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Et si c’était toujours la même heure, partout sur la planète?

Le temps, c’est économique!

Par
Zacharie Routhier
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Regardez l’heure.

Votre horloge est-elle bien réglée? Comment savoir? Après tout, le temps a quelque chose d’assez relatif. À 10 500 mètres au-dessus de nos têtes, par exemple, le cadran n’indique pas la même chose qu’à Montréal. Il y est 4 heures plus tard.

En fait, à cette hauteur-là, il est 4 heures plus tard partout autour de la planète.

En fait, à cette hauteur-là, il est 4 heures plus tard partout autour de la planète. Les pilotes d’avion n’ont pas vraiment le choix d’utiliser un temps universel : imaginez devoir s’agencer aux multiples fuseaux horaires qu’ils traversent!

Et utiliser la même heure partout, ce n’est pas uniquement pour les gros oiseaux de métal. Les marchés financiers se prêtent également à l’exercice. Si on veut échanger de l’argent et des actions all around the clock (ou presque) et all around la planète, mieux vaut s’harmoniser.

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Vous pensiez que le temps était entièrement scientifique? Mais non! Remettons vos pendules à l’heure.

Petite histoire du temps

Remontons en 1800. Jusque-là, toutes les villes avaient une heure légèrement différente, qui était basée sur le lever et le coucher du soleil. Normalement, une horloge au centre du village montrait l’heure, et les gens ajustaient leur horaire en fonction de ça.

C’était assez lousse. Après tout, plusieurs travaillaient aux champs et ne bougeaient pas trop de leur patelin. Pas besoin de se synchroniser avec son buddy du village d’à côté pour un appel FaceTime. Et si jamais tu faisais le voyage en charrette, c’était assez long pour ne pas avoir à te soucier d’une minute de différence.

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Parce qu’au Canada, c’était à peu près ça, l’écart de temps entre deux villages. Tous les 18 kilomètres d’est en ouest, on ajoutait une minute.

Mais quand on a ajouté le chemin de fer dans l’équation, c’est devenu plus compliqué. Les opérateurs avaient un peu de misère à naviguer (ou à rouler) parmi les centaines d’heures régionales. En 1883, les chemins de fer nord-américains ont donc décidé de se créer cinq fuseaux horaires d’un océan à l’autre, qui sont vite devenus l’heure de monsieur et madame tout le monde.

La naissance du temps central

À l’époque, le problème du temps faisait également perdre patience à l’Europe. L’Angleterre, par exemple, avait choisi d’adopter un temps unique à la grandeur de son territoire. Et en 1884, les Occidentaux se sont finalement assis ensemble à Washington D.C. afin de s’entendre sur un premier temps « de référence ». C’est ainsi qu’est né le Greenwich Mean Time (GMT), mesuré à l’observatoire Greenwich, en Angleterre.

On vous l’avait dit, le temps est économique.

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La raison était simple : c’est là qu’on trouvait les instruments de mesure les plus précis, et… que le plus grand nombre de navires s’amarrait pour livrer et récupérer de la marchandise. On vous l’avait dit, le temps est économique.

À partir de là, plusieurs pays ont commencé à agencer leurs horaires à celui du vieux continent, se permettant quelques heures de décalage. La France, par contre, s’est pliée au GMT qu’en 1911, et même là, ils ont appelé pendant un moment leur fuseau horaire « l’heure de paris, moins 9 minutes 21 secondes ». Parce que oui, le temps est économique, mais il est aussi politique.

Autre exemple, en 2015, la Corée du Nord a reculé son horloge de 30 minutes pour se distancer du Japon. Le Pyongyang time était né. Mais il est revenu sur ses pas en 2018 afin de se resynchroniser avec la Corée du Sud. Un geste de réconciliation!

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Un seul temps pour tous

Et si on poussait le concept? Pourquoi ne pas avoir qu’un seul fuseau horaire, peu importe le pays? C’est la très sérieuse proposition de l’astrophysicien Dick Henry et de son comparse l’économiste Steve Hanke. Difficile à imaginer. Pour vous donner une idée plus concrète, dans le calendrier Hanke-Henry, il est présentement 28h plus tard que l’heure de Montréal.

Changer d’heure? Perte de temps! Ajuster les calendriers d’année en année? Perte de temps aussi!

Changer d’heure? Perte de temps! Ajuster les calendriers d’année en année? Perte de temps aussi! Pour eux, chaque 1er janvier devrait être un lundi, et ce, pour toujours. Afin de permettre ce petit tour de magie, on ajoute simplement une semaine chaque 5 à 6 ans.

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S’il est 16h à Montréal, il est également 16h à Shanghai. Oui, ça veut dire que des gens se coucheraient à 6h du matin, et que d’autres rentreraient travailler à 18h du soir. Et qu’il y aurait des brunchs du week-end qui seraient partagés à minuit. Mais qu’importe?

Oubliez le lever et le coucher du soleil, un temps unique est plus efficace dans un monde connecté, estiment les deux idéateurs du calendrier Hanke-Henry. « Il y aurait quelques années où ça frotterait un peu plus, le temps que les gens s’adaptent. Mais après, nous aurions un temps optimal et absolu, et on n’aurait plus jamais, jamais à le changer d’ici la fin de l’histoire humaine », a lancé M. Hanke à NPR Money.

Et ce n’est pas si bête, quand on y pense. On ne se niaisera pas, l’heure est à la mondialisation. Alors, pourquoi ne pas mondialiser l’heure?

Un temps pour les unifier tous!

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