations, puis ma complice tout au long du bac.

Les initiations servent à une chose : briser la glace avec ceux et celles avec qui vous passerez les prochaines années. Pour cette raison, j’encourage les introvertis à sortir un peu de leur zone de confort, mais aussi à respecter leurs limites.

Si un défi vous rend inconfortable, prenez le temps de vous écouter. La plupart du temps, les gens sont bienveillants : personne n’est là pour te mettre de la pression. L’important, c’est de vous amuser à votre façon. Même si vous n’êtes pas la personne qui crie le plus fort, vous aurez autant de fun que les autres.

Les initiations, c’est intense, mais je les considère quand même essentielles. En plus de m’avoir permis de rencontrer des amies avec qui je garde encore des liens aujourd’hui, ça m’a aussi épargné le malaise de repérer des visages familiers pour créer des équipes.

Je suis reconnaissante de m’être poussée à y aller, malgré mon introversion. Avec un peu de stratégie et beaucoup de bienveillance envers soi-même, même les plus gêné.e.s peuvent transformer le processus en une expérience positive. C’est intimidant, oui, mais ça peut aussi devenir un des plus beaux souvenirs de ton entrée à l’université.