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Éviter d’acheter du plastique pendant une semaine: l’enfer

Et l'enfer est pavé de déchets de plastique.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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Ouf, j’avais hâte que la semaine se termine.

De tous les défis hebdomadaires que j’ai relevés dans ma vie, celui-ci se situe aisément dans le top 3 pour sa difficulté. Il se situe quelque part entre : «Ne pas boire de café» et «Ne pas consommer de sucre ajouté». C’est dire. Le plastique serait donc aussi insidieux que le sucre ajouté, et aussi présent dans nos habitudes que le café. Voire plus.

Le matériel omniprésent

Il est partout, le petit joual vert! Dès le début de la semaine, je me suis servi un café dans une machine, dans ma propre tasse réutilisable. Pleine de bonnes intentions, je me penche pour prendre un petit cup de lait. Première prise de conscience. Mon café sera noir finalement.

Il m’a vite paru évident qu’il y a du plastique partout, partout, partout. Pour une semaine, on oublie les Tylenol et tout autre produit de la pharmacie. Je suis chanceuse, je n’ai pas à prendre de médicaments sur une base régulière. Les techniciens peuvent préparer des piluliers, mais ils ne peuvent pas sortir chaque petite pilule d’une plaquette.

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Je voulais m’acheter un livre, mais rendue à la librairie, celui que je voulais était assorti d’une belle grosse étiquette blanche de prix en plastique…

Je pensais que l’épicerie serait plus simple. Comme j’ai l’habitude d’acheter une bonne partie de mes aliments chez des grossistes, j’ai juste besoin d’apporter mes propres sacs pour acheter tout ce qu’il me faut, n’est-ce pas? Pour la majorité des aliments, il n’y a pas eu de soucis. Mais j’ai dû me passer de certains fruits et légumes préemballés, comme les framboises, les champignons et les herbes.

Rapidement, on se rend compte que la meilleure manière de ne pas acheter de plastique se résume à ne rien acheter du tout.

Des tonnes de déchets

Le plastique est subtil, il se glisse presque incognito dans nos achats. Et la majorité est jetée. Des petites attaches dans le vent, qui ne se dégraderont jamais vraiment.

Tout le plastique que j’aurais acheté cette semaine aurait rempli un sac d’épicerie (en plastique).

Multiplions par 8,5 millions de Québécois…

Malheureusement, la liste des objets qui contiennent du plastique est trop longue.

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Un tel défi nous fait prendre conscience du gaspillage, de la pollution. Je n’ai pas acheté de vêtement cette semaine, mais je n’aurais pas pu acheter de tissu contenant des fibres synthétiques. Polyester, spandex, nylon; nos vêtements contiennent beaucoup de plastique. Beaucoup de pétrole transformé.

À l’inverse, le carton se désagrège, l’aluminium se récupère. Il n’y a que le verre qui prend du temps à disparaître s’il est jeté au fond des bois. Mais dans l’océan, il redevient du sable. Il ne s’enroule pas autour du cou des tortues.

C’est avec une certaine tristesse que j’ai fait ces constats cette semaine. Malheureusement, la liste des objets qui contiennent du plastique est trop longue. Il est sincèrement impossible de ne jamais en consommer.

Maintenant que le défi est fini, je recommencerai, sans gaieté de cœur, à en consommer.

Mais je me fixerai désormais certaines règles:

– Je n’achèterai rien de suremballé.

– J’apporterai mes propres sacs et je n’emballerai pas inutilement les légumes dans des petits sacs de plastique.

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– J’opterai pour les contenants consignés ou réutilisables pour les boissons.

– Je refuserai les sacs, les petits cups de lait et ustensiles en plastique si on me les offre.

– J’essaierai de ne pas consommer du neuf si je peux acheter usagé.

– Je recyclerai au maximum.

Et je vous invite à faire de même. Après tout, mieux vaut 8,5 millions de personnes qui consomment un peu moins de plastique, qu’une seule personne qui n’en consomme plus du tout.