Logo

Est-ce que j’ai besoin d’aller faire un dépistage des ITSS?

Les questions à se poser

Publicité

Cet article a été rédigé par Morag Bosom, sexologue et conceptrice sexologique au Club Sexu, dans le cadre du projet Oh ouiii.

Si tu es sexuellement actif·ve, les chances que tu doives passer un test de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont plutôt élevées. Ce test sert à détecter des ITSS par des prélèvements ou des prises de sang au niveau des organes génitaux, de la gorge ou de l’anus pour les traiter et en réduire la transmission.

Et c’est plutôt utile parce que, depuis la pandémie, les ITSS sont à la hausse : la gonorrhée a grimpé de 21 %, la chlamydia de 11 % et la syphilis de 44 % en seulement un an, et une grande partie de ces cas concernent les jeunes de 15 à 24 ans (INSPQ, 2024).

Vite comme ça, on ne peut pas te dire si tu as besoin d’un dépistage ou non. C’est pourquoi on te propose une série de questions à te poser pour savoir si tu devrais aller te faire dépister.

Publicité

Et on ne veut pas te vendre le punch, mais la plupart du temps… la réponse, c’est « oui »!

As-tu déjà eu une activité sexuelle avec au moins une autre personne?

Quand on parle d’activités sexuelles, on ne parle pas juste de pénétration vaginale ou anale. Nenon. Les ITSS peuvent se transmettre durant le sexe oral, avec les doigts, avec des jouets sexuels partagés, etc.

Si tu as du plaisir qui implique un contact direct entre les organes génitaux et/ou la bouche et/ou un doigt ou une main et/ou un jouet non recouvert d’une protection, ça peut être des pratiques à risque de transmission.

Es-tu dans une relation monogame ou exclusive?

C’est beau l’amour, mais ça ne compte pas comme une protection contre les ITSS. Même si tu as un·e seul·e partenaire, le dépistage demeure pertinent.

Publicité

Les ITSS ne te jugent pas sur ton carnet d’adresses! Il suffit d’un contact avec une zone infectée pour être à risque de contracter une ITSS.

Quand on fréquente une personne depuis un certain temps, ça peut nous donner une fausse impression qu’il n’y a pas de risques. On connaît ses ami·e·s, son chat, ses grains de beauté… et pourtant! Les ITSS ne présentent souvent aucun symptôme et ton unique flamme pourrait avoir une ITSS et te la transmettre sans même le savoir.

Donc, avant que vous décidiez de retirer le condom, on recommande de passer un test de dépistage pour être sûr·e de détecter et de traiter les ITSS qui vous seraient passées sous le nez (ou que vous vous seriez déjà passées sous la couette!). Et si les protections ont déjà été retirées (oups), allez vous faire dépister pareil!

Ça, c’est sans oublier l’éléphant dans la pièce : l’infidélité. C’est plate, mais ça arrive et c’est une des raisons pour laquelle on recommande le dépistage au moins une fois par année, même quand on est en couple.

Publicité

Crois-tu avoir des symptômes d’une ITSS?

Le dépistage est une méthode de protection préventive, aka on veut trouver les ITSS qui sont passées inaperçues! C’est un peu comme un nettoyage annuel chez le dentiste : tu y vas avant qu’une de tes dents fasse mal pour t’assurer que tout est OK.

Mais si ça pique, ça chauffe ou t’as des bad vibes et tu penses que tu pourrais avoir une ITSS, tu dois plutôt prendre un rendez-vous pour une consultation avec un·e professionnel·le de la santé (médecin, infirmier·ère), qui pourra te faire passer un examen, confirmer un diagnostic et prévoir les traitements appropriés.

Crois-tu avoir été exposé·e à une ITSS même si tu n’as pas de symptômes?

Ta fréquentation pense avoir une chlamydia, mais toi t’as rien? Tu devrais aller passer un dépistage quand même.

On le répète : les ITSS ne présentent aucun symptôme dans la grande majorité des cas. C’est pourquoi tu ne peux pas te fier à tes yeux, tes sensations, ton instinct ou ton horoscope pour savoir si tu as une ITSS ou non.

Publicité

La seule vraie façon de le savoir, c’est d’aller passer un test de dépistage.

T’es-tu fait faire un tatouage ou un piercing récemment? Ou as-tu consommé des drogues par inhalation ou injection?

Les ITSS sont transmissibles sexuellement et… par le sang! Certaines ITSS, comme le VIH, l’hépatite B et C peuvent se transmettre par contact sanguin.

Donc, si ta coloc vient de te faire un stick and poke dans votre salon ou si tu as partagé du matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues, tu pourrais avoir été exposé·e à un risque de contraction d’une ITSS.

T’es-tu fait dépister récemment?

Si tu as eu un·e partenaire sexuel·le depuis ton dernier dépistage, un petit refresh est de mise. C’est important pour être à jour sur ton état de santé, mais aussi pour traiter des ITSS que tu aurais pu contracter sans le savoir.

Publicité

Plusieurs ITSS comme la chlamydia, la gonorrhée ou la syphilis se traitent facilement avec des antibiotiques, mais peuvent entraîner des complications plus graves pour la santé si elles sont laissées sans traitement pendant un certain temps, comme de l’infertilité ou des cancers au niveau de l’utérus ou de l’anus.

Si tu as des partenaires monogames (un·e partenaire à la fois), tu peux opter pour un dépistage entre chaque partenaire.

Si tu as plusieurs partenaires qui se chevauchent dans le temps ou que tes partenaire ont elles et/ou eux aussi de nouveaux·elles partenaires (le sais-tu vraiment?), on te recommande un dépistage régulier tous les 3 mois.

Pourquoi?

À cause des (mautadines de) périodes fenêtres : pour qu’un test de dépistage soit efficace, il faut attendre un certain temps entre le moment de l’infection et la réalisation du test qui peut varier pour chaque ITSS. Par exemple, pour une chlamydia, le délai est de 7 jours, alors que pour le VIH, c’est 3 mois.

Publicité

Si tu es venu·e « trop tôt », pas de panique : on te demandera simplement de revenir passer un test un peu plus tard pour éliminer les risques de faux négatif, aka un test qui dit que tout est correct alors qu’en réalité, l’ITSS n’est juste pas encore détectable.

Bref, tu ne manques pas de raisons pour te faire dépister. On sait très bien que la fréquence de dépistage peut être un casse-tête, alors si tu as des doutes, mieux vaut y aller pour garder l’esprit tranquille. T’en as assez avec le stress des examens, donne-toi donc un break en ce qui concerne tes bobettes.

Pour une foule d’autres trucs pratiques et concrets afin de prendre soin de ta santé sexu, rends-toi sur le site web d’Oh ouiii.

Et si tu es à la recherche d’une ressource de dépistage près de chez toi, consulte la Dépistapp du Club Sexu, un outil de recherche personnalisé.

Publicité
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!
À consulter aussi