Divorcer sans se ruiner

Malgré toute notre bonne volonté, nos espoirs et nos rêves, ça se peut que l’amour ne dure pas pour toujours. Avec la pandémie qui s’éternise, le télétravail à deux et le temps passé à la maison ensemble, le taux de divorce a grimpé en flèche. Pour certains, le temps de qualité passé ensemble a sauvé leur couple. Mais pour d’autres, trop de temps ensemble a fait couler leur bateau.

Ceux qui ne sont plus capables de se sentir doivent toutefois se préparer à un processus long et difficile, et pas seulement émotionnellement. Le coût d’un divorce peut en faire sourciller plusieurs. Quatre95 a d’ailleurs rapporté les témoignages de plusieurs personnes qui sont prises dans l’étau et qui restent en couple à cause de l’argent.

Mais si le montant de la facture fait rarement changer d’avis ceux qui rêvent de liberté en solo, il peut toutefois faire réfléchir.

Les couples qui envisagent la séparation doivent, tout d’abord, se poser deux questions importantes. Premièrement, le couple peut-il être sauvé ? «Duh!», me dites-vous, mais la vérité c’est qu’avant d’en arriver là, ça vaudrait peut-être la peine de donner un autre tour de roue et de visiter un thérapeute.

Et si le divorce est inévitable, mieux vaut aborder certains points de dissension AVANT d’aller voir les avocats, le juge et tout le tralala.

Voyez-vous, un divorce à l’amiable coûterait en moyenne 1845$. Mais si la chicane pogne et que les avocats s’en mêlent, la facture peut vite grimper jusqu’à 13 638$. Sachant cela, mettre son orgueil et son ego de coûter pourrait vous faire économiser beaucoup d’argent.

Naturellement, ces coûts sont tout à fait justifiables lorsque la sécurité des enfants est en jeu et que la question de la garde des enfants nécessite l’avis d’experts.

Mais pour bien des couples, une médiation préalable pourrait éviter des disputes de plusieurs milliers de dollars pour la séparation des biens.

D’ailleurs, pour ce qui est de la médiation, retenez que le ministère de la Justice du Québec offre cinq heures gratuites de médiation familiale si le couple possède au moins un enfant.

Pour les couples sans enfants qui ont une situation financière simple, sans trop d’inégalités (dette massive d’un côté, beaucoup d’avoirs de l’autre), et qui veulent un processus à l’amiable, il est possible d’opter pour des formules tout-en-un qui coûtent entre 500$ et 1000$.

Sachant qu’un divorce à l’amiable est moins coûteux pour les parties impliquées, et que les procédures judiciaires peuvent être longues et arracher le cœur, ne vaudrait-il pas mieux prévoir sa séparation au moment où le couple va bien?

C’est à ça que servent les contrats prénuptiaux. À établir les termes de la séparation au moment où le couple ne souhaite que le meilleur pour sa douce moitié.

Mais là je vous entends rouspéter. Vous, c’est différent, c’est pour la vie et ça ne vous arrivera jamais, n’est-ce pas? Eh bien, j’ai le regret de vous dire que statistiquement, vous avez une chance sur deux de divorcer. Si je vous offrais de faire un tour de montagnes russes où vous auriez 50% de chances d’être gravement blessé, signeriez-vous un papier qui m’absoudrait de toutes responsabilités? Je vous laisse y réfléchir.

Une autre option peu envisagée, c’est de vous séparer sans vous divorcer. Ça ne coûte rien et vous pouvez chacun suivre votre petit bonhomme de chemin.

Ça peut être parfait pour certains couples et terrible pour d’autres. Le point à ne pas oublier, c’est que si vous restez mariés, même en étant séparés, vous avez encore les responsabilités d’un couple marié, l’un envers l’autre. Vous êtes donc encore responsable des dettes de l’autre et vous avez droit à une partie de ses avoirs qu’il ou elle pourrait constituer indépendamment de vous.

Mais dans le cas où un divorce pourrait être très coûteux, d’un couple qui s’entend à merveille malgré la séparation ou d’un couple âgé qui ne compte pas se remarier chacun de son côté, ça peut être une avenue intéressante.

En plus du coût du divorce lui-même, s’ajoutent les coûts liés à une vie en solo plutôt qu’en couple. Vous serez désormais seul responsable du loyer (ou de l’hypothèque), des assurances, de la nourriture, de Netflix, etc. À cela s’ajoutent les frais liés au déménagement et au stress du divorce. Il est aussi possible qu’avec le divorce viennent les pensions alimentaires et tout autre montant remis à l’ex-époux après le jugement.

Bref, divorcer, ça coûte cher. Oui, c’est un coup financier à encaisser. Mais il n’est pas dit qu’on ne peut pas s’en relever.

Et si votre mariage vous rendait malheureux, vous serez peut-être perdant (financièrement) un temps, mais vous serez assurément gagnant à long terme.