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Être entrepreneur.e, ça veut dire quoi au juste?

Spoiler: ça prend plus qu'une bonne idée.

Par
Jean-Baptiste Demouy
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« Quand je serai grand.e, je serai entrepreneur.e. »

C’est en effet ce que beaucoup de jeunes se disent. Selon une étude d’Academos, une plateforme de mentorat, c’est la profession la plus populaire lorsqu’on demande aux personnes de 14 à 26 ans ce qu’elles veulent faire dans la vie.

Entrepreneur.

Pas astronaute, pas pompier, pas médecin – quoique davantage de femmes de cette tranche d’âge rêvent de devenir une Dre Grey plutôt qu’une Dragonne.

Mais franchement, qu’est-ce que ça signifie au juste, être entrepreneur.e? Mon père a été chef d’entreprise dans le bâtiment de l’Entreprise Demouy (ouais, elle porte carrément mon nom) pendant 16 ans, et était donc un entrepreneur chevronné comme on dit dans le biz.

Et pourtant, je n’ai jamais vraiment compris le terme. Je sais que le padre gérait des affaires, construisait des trucs, mais pour être entrepreneur.e, ça prend quoi?

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L’entrepreneuriat, un truc qui s’apprend?

On dit souvent que l’entrepreneuriat n’est pas forcément quelque chose qui s’apprend. Mais on comprend vite que certaines qualités sont tout de même de très bons atouts. Par exemple, ça prend certainement de la confiance en soi pour lancer ses idées dans l’univers et convaincre des investisseurs, des partenaires ou des consommateurs qu’elles en valent le prix.

Mais il faut aussi savoir se remettre en question et, pourquoi pas, douter de soi et de ses idées. C’est souvent la meilleure façon de faire en sorte qu’une bonne idée devienne encore meilleure. Tant que le doute ne se transforme pas en élément paralysant. Il existe d’ailleurs plusieurs trucs pour vaincre le doute quand on est entrepreneur.

L’entrepreneur.e est avant tout un.e inventeur.e qui trouve des solutions à des problèmes.

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Il faut aussi être créatif. L’entrepreneur.e est avant tout un.e inventeur.e qui trouve des solutions à des problèmes. Et pour trouver de bonnes idées, ça prend généralement une bonne dose de curiosité. Être à l’affût de ce qui se passe autour de soi, s’intéresser à des choses qu’on connaît moins, sortir de sa zone de confort… car la prochaine idée se trouve peut-être devant votre nez sans que vous le sachiez.

Mais au-delà de ces qualités, et d’avoir la persévérance nécessaire pour surmonter les refus, il faut aussi savoir faire face à l’imprévu. Parce que ça se passe jamais comme on pensait.

C’est l’envie qui nous guide

Comme le disait Jacques Brel, « avoir du talent, c’est avoir envie ! Le reste, c’est du travail ». Donc être entrepreneur, c’est quoi au fond? Un état d’esprit? Un ensemble de qualités? Ou simplement une personne avec une idée et une envie?

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Pour Monica Paraghamian, être entrepreneur.e, c’est avant tout se lancer dans des projets sans autre idée en tête que l’envie de créer. Elle est directrice de la phase Explore du programme UpGen au sein de l’entreprise UpstartED. Cette start-up veut réimaginer l’éducation en travaillant avec les écoles pour aider les étudiants (de 12 à 18 ans) et les professeurs à être créatifs et à devenir des positive changemakers.

Des jeunes qui ont l’esprit d’entreprise, elle en croise tous les jours.

Et cette job lui donne l’occasion et la liberté de créer les ateliers de formation qui serviront à ces jeunes. « J’ai toujours eu cette envie, ce besoin de créer des projets », me raconte celle qui a toujours eu l’esprit entrepreneurial et qui a cofondé Lotus Collective, une communauté qui travaille « à augmenter la représentation des femmes, des personnes qui se sentent femmes ou non binaires dans le milieu musical ». Le plus important pour Monica, en tant qu’entrepreneure, c’est de lancer des initiatives et de mettre en avant ses propres valeurs.

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Se sentir entrepreneur.e, c’est s’ouvrir

« J’ai compris qu’entreprendre, c’est avant tout collaborer, écouter, mettre son ego de côté. »

Et selon elle, avoir l’esprit entrepreneurial, c’est avant tout faire preuve de créativité, de curiosité. « J’ai compris qu’entreprendre, c’est avant tout collaborer, écouter, mettre son ego de côté. » On dit souvent qu’être entrepreneur, c’est être son propre patron, mais on n’ira pas très loin si on ne sait pas bien s’entourer.

C’est même possible que vous vous retrouviez « face à une bunch de monde auquel vous n’auriez jamais pensé (en cent ans) avoir affaire », comme on le mentionnait en parlant des mythes à connaître avant de lancer sa start-up. Parce qu’être entrepreneur, c’est aussi construire une entreprise (mon père était clairement doué en construction) avec du monde, avec des objectifs, une vision, des valeurs, etc.

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L’esprit d’entreprise demande bien plus que simplement avoir une idée, et savoir faire des demandes de subventions. Il faut s’ouvrir au monde, ne pas penser qu’au succès personnel car, comme Monica le rappelle, « le succès n’apporte pas tout. Il faut que tu connaisses les valeurs que tu veux transmettre et te poser la question, que puis-je apporter à la société? ».

Ok, c’est quoi la prochaine étape?

« Le succès n’apporte pas tout. Il faut que tu connaisses les valeurs que tu veux transmettre et te poser la question, que puis-je apporter à la société? »

Au fil de la discussion, j’ai mieux compris la philosophie sociale qui est au cœur du travail de Monica Paraghamian. Elle me parle de Simon Sinek, un auteur de livres sur le management et la motivation, et d’un principe si simple qu’il en est déconcertant. Pour commencer sa business, il faut apparemment répondre à trois questions, dans un ordre précis. Monica me précise qu’elle a beaucoup appris de ce principe. « Il faut que tu te poses la question des valeurs que tu veux transmettre, le fameux why. Ensuite vient la question du comment réaliser cela, vient donc le how. Et au final vient le what. Qu’est-ce que je fais avec les deux premières réponses? Si des entreprises comme Apple ou Google marchent si bien, c’est parce que leurs réponses à ces questions sont ultra-solides! »

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