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Être mannequin, combien ça rapporte?

Au-delà du compte de banque, il faut surtout savoir gérer son ego.

Par
Mélanie Loubert
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À l’ère des réseaux sociaux, on dirait que tout le monde joue au mannequin. Beaucoup s’improvisent même micro-influenceurs, car c’est un monde où l’image est au centre de tout.

Le métier de mannequin existe depuis bien longtemps dans le monde de la mode et, à moins de faire partie du milieu, c’est difficile de connaître la réalité de ses protagonistes.

Être mannequin, c’est un peu être le centre de l’attention. Même si leur travail est de mettre en valeur des vêtements ou accessoires, c’est tout de même leur visage et leur corps qui sont mis de l’avant. Alors, qui sont les humains qui se cachent derrière ces visages? Comment fonctionne ce milieu hors du commun? Et quelle est sa réalité?

Pour en apprendre plus sur ce métier, nous avons parlé à Lynn Avedikian, une mannequin de 25 ans qui travaille dans le milieu depuis quelques années.

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initiation au mannequinat

D’origine libanaise et arménienne, Lynn est arrivée au Québec à l’âge de 10 ans. C’est lors de ses études universitaires qu’elle a publié sur Instagram une photo d’elle en identifiant, pour rire, Folio, l’une des plus importantes agences de mannequinat à Montréal. À sa grande surprise, l’agence la contacte: elle souhaite la représenter.

Et juste comme ça, sa carrière est lancée. Depuis, elle enchaîne les contrats, chose beaucoup plus facile depuis que ses études sont terminées. «La réalité d’être à l’uni et mannequin en même temps, c’est le chaos», explique-t-elle en riant.

Combien ça rapporte alors? Évidemment, il n’y a pas de réponse unique à cette question, car le salaire dépend de beaucoup de choses.

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Ce qu’elle aime le plus de son métier? Les gens. «Le milieu de la mode à Montréal est minuscule et tu finis par connaître tout le monde», décrit la jeune femme, qui adore l’ambiance les jours de photoshoot. Entre les maquilleurs avec qui elle partage une heure privilégiée avant chaque séance photo et les amitiés qu’elle s’est faites à travers les années, elle est sûre d’une chose: «la vie sur un plateau, c’est vraiment fun.»

Combien ça rapporte alors? Évidemment, il n’y a pas de réponse unique à cette question, car le salaire dépend de beaucoup de choses.

Tout d’abord, c’est important de comprendre que les mannequins sont des travailleurs indépendants représentés par des agences. Ces agences-là s’occupent de leur trouver des contrats, d’organiser leur emploi du temps et de gérer leur rémunération. Le montant touché pour chaque shoot varie donc d’une compagnie à l’autre, du mannequin et de son expérience, ainsi que du genre de shoot (ça peut être pour de la publicité en ligne, pour une grosse campagne, un défilé, etc.).

Ils ou elles peuvent toucher de 500$ jusqu’à plusieurs milliers de dollars, si c’est pour une très grosse compagnie.

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Le côté sombre du spotlight

On entend déjà résonner votre petite voix intérieure sceptique. C’est que beaucoup de stéréotypes sont rattachés à ce métier: on imagine des filles très minces et de graves problèmes de santé.

Même les parents de Lynn étaient inquiets lorsqu’elle a commencé: «Ils se disaient “ma fille va devenir Satan, ma fille va faire des shoots de sous-vêtements, elle va vendre son corps!”», explique Lynn en rigolant. Elle assure aussi que, même si ça peut être différent ailleurs, à Montréal, le milieu de la mode a beaucoup changé: «Folio ne m’a jamais demandé de perdre du poids», cite-t-elle en exemple.

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Par contre, il est vrai qu’exercer un métier entièrement basé sur le physique a son lot de difficultés. Surtout lorsque notre personne est le produit que l’on vend. «J’étais rendue égoïste, uniquement centrée sur moi-même. Like wow, I’m a model! Ça te donne un certain statut, mais tu ne sais même pas ce que tu as fait pour le mériter.», raconte-t-elle.

«Je ne croyais pas en Dieu à l’époque, j’étais mon propre Dieu. Je crois en Dieu maintenant et ça me rend plus humble de croire en quelqu’un de plus grand que moi.»

Lynn est consciente que sa réalité n’est pas celle de tous et toutes et que le mannequinat existe d’abord et avant tout pour l’art du vêtement. Mais à 20 ans, être au centre de l’attention, se faire booker partout parce qu’on est jolie, avoir des milliers d’abonnés Instagram, ce n’est pas toujours facile à gérer.

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«Je me suis rendue à un point où je me suis vraiment sentie vide. Il y a ce vide-là qui se crée quand tu es centrée sur toi-même, que tu n’aides pas les autres, quand tu ne fais pas attention à eux. Tu deviens vide.» À un certain point, elle a réalisé qu’elle n’était vraiment pas bien, alors elle a demandé de l’aide. Lors de ce moment, elle a également vécu une expérience spirituelle qui l’a transformée: «Je ne croyais pas en Dieu à l’époque, j’étais mon propre Dieu. Je crois en Dieu maintenant et ça me rend plus humble de croire en quelqu’un de plus grand que moi.»

Un métier avant tout

Aujourd’hui, elle est rayonnante et sa personnalité colorée donne immédiatement le goût d’être son ami. Ce que Lynn a compris avec tout ça, c’est que son identité ne tournait pas seulement autour de son travail. «Maintenant je vois le mannequinat comme mon travail et non plus comme quelque chose qui me définit! C’est quelque chose que j’adore faire, car je rencontre plein de gens, ça me rapporte de l’argent pour aider ma famille, mes amis et voilà!»

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En fin de compte, c’est un métier comme un autre, et c’est toujours sain d’apprendre à évoluer personnellement parallèlement au travail. La jeune femme cherche d’ailleurs à se trouver une activité ou une passion en dehors de son métier qui lui permettrait de se sentir plus accomplie. «J’ai besoin de faire quelque chose pour aider les autres, ou pour les autres», explique-t-elle avant de nous livrer un secret: «Mon rêve ce serait d’ouvrir une crèmerie avec mon copain. Parce qu’il n’y a personne qui entre dans une crèmerie fâché! Puis en plus, nos deux frères sont autistes et on aimerait les employer tous les deux dans notre crèmerie.» On trouve que ça termine bien l’histoire, ça!