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Est-ce que j’ai droit à un congé si j’ai de la mortalité dans ma famille?
Une chose qui est certaine, c’est qu’un jour ou l’autre, on va tous et toutes devoir vivre la perte d’un être cher (à moins de mourir en premier, mais on ne vous le souhaite pas!). Lorsqu’on est jeune, manquer quelques jours d’école à la suite du décès de grand-maman est tout à fait normal. Par contre, le tout se complique lorsqu’on devient un adulte avec une job de 9 à 5 et des responsabilités.
Dans un monde idéal, tous les employeurs devraient offrir quelques congés payés pour nous permettre de dire au revoir à la personne défunte et de nous recentrer. Par contre, dans bien des cas, les journées de deuil entrent dans la catégorie des « journées personnelles » des « journées de maladie » ou, dans le pire des cas, des congés sans solde.
Avec la pénurie de main-d’œuvre et le changement des mœurs entourant la santé mentale, certaines entreprises transforment tranquillement leurs avantages sociaux et leurs politiques de mortalité dans la famille. On fait le point sur les options offertes aux travailleurs et travailleuses.
Ce que la loi dit
Si un décès survient dans votre entourage, votre patron.ne n’a pas le droit de vous refuser un congé. S’il ou elle refuse, ça serait peut-être le temps de reconsidérer votre job et les valeurs de l’organisation (ou de passer un appel à la CNESST).
La loi provinciale stipule que vous pouvez vous absenter jusqu’à cinq jours du boulot si la personne décédée est un membre de votre famille immédiate.
Voyez-vous, la loi provinciale stipule que vous pouvez vous absenter jusqu’à cinq jours du boulot si la personne décédée est un membre de votre famille immédiate (enfant, conjoint.e, enfant du ou de la conjoint.e, père, mère, frère ou sœur). Vous avez droit à deux jours aux frais de l’employeur et à trois jours sans solde.
Par contre, la situation se corse si le ou la défunt.e n’entre pas dans les petites cases de la CNESST. Vous n’avez droit qu’à une journée de congé non rémunérée en cas du décès de ces personnes que vous avez côtoyées toute votre vie dans les partys de famille : gendre, belle-fille, grand-parent, petit-enfant, beaux-parents, beau-frère et belle-sœur. Advenant le cauchemar de la perte de votre enfant, vous avez droit à 104 semaines (non rémunérées, par contre).
Ainsi, si vous n’avez jamais été très proche de votre mère biologique et que vous considérez que votre grand-mère est votre figure maternelle, vous devrez encaisser une perte de revenu si vous voulez assister aux funérailles de cette dernière et prendre le temps de vous remettre sur pied.
Avantages sociaux et décès
En tant que travailleur autonome ou travailleuse autonome, l’absence due à un décès sera évidemment à vos frais. Par contre, votre horaire est peut-être un peu plus flexible que celui de quelqu’un qui a un emploi de 9 à 5 et qui ne peut pas tout lâcher pour assister à des funérailles dans une ville éloignée.
Plusieurs compagnies offrent des avantages sociaux qui comportent des ressources gratuites de mieux-être et de soutien psychologique.
Si vous êtes employé.e, il peut être judicieux de jeter un coup d’œil à la politique de congé de votre entreprise : vous pourriez être surpris.e. En effet, certaines entreprises commencent à faire preuve de plus de flexibilité face au décès d’un proche. Par exemple, votre employeur pourrait vous permettre de prendre une plus longue pause que celle prescrite par la loi, ce qui est idéal si vous devez vous occuper du travail colossal que représentent les funérailles et la succession (Québec offre un guide de… 80 pages!). De plus, plusieurs compagnies offrent des avantages sociaux qui comportent des ressources gratuites de mieux-être et de soutien psychologique.
Un sondage de 2011 révélait que 64,4 % des Québécois.es trouvaient insuffisante la journée de congé offerte aux travailleurs et travailleuses à l’occasion du décès d’un ou d’une proche. Dix ans plus tard, les choses commencent à peine à changer.
Bref, il est peut-être temps que la CNESST enterre ses lois désuètes six pieds sous terre!