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Êtes-vous fidèle à vos cartes de fidélité?
«C’est avec des cennes qu’on fait des piasses», nous disait notre mère à l’époque où les sous noirs existaient encore. C’est vrai qu’en économisant ici et là, on peut sauver des centaines, voire des milliers de dollars par année.
Mais le jeu en vaut-il nécessairement la chandelle? Pas toujours et pas pour tout le monde. On vous aide à déterminer si cette passe de cash en vaut la peine.
Aujourd’hui: les cartes de fidélité
«À l’achat de neuf cafés, le dixième est gratuit!»
«Voyagez avec vos Air Miles»
«Avez-vous notre carte de fidélité?»
Si on réussit à le fidéliser à sa marque, on n’a plus à déployer des efforts importants pour le séduire.
Cette question est posée sans relâche par les pauvres caissiers, juste après le rire forcé à la blague classique: si ça ne scanne pas, c’est que c’est gratuit!
Avec la multiplication des cartes de fidélité, il semble clair que les commerçants y voient un avantage. Un consommateur fidèle est un revenu récurrent. Si on réussit à le fidéliser à sa marque, on n’a plus à déployer des efforts importants pour le séduire.
Mais est-ce avantageux pour le consommateur ? C’est là la grande question.
Pour être perçu comme avantageux, un programme de fidélité doit répondre à deux critères: le retour sur «investissement» doit être significatif et son utilisation doit être simple.
Combien ça rapporte?
Voyons d’abord le premier. Il existe tout un monde entre les programmes les plus avantageux et ceux qui ne le sont pas. En 2020, l’étude LoyauT, qui classe les divers programmes de fidélisation, a placé les Récompenses Irving en tête de classement. Pour chaque litre d’essence, la carte accorde un point et chaque 150 points donnent droit à un rabais de 0,03$ sur le litre.
Les programmes les plus avantageux pour le consommateur ne sont donc pas toujours ceux qui accordent le maximum de récompenses.
En argent, le retour n’est pas le plus avantageux, contrairement par exemple au programme de Sephora et de Starbucks qu’il a détrôné. Par exemple, Sephora accordait des récompenses d’une valeur équivalente à 45$ sur chaque 100$ d’achat. Mais le retour arrive rapidement et, contrairement à Sephora, il s’agit d’un produit essentiel (pour beaucoup de personnes, du moins).
D’ailleurs, cette année, plus que jamais, les programmes de fidélisation les mieux cotés se retrouvent dans les épiceries, les cafés, la SAQ et les biens essentiels.
Simplicité essentielle
Les programmes les plus avantageux pour le consommateur ne sont donc pas toujours ceux qui accordent le maximum de récompenses, mais ceux qui accordent une récompense significative, tout en étant faciles d’utilisation.
C’est pourquoi il est peu utile pour le consommateur d’adhérer à un tel programme pour un commerce qu’il ne fréquente jamais. Surtout qu’en échange de son adhésion, il donne souvent accès à certaines informations clés, dont son courriel et son adresse à la maison. Il doit donc s’attendre à recevoir certaines communications peu désirées.
La protection de ces données s’avère plus cruciale cependant pour une carte qu’il utilise fréquemment. Car à ce moment, en plus des informations indiquées précédemment, il donne également accès à ses habitudes de consommation. Et si certains le voient comme un avantage, d’autres peuvent le percevoir comme une invasion. Le magazine Protégez-vous a notamment mis en garde les consommateurs contre les programmes metro&moi, Air Miles et PC Optimum.
La facilité d’utilisation n’est pas liée qu’au moment de sortir sa carte à la caisse, mais aussi quand le consommateur souhaite échanger ses points contre des récompenses. À ce titre, des programmes comme Air Miles, Aéroplan, Bonidollars et PC Optimum perdent quelques plumes. En raison de nombreuses restrictions pour l’échange de points, de règles changeantes ou d’un processus compliqué, les consommateurs peuvent accumuler des points qui dormiront, inutilisés, dans leur carte.
Alors, l’avez-vous la carte de fidélité?
Il y a donc beaucoup d’aspects à considérer au moment où on vous pose la question fatidique à la caisse. Mais on peut simplifier votre processus décisionnel en trois questions:
– Est-ce que je fréquente cet établissement souvent?
– Que me demande-t-on en échange de la carte?
– Est-ce que le programme est simple à utiliser?
Car oui, quand vient le temps de souscrire à un tel programme, la fidélité a un prix. Et, espérons-le, une récompense.