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Elle fait 85 000 $ par année comme adjointe virtuelle : voici ses trucs

Certain.e.s paient jusqu’à 75 $ de l’heure pour avoir un bras droit.

Par
Marie-Ève Martel
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Les entrepreneurs et les PME se les arrachent : la demande pour les adjointes virtuelles est en hausse. Mais qu’est-ce que ça fait, concrètement?

D’abord, attention à ne pas confondre le métier d’assistante virtuelle avec son lointain ancêtre, celui de secrétaire de bureau. Finie, l’image de la Ginette à lunettes qui répond au téléphone en roulant ses R et qui apporte un café-cognac à son patron entre deux réunions.

« Oui, il y a des adjoint.e.s qui vont gérer des courriels, des appels et la prise de rendez-vous, la facturation et la paperasse, mais ça peut aussi être beaucoup plus que ça », indique Laurence Mallette, elle-même adjointe virtuelle depuis 2018, et à temps plein depuis 2022.

Métier résolument féminin, l’adjointe virtuelle est avant tout une entrepreneure qui met ses forces et ses capacités au service de clients qui ont différents besoins.

Un pilier, mais pas une bonne à tout faire

Les entrepreneurs qui ont besoin d’une adjointe virtuelle sont d’ailleurs aussi nombreux que variés. Ils ont toutefois un point commun : ils n’ont généralement pas besoin que celle-ci soit à temps plein.

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Parmi ses clients, Marie-Eve Dubé compte un photographe, une créatrice de contenu, une designer d’intérieur et une consultante en francisation, en plus d’une entreprise en gestion immobilière qui fait appel à elle pour des mandats que son adjointe à temps plein n’a pas le temps ou les compétences de réaliser. Laurence, elle, dessert des conseillers financiers, des entreprises en construction et des professionnels de la santé.

Les tâches varient d’un client à l’autre : prise de rendez-vous, gestion d’horaire, création de contenus, gestion des réseaux sociaux, conseil stratégique, recrutement, et on en passe. L’adjointe virtuelle peut également parfois combler pendant un congé de maternité.

« L’adjointe peut être un véritable pilier stratégique pour son client : certaines sont littéralement un deuxième cerveau », complète Laurence.

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« On peut gérer des projets ou des communautés, effectuer des suivis avec des fournisseurs, et sur les réseaux sociaux, mais aussi faire du conseil stratégique. »

Laurence sait de quoi elle parle : après un détour par la gestion, les communications et l’événementiel, elle s’est lancée comme rédactrice web avant de bifurquer vers l’univers parallèle de l’adjointe virtuelle. Aujourd’hui, elle forme même la relève via sa propre entreprise, Essentialis.

Toutefois, Marie-Eve et Laurence soulignent l’importance d’être clair dès le départ avec le client pour déterminer quelles tâches feront partie du mandat ou non et dans quelles conditions. Cela permet d’éviter des malentendus ou des malaises, comme le sentiment d’être devenue la bonne à tout faire de son client.

« Il faut s’asseoir et discuter avec le client. Parfois, il a des besoins professionnels et personnels, et c’est à l’adjointe de voir si elle est à l’aise. Il ne faut surtout pas accepter de tâches qu’on n’aime pas », explique Laurence.

À quelques reprises, Marie-Eve a dû remettre les pendules à l’heure avec ses clients. « J’avais l’impression d’être devenue leur employée, témoigne-t-elle. J’ai été transparente et je leur ai dit qu’ils étaient peut-être rendus au stade d’embaucher une adjointe à temps plein, parce que je ne pouvais pas être disponible en tout temps en raison de mes autres clients. »

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Miser sur ses forces et ses passions

Après avoir géré des employés et été adjointe de direction, Marie-Eve a réalisé qu’elle souhaitait travailler pour elle-même.

« Je me démenais pour des entreprises, pour constater que j’aurais pris plusieurs décisions différemment, confie-t-elle. C’est venu me chercher dans ma fibre entrepreneuriale. Comme j’étais très investie et que je faisais beaucoup d’heures, je me suis dit que je pourrais le faire s’il s’agissait de ma propre entreprise. »

Même son de cloche pour Laurence qui refuse de redevenir salariée. « C’est rendu contre ma nature. Je ne pourrais pas retourner en arrière! J’aime avoir le loisir de gérer mon horaire, de pouvoir choisir mes clients. »

De son côté, Marie-Eve Dubé est devenue adjointe virtuelle en 2022 après une rencontre avec une conseillère en orientation. « J’ai travaillé pendant presque 20 ans comme adjointe administrative et comme technicienne en administration à l’Université Laval, où j’ai occupé différents postes dans différentes facultés et départements », explique-t-elle.

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« J’avais beaucoup de passions, mais je ne savais pas vers quoi me réorienter, poursuit-elle. J’ai réalisé que d’être adjointe virtuelle me permettrait de toucher à plein de domaines différents et d’offrir des services dans ce qui me passionne. »

Aujourd’hui, dans son portfolio de services, elle combine rédaction, révision, création de contenu et organisation événementielle.

Une job taillée sur mesure pour celles qui aiment avoir 43 onglets ouverts en permanence dans leur cerveau.

Passer d’employée à travailleuse autonome

Avant de se lancer à temps plein comme adjointe virtuelle, Marie-Eve a suivi une formation et cumulé quelques contrats à temps partiel pour valider son nouveau choix de carrière. Une fois certaine de sa décision, elle a pris un congé sans solde d’un an pour s’y consacrer à temps plein, sachant très bien qu’elle ne retournerait pas à son emploi.

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À celles et ceux qui songeraient à leur emboîter le pas, les deux AV recommandent de débuter à temps partiel, en parallèle à leur emploi régulier. « Ça laisse le temps de voir si on aime ça et d’accumuler un petit coussin pour la transition, souligne Laurence. Tu te donnes le temps d’essayer quelques mandats, de voir quelles tâches tu aimes et lesquelles tu ne souhaites pas inclure dans ton offre de services. »

Par la suite, il s’agit simplement d’afficher ses services. « Moi, j’ai fait une démarche en orientation, mais autrement, j’ai fait une publication sur les réseaux sociaux, et ça a déboulé rapidement », explique Marie-Eve.

Toutefois, les deux professionnelles s’entendent pour dire qu’assistante virtuelle est loin d’être un métier pour tout le monde.

D’abord, il faut être une personne très organisée et structurée.

« Puisqu’on jongle avec plusieurs clients à la fois, il faut savoir où on en est pour ne pas s’embrouiller », prévient Laurence.

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De plus, en tant que travailleuse autonome, les heures consacrées à la gestion de vos dossiers, à la prospection de clients et autres tâches ne sont pas facturables. Il faut donc pouvoir vivre avec l’instabilité financière.

« Si ton client principal décide de prendre un mois de vacances ou bien qu’il met un terme à votre contrat, c’est sûr qu’il faut être capable de rebondir », indique Laurence.

Des revenus aussi variés que les mandats

Comme les tâches effectuées par les assistantes virtuelles diffèrent d’un client à l’autre, le salaire varie tout autant. Le site Talent.com indique un salaire moyen, au Canada, de près de 80 000 $ pour une adjointe virtuelle.

Selon Laurence, les AV peuvent facturer de « 40$ à 75$ l’heure », tout dépendamment de leur expérience et des tâches à accomplir.

Elles peuvent également travailler à temps plein ou partiel.

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« Personnellement, je ne me vois pas charger 70 $ de l’heure à mes clients pour gérer leurs rendez-vous et la prise d’appels. Mais pour du recrutement ou l’optimisation des processus, c’est un taux qui fait du sens. »

Pour sa première année complète comme assistante virtuelle, Marie-Eve déclare avoir gagné environ 85 000 $, ce qui correspondait à une fois et demie ce qu’elle gagnait lorsqu’elle était employée par l’Université Laval.

La force du réseautage

Bon nombre d’adjointes virtuelles sous-estiment la force du réseautage, croit Laurence.

« Plus tu réseautes, plus tu te fais des contacts et plus les gens vont te référer, dit-elle. Ça fait trois ans que je n’ai plus besoin d’aller chercher de nouveaux clients parce que mes clients actuels me réfèrent à leur réseau. C’est comme ça que j’ai sécurisé mon revenu. »

Idem pour Marie-Eve. « C’est avec le bouche à oreille que j’ai trouvé mes clients », dit-elle.

Comme elles choisissent leurs clients et leurs mandats, Marie-Eve et Laurence trouvent très gratifiant leur rôle d’AV.

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« Ça nous permet d’avoir un plus grand terrain de jeu, confie Marie-Eve. J’ai l’impression d’être utile pour mes clients, en plus de pouvoir apporter mes idées. »

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