Quand un enfant naît, nombreuses sont les raisons de se réjouir… mais aussi de se pogner. Certaines situations peuvent combiner les deux à la fois, et le fait de baptiser ou non son enfant se trouve pas mal en tête de cette catégorie. Outre le choix délicat des parrains et/ou marraines et/ou parraines, la simple discussion entourant le baptême peut être un enjeu dans certaines familles.
Dans un récent article, Le Journal de Québec rapportait qu’au Québec, près de 19 000 personnes ont été baptisées en 2022. Considérant qu’il y a eu 80 700 naissances cette année-là (et qu’il y a probablement des enfants et des adultes parmi les baptêmes), on parle d’environ 20 % des nouveau-nés. C’est-tu beaucoup? On dirait que je sais pas trop.
Ce que je sais, c’est que je souhaite à personne de pouvoir écrire un nouveau chapitre à cet article du Slate : “Grand-papa et grand-maman ont secrètement fait baptiser mon enfant“. Sauf que la pression exercée par les parents et grands-parents peut en pousser certains à contempler l’idée d’acheter la paix avec la famille ou la belle-famille à coup d’eau bénite dans le front.
C’est-tu une bonne idée? C’est vraiment un cas de cas par cas (ark, cette phrase est dégueulasse, mais syntaxique tout de même).
Les avantages
Vous achetez la sainte paix, littéralement. Si vous êtes athée ou agnostique, il est possible que le fait que votre enfant entre dans une religion à laquelle vous ne croyez pas ne vous fasse pas un pli sur le tabernacle. Si c’est ce cas du cas par cas (re-ark), c’est peut-être une solution envisageable.
Songez tout de même au fait que le baptême est le premier sacrement d’une longue série.
Vous ouvrez donc potentiellement la porte à une possible première communion, confirmation, et ainsi de suite (j’étais en morale au primaire, je ne connais pas les sacrements).
Si vous acceptez de faire baptiser votre enfant, assurez-vous de mettre au clair avec votre famille quelles sont leurs attentes ainsi que les vôtres pour éviter que mamie s’attende à ce que bébé l’accompagne à la messe tous les dimanches.
Les inconvénients
Lier son enfant dès la naissance, et sans son consentement, à une religion à laquelle vous n’adhérez pas vous-même, ça peut représenter un conflit de valeur pour plusieurs.
Argument gratuit : si la pression est trop forte, vous pouvez dire que vous ne trouvez pas ça respectueux envers les pratiquants de donner ce sacrement à un enfant qui ne sera pas réellement élevé dans la foi catholique.
Les alternatives
Si vous préférez ne pas faire baptiser votre enfant, il est possible de faire des compromis avec la famille. Par exemple, vous pouvez leur expliquer que vous préférez que votre enfant prenne lui-même la décision de se faire baptiser lorsqu’il en aura l’âge. Vous pouvez également faire une fête de naissance, sans qu’elle n’ait de connotations religieuses.
Vous pourriez même faire une petite cérémonie au cours de laquelle des vœux pour l’enfant seront prononcés, comme dans La Belle au bois dormant, idéalement sans Maléfique.
Vous pouvez tout de même nommer des parrains et marraines de cœur (et de mort, sur le testament) qui auront une place spéciale dans le parcours de l’enfant. À vous de voir si l’une de ces options suffirait à pépé pour ne pas capoter à l’idée que son petit-enfant ne brûle en enfer.
Bonne nouvelle
Plusieurs croyants faisaient baptiser les bébés le plus rapidement possible après la naissance, de peur que l’enfant ne meure subitement et qu’il finisse dans les limbes, l’endroit destiné aux âmes des enfants morts sans baptême.
Toutefois, sachez qu’en 2007, le Vatican a aboli le concept des limbes, ouvrant ainsi les portes du paradis aux nouveau-nés. Comme ces derniers portent juste le péché originel, la commission s’est dite convaincue que Dieu sauverait ces enfants. C’est pas LA Bonne Nouvelle, mais quand même.