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Étudier l’agriculture urbaine en plein coeur de Montréal 

Le cégep de Victoriaville offre maintenant une technique sur le Plateau Est.

Par
Marjolaine David
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Depuis une dizaine d’années, l’agriculture urbaine connaît un véritable engouement. Jouer dans la terre, c’est in. Selon le Laboratoire d’agriculture urbaine (AU/LAB), plus de 40 % des Montréalais.es possèdent un potager.

C’est donc en pleine effervescence jardinière qu’est né, en 2018, le volet d’agriculture urbaine du cégep de Victoriaville, reconnu pour son expertise et ses formations en agriculture biologique. L’institution a d’abord inauguré un programme de formation continue en ligne, centré sur la gestion et le développement de projets en milieu communautaire, puis a développé un DEC technique en agriculture urbaine, celui de Gestion et technologies des entreprises agricoles (GTEA pour les intimes). Les deux premières cohortes ont été accueillies dans les installations de l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) à Victoriaville en 2019, puis, à l’automne 2021, le programme a (enfin!) ouvert ses portes à Montréal, à l’École Nationale du meuble et de l’ébénisterie sur le Plateau Est.

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J’ai posé quelques questions sur la formation au coordonateur et enseignant du département, Athanasios Mihou.

Comment décririez-vous le programme collégial?

Nous avons eu accès à des données qui démontrent qu’il y a des besoins de formations créditées en agriculture urbaine. Ainsi, nous avons basé la technique sur les réalités des fermier.ère.s montréalais.es à la suite de consultations auprès de différents acteurs et organismes œuvrant en agriculture urbaine.

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Le cursus du GTEA permet aux étudiant.e.s de développer à la fois des compétences techniques et des connaissances en gestion. Par exemple, les cours de biologie des végétaux et de fertilisation se superposent à des cours de comptabilité, d’administration, de marketing et d’analyse de marché.

Le programme permet aussi d’introduire les étudiant.e.s à une grande variété d’activités liées à l’agriculture en ville : parmi celles-ci, on retrouve l’élevage de petits animaux, le développement de systèmes en milieux contrôlés, la myciculture, l’apiculture, l’élevage d’insectes, la production maraîchère et le développement de forêts nourricières et de paysages comestibles. L’objectif de la technique est de toucher à tout pour pouvoir outiller les étudiant.e.s tant pour intégrer un projet existant que pour démarrer une nouvelle entreprise. Un des avantages du GTEA est de rendre les diplômé.e.s éligibles à l’Appui financier pour la relève agricole de la Financière agricole du Québec.

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En ce qui a trait à la clientèle qui s’inscrit au programme, c’est très diversifié. Une minorité de personnes sortent du secondaire, mais leurs parcours et leurs âges varient beaucoup. Plusieurs étudiant.e.s font un changement de carrière. Certain.e.s arrivent avec une idée bien précise et d’autres, pas du tout.

Quelle est la différence entre le programme à Montréal et celui à Victoriaville?

Sur papier, la grille de programme et les compétences acquises sont les mêmes. Un.e étudiant.e pourrait faire sa première année à Victo et terminer le programme à Montréal. Par contre, l’approche pédagogique est différente puisque le contexte et les infrastructures ne sont pas les mêmes.

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En effet, à Victoriaville, le cégep vient tout juste de faire construire un bâtiment dédié uniquement à l’agriculture. L’Institut national d’agriculture biologique (INAB) réunit de grands laboratoires, une serre à la fine pointe de la technologie et une ferme-école de plusieurs hectares. De plus, le bâtiment est partagé par deux centres de recherche : le Centre en innovation sociale en agriculture (CISA) et le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CÉTAB+).

À Montréal, le programme n’a pas accès aux mêmes installations. Il mise plutôt sur des partenariats comme AU/LAB et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Le cours de culture en serre est actuellement offert aux Serres du Dos Blanc : les étudiant.e.s profitent des infrastructures de la coopérative et la coopérative profite de l’expertise du cégep.

***

Une chose est sûre, l’avenir s’annonce lumineux pour le programme. « Montréal est une ville très développée en ce qui concerne l’agriculture urbaine! », s’enthousiasme Athanasios. Le coordonateur et enseignant me confie d’ailleurs que ses étudiant.e.s ne manqueront pas de projets dans les prochaines années.

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Si vous n’avez pas envie de tout quitter pour retourner au cégep, c’est plutôt du côté de l’Attestation des études collégiales (AEC) que vous pourriez vous tourner. Les cours se déroulent en ligne et à temps partiel. Le programme culmine par le développement d’un projet au choix encadré par des professionnel.le.s du milieu.

Bonnes études!