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Engager un chasseur de têtes pour me trouver un nouvel emploi : une bonne idée?
En pleine pénurie de main-d’œuvre, les employeurs font des pieds et des mains pour trouver les perles rares qui composeront leur équipe. Nombreux sont ceux qui font appel à des chasseurs ou chasseuses de têtes pour grossir leurs rangs.
Mais est-ce que de faire affaire avec un recruteur ou une recruteuse n’est bénéfique que pour l’employeur? Est-ce qu’un.e candidat.e a tout à gagner à embaucher un chasseur ou une chasseuse de têtes?
Selon Charles Gauthier, consultant en capital humain et Marie-Ève Labelle, vice-présidente, Direction RH chez Randstad, la réponse est oui. Surtout que le ou la candidat.e n’a, en principe, rien à perdre.
« Pour les talents, ça coûte zéro dollar, c’est l’entreprise qui a besoin de nos services de recrutement qui paye nos services. »
« Pour les talents, ça coûte zéro dollar, c’est l’entreprise qui a besoin de nos services de recrutement qui paye nos services », explique Marie-Ève Labelle. Il n’y a donc ni frais de service ni retenue sur la paie, contrairement à la croyance populaire.
Une abondance de choix
En prime, explique-t-elle, lorsqu’un.e candidat.e fait appel à un recruteur ou une recruteuse, il ou elle a accès à des offres d’emploi qui n’apparaissent pas nécessairement sur les sites d’emploi publics, tels que LinkedIn ou Indeed. En contactant des recruteurs et recruteuses, on s’assure donc d’avoir accès au plus grand nombre d’offres sur le marché.
Certaines entreprises peuvent offrir de superbes conditions et un fit parfait pour un.e candidat.e, mais elles n’arrivent pas à se démarquer sur les sites d’emploi traditionnels. Certains manufacturiers, par exemple, n’ont pas nécessairement de marque employeur forte ni de prestige, mais ils peuvent offrir tout ce qu’un.e employé.e recherche : la conciliation travail-famille, un salaire et des avantages sociaux compétitifs, une belle autonomie, etc. Approcher des recruteurs et recruteuses peut permettre à un.e candidat.e de ne pas passer à côté de petites perles.
« Aujourd’hui, je n’ai besoin que de mes deux mains pour compter le nombre de CV pour chaque offre. »
Actuellement, ce ne sont pas les offres qui manquent, autant pour le travail en usine que pour le marketing. « En 2018, on avait 50 candidats avec une lettre de présentation. Aujourd’hui, je n’ai besoin que de mes deux mains pour compter le nombre de CV pour chaque offre », remarque Benjamin Gauthier, conseiller aux ressources humaines pour l’agence web Léonard.
S’y retrouver dans un marché en ébullition
Cette abondance peut inciter plusieurs candidat.e.s à attendre passivement des offres, mais la réalité est souvent plus difficile à gérer.
« Pour les talents, c’est de plus en plus difficile de faire des choix et de s’orienter. Les gens sont approchés, chassés et ça peut devenir désorientant, surtout que les entreprises se transforment énormément », analyse Marie-Ève Labelle.
Avec l’inflation, la hausse de certains salaires, le recours au télétravail et la pénurie, il est plus difficile pour un.e candidat.e de bien connaître sa valeur sur le marché. Pris.es dans une tempête parfaite, plusieurs candidat.e.s sentent que le moment est idéal pour quitter un emploi qui ne leur convient pas et ainsi trouver le milieu qui les aidera à s’épanouir. Mais toute transition demande réflexion, surtout si un.e candidat.e veut se réorienter ou monter les échelons.
« On donne du feedback et on fait du coaching pré et post-entrevue. »
Dans ce cas, l’avantage de contacter un recruteur ou une recruteuse est double. D’abord, cette personne pourra aider à mousser la candidature auprès de l’employeur en donnant un portrait plus complet du ou de la candidat.e. Le recruteur ou la recruteuse pourra mettre de l’avant des compétences transversales, ou des qualités intrinsèques de l’employé.e qui font de lui ou d’elle un.e bon.ne candidat.e pour un poste, malgré un manque d’expérience dans le domaine.
Mais aussi, le recruteur ou la recruteuse peut donner des conseils pour bien orienter la personne qui pose sa candidature et la préparer à rencontrer les employeurs.
« Les entrevues, c’est une grosse partie de la démarche, et nous, on donne du feedback et on fait du coaching pré et post-entrevue, dit Charles Gauthier. On rencontre tellement de gens qu’on sait lesquels vont avoir de la facilité ou non. Des fois, ce n’est qu’un petit ajustement à faire. »
En somme, faire affaire avec un recruteur ou une recruteuse pour se trouver un emploi, est-ce une bonne idée? Oui, car on a tout à gagner, et rien à perdre.