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Doula, un métier d’aide encore peu connu

Une accompagnante de naissance nous explique son travail.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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La doula, ou accompagnante de naissance, est de plus en plus populaire dans les salles d’accouchement à travers la province. Le métier attire également de plus en plus de femmes. Mais en quoi consiste le service offert par une doula, et qu’est-ce qui peut inciter une travailleuse à opter pour cette voie?

Nous avons rencontré Marie Jeanne Leblanc-Bastien, accompagnante de naissance, afin d’explorer ce métier encore peu connu.

Qu’est-ce qui a attiré Marie Jeanne vers la profession de doula?

« C’est à la suite de la naissance de mon premier enfant en 2011 que j’ai découvert ce métier, raconte-t-elle. J’ai constaté des lacunes au niveau de l’accompagnement en milieu hospitalier : je pensais qu’il y aurait plus d’échanges. »

Souvent, explique-t-elle, un suivi de grossesse régulier se déroule auprès de plusieurs intervenant.e.s qui ne seront pas présent.e.s à la naissance. Les rendez-vous se déroulent rapidement, malgré plusieurs heures d’attente. Pour cette raison, le lien avec le personnel soignant est difficile à créer.

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De plus, lors de sa grossesse, les cours prénataux n’acceptaient plus de nouvelles inscriptions.

Le jour de son accouchement, Marie Jeanne Leblanc-Bastien s’est sentie laissée à elle-même, jugeant l’événement traumatique, même si les médecins le qualifieraient d’accouchement typique.

« J’ai vu la différence entre mon expérience et leur vision, raconte-t-elle. Si un accouchement traumatique est vu comme typique, il y a une grosse différence de perception. »

« Lors de ma première formation comme accompagnante, c’est là que j’ai vraiment eu la piqûre! », ajoute-t-elle.

Quelle est la différence entre un accompagnement avec une doula et un accompagnement régulier?

« Les gens qui sont accompagnés par une doula ont accès à plus d’informations, qui ratissent plus large », estime-t-elle.

Selon elle, ce type d’accompagnement laisse aussi une place plus importante au ou à la partenaire, qui peut alors apprendre comment soutenir sa conjointe.

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Quelle formation doit-on suivre pour devenir doula?

Il n’y a pas de formation officielle. Les cours se donnent auprès d’écoles privées et incluent généralement des stages. Certains établissements se spécialisent en fertilité ou en deuil néo-natal par exemple.

Quelle est la différence entre une doula et une sage-femme?

Les sages-femmes possèdent un diplôme universitaire en pratique sage-femme et font partie d’un ordre professionnel. Elles peuvent poser des actes médicaux, comme prescrire des échographies et des tests de dépistage, et leurs services sont entièrement couverts par la RAMQ.

Une doula ne peut pas poser d’acte médical. Elle peut expliquer les différents choix qui s’offrent à la future mère, mais elle la dirigera ensuite vers un.e professionel.le de la santé si nécessaire. Son soutien est émotif et physique, sans franchir la ligne du médical. Le rôle de la doula est donc complémentaire à celui du ou de la médecin ou de la sage-femme.

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« Mon but, c’est d’aider la personne à faire des choix éclairés, explique Marie Jeanne Leblanc-Bastien. Ça ne veut pas nécessairement dire les choix les plus naturels possibles. Si la personne veut une épidurale, ce n’est pas à moi de la convaincre du contraire. Je vais plutôt poser des questions, on va en parler. »

Quel est l’avantage d’engager une doula?

« Le premier avantage, c’est d’avoir une personne avec soi de façon constante, du début à la fin de la grossesse. »

Combien coûtent les services d’une doula et que comprennent-il?

En général, une doula offrira environ 20 heures d’accompagnement, incluant avant, pendant et après l’accouchement. Cela comprend la présence à l’accouchement, mais aussi des heures de préparation avant et un suivi après. Les coûts avoisinent généralement 800 $ à 1000 $ pour l’ensemble. Ces services ne sont pas remboursés par la RAMQ, contrairement à ceux offerts par une sage-femme.

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Une doula offre plus souvent un forfait qu’un service à l’heure. Les coûts peuvent varier selon l’expérience et la région.