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Enfants malades en garderie : à qui la faute ?

Ça se peut que ce soit vous, le problème.

Par
Laurence Niosi
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Nez qui coulent, petites fièvres, toux… Après la pandémie, où chaque signe de maladie était scruté à la loupe, des parents remarquent désormais un certain laxisme dans les garderies et CPE.

« Oui, bonjour? Je parle bien à la mère de….? ». Pendant la pandémie, je recevais un appel presque hebdomadaire de la part de l’éducatrice de ma fille. Un appel tout à fait anxiogène, dont les premières secondes s’étiraient comme des heures, le temps de balbutier un : « Oui, oui, c’est bien moi ».

« Votre enfant fait 38,5 ℃ de fièvre, pouvez-vous venir la chercher? ». De retour à la maison, la température de ma fille s’approchait davantage de 38 ℃ (donc, pas de fièvre), avant même de lui avoir administré du Tylenol. Parfois, elle était même en grande forme.

Mieux vaut prévenir que guérir, dit l’adage. En général, les enfants fréquentant un service de garde à temps plein courent un risque jusqu’à trois fois plus élevé de contracter des infections que les enfants du même âge demeurant à la maison.

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Et pendant la pandémie, les garderies ont quand même vécu au gré des protocoles sanitaires très stricts qui étaient sans cesse mis à jour. Un autre type de casse-tête pour les éducatrices et l’administration des garderies et CPE.

Les choses semblent cependant avoir changé depuis la pandémie. Une dizaine de parents sondés par Mollo estiment qu’on ne les avertit pas assez souvent des maladies de leurs enfants et de celles des autres.

Des petits morveux à la garderie

« Ça fait au moins trois fois qu’au moment où je vais chercher mon enfant, on me dit qu’il était plutôt amorphe durant l’après-midi, puis que je réalise qu’il est brûlant de fièvre quand je le prends dans mes bras », affirme une maman.

« Je vois souvent des enfants visiblement malades à la garderie (…). Et après, tout le monde attrape tout », estime pour sa part Alexandra.

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Pour elle, le changement de CPE a fait une grande différence. « À mon premier (enfant), le CPE m’appelait assez fréquemment pour des microbes. Pendant la COVID, évidemment, c’était épouvantable. Et là, à mon dernier, on ne m’appelle pratiquement jamais et une fois, j’ai dû les chicaner parce que mon gars ne feelait pas et ils ne m’ont pas appelée », déplore-t-elle.

On constate d’ailleurs que la gestion des virus varie considérablement d’un établissement à l’autre.

Un équilibre difficile à trouver

En même temps, les parents doivent travailler, et les enfants tombent souvent malades. Les éducatrices et la direction doivent trouver un juste équilibre. Toutefois, est-ce que les parents exagèrent et vont porter des enfants trop malades? À qui la faute?

Longtemps employée de la fonction publique, je bénéficiais de généreux avantages sociaux – et d’une pelletée de congés maladie.

Malgré cela, la gestion d’un enfant malade (ou non) à la maison demeure un casse-tête pour les couples qui travaillent ou pire, pour les parents (mères) monoparentaux.

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Des services de garde détaillent pourtant clairement leur politique d’exclusion des enfants malades. Par exemple, le CPE Mamie Soleil, à Châteauguay, affirme que l’exclusion d’un enfant se fait seulement une heure après lui avoir administré de l’acétaminophène et que sa température n’a pas diminué ou que son état général ne s’améliore pas.

Le CPE La Marmicelle, à Longueuil, indique qu’un enfant présentant des signes extérieurs de maladie comme une « fièvre excessive » (de 40 °C ou plus), des vomissements ou des éruptions cutanées suspectes pourrait ne pas être admis et les parents seront alors avisés dès l’accueil du matin.

Malgré ces précautions, selon une mère sondée par Mollo, la faute revient essentiellement aux parents et à leurs comportements égoïstes. Celle-ci se dit outrée par la présence de nombreux enfants « pleins de morve » et qui toussent quand elle dépose ou va chercher son enfant à la garderie.

« Leurs parents devraient les garder à la maison. Je pense que ce sont les parents qui ne veulent absolument pas s’absenter du travail, le problème », écrit-elle. Dans son cas, la garderie que fréquente son enfant a dû faire de nombreux rappels aux parents pour qu’ils gardent leurs enfants à la maison lorsque ceux-ci sont malades.

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Comme quoi, le fardeau de la gestion des microbes ne doit pas être porté uniquement par les garderies.