.jpg)
Et si on vous disait que l’industrie de l’emballage est en croissance?
En allant au bureau ce matin, vous avez acheté un p’tit café sur le fly pour faire passer la pilule du début de semaine? Vous risquerez-vous ce midi à l’épicerie du coin pour acheter un plat préparé ou emballé? Oserez-vous prendre le sac pour le transporter?
Entre deux courriels, êtes-vous du genre à magasiner en ligne? C’est tellement facile. Quick checkout, free shipping et puis Amazon livre l’objet de votre convoitise dans une boîte accoutrée d’une flèche qui ressemble drôlement à un sourire.
Ça en fait en titi de l’emballage. Tout ça en quelques heures et après une seule journée au boulot.
Une industrie de 900 milliards de dollars
L’industrie de l’emballage génère 900 milliards de dollars en revenus par année, selon un nouveau rapport de la firme McKinsey & Company et c’est un premier constat plutôt déstabilisant. C’est plus d’argent que l’industrie du transport par camion.
Mais ce qui surprend vraiment, c’est que les producteurs d’emballages ont le vent dans les voiles.
L’industrie pourrait très bien continuer sa croissance à un rythme de 3,1% par année jusqu’en 2022.
En effet, le rapport affirme que l’industrie pourrait très bien continuer sa croissance à un rythme de 3,1% par année jusqu’en 2022. Même si on répète partout qu’il faut diminuer la consommation de plastique et éviter le suremballage.
Pourquoi?
Cette croissance s’expliquerait notamment par l’apparition de nouveaux marchés où la nouvelle classe moyenne cherche le confort et l’efficacité, et trouve son compte dans le plastique à usage unique. Surtout en Chine et en Inde.
Plusieurs consommateurs, partout dans le monde, ne sont pas prêts à adapter leurs habitudes de consommation, selon la firme.
Ces classes moyennes émergentes ne sont pas les seules à apprécier l’aspect pratique de l’emballage plastique. Et malgré la prise de conscience (lente, extrêmement lente) des conséquences environnementales entourant le plastique, plusieurs consommateurs, partout dans le monde, ne sont pas prêts à adapter leurs habitudes de consommation, selon la firme.
Pensons à certains fans de Tim Hortons de la Côte-Nord qui étaient bien fâchés d’apprendre que le gouvernement fédéral voulait interdire les articles de plastique à usage unique, comme les pailles, dès 2021.
« C’est pas un luxe, c’est une nécessité », a répondu un mordu du café bu à la paille dans ce reportage de Radio-Canada.
L’aspect pratique serait d’ailleurs plus intéressant que l’aspect écologique pour plusieurs consommateurs, selon McKinsey & Company.
Parce que l’urgence climatique n’est pas un critère assez alarmant pour justifier l’ajout de quelques sous ou quelques dollars qu’impliquent les emballages écologiques sur ses factures, n’est-ce pas?
Deux alternatives macro
À l’heure actuelle, environ 90% des plastiques sont fabriqués à base de pétrole et ne sont pas biodégradables. Pour l’instant, deux alternatives ont été explorées afin d’aborder cette problématique d’envergure mondiale.
Révolutionner le système au grand complet
On parle ici de réduire le système de distribution, principalement dans le secteur alimentaire. Plus un aliment vient de loin, plus ses chances d’être emballé sont élevées. Acheter local et en vrac, ou apporter ses plats réutilisables à l’épicerie, c’est déjà un pas vers la fin des plastiques à usage unique.
Moins de distance = moins de transport = moins de gaz à effet de serre et moins d’emballage. En gros, tout le monde y gagne.
L’emballage écoresponsable
De nouvelles alternatives au plastique issu du pétrole commencent à faire leur apparition. Des plastiques à base d’algues ou de soya et même des alternatives à base d’exosquelettes de crustacés et d’insectes sont actuellement testées.
Il existe aussi d’autres solutions comme les pellicules alimentaires à base de cire d’abeille pour remplacer la pellicule plastique.
Ces alternatives se popularisent, mais sont loin de freiner à elles seules la croissance de l’industrie de l’emballage plastique.
Ce frein ne pourra qu’être actionné par les actions collectives des principaux concernés : nous, les consommateurs.