Devrais-je payer mes enfants lorsqu’ils effectuent des tâches ménagères? C’est la question qui passe dans la tête de tous les parents quand leur enfant commence à demander de l’argent de poche, ou à s’impliquer plus dans la maison.
N’étant pas parent moi-même, j’ai dû réfléchir à la question profondément, et énumérer le positif et négatif derrière la pratique. Voici maintenant le résultat d’une analyse menée par quelqu’un qui parle (un peu) au travers de son chapeau, mais qui a PEUT-ÊTRE la solution à ce problème.
Les pour
L’argument qui revient le plus souvent en faveur de la rémunération des tâches ménagères, c’est que ça apprend aux enfants et ados à gérer leur argent. Avec une entrée monétaire, les jeunes peuvent apprendre tranquillement la valeur de l’argent, le pouvoir d’achat, et surtout, l’importance de l’épargne (du moins on l’espère).
Quand on est jeune, l’argent, c’est synonyme de liberté.
Avec un peu d’argent de poche, les jeunes deviennent également plus indépendants. Plus facile de se payer une soirée au cinéma quand on le veut, ou un taxi pour revenir d’un party. Bref, les enfants gagnent un peu en autonomie quand ils ont quelques sous à leur disposition.
Pour plusieurs, la rémunération des tâches ménagères, c’est pas un incitatif à faire les corvées dans la maison, mais plutôt une forme d’éducation financière. Ensuite, libre à vous de voir quel est ce « salaire ». Le montant n’a pas à être élevé, il peut être purement symbolique – tant qu’il permet à votre enfant d’économiser et de se responsabiliser.
Et si vous voulez être sûr que cette petite « rémunération » soit dépensée de manière responsable, pourquoi ne pas décider ensemble d’un « objectif » d’épargne? Comme ça, votre enfant va comprendre l’importance d’économiser avant de s’offrir l’objet de ses désirs, en plus d’avoir la fierté de pouvoir s’acheter quelque chose pour lequel il a travaillé.
Bref, vous pouvez un peu responsabiliser votre enfant tout en déléguant des tâches ménagères. Pas pire deal.
Les contre
Si je me penche du côté « non », le premier argument qui me vient en tête est que d’aider dans la maison n’est pas un travail, mais simplement la moindre des choses. La rémunération des tâches peut instaurer un cercle vicieux qui découragera vos enfants à aider dans la maison s’ils ne sont pas payé.e.s. Pis ça, c’est mollo, mettons, voire contre-productif.
Vider le lave-vaisselle devrait aller de soi. Tondre le gazon, c’est la moindre des choses.
Ranger sa chambre, c’est le strict minimum, pas un travail qui mérite un salaire.
On veut enseigner à nos enfants qu’aider quelqu’un est naturel et qu’on ne doit pas attendre quelque chose en retour.
Pour ce qui est de l’éducation financière, vous pourriez donner de l’argent de poche au besoin, ou encourager vos enfants à se trouver « une vraie job », comme, s’ils et elles sont en âge, de garder de plus jeunes enfants ou encore de vendre des limonades au coin de la rue . Voilà qui lui apprendra la valeur du travail, en plus de lui faire vivre l’expérience la plus désagréable de l’être humain moderne : faire une tournée de CV.
Mais vos enfants vous remercieront plus tard.
Maintenant, quoi?
Après réflexion, je peine à me faire une tête sur le sujet. À mon avis, chacune des avenues enseigne la même chose, la responsabilisation, mais sur des sujets différents.
D’un côté, on responsabilise nos enfants sur la gestion d’un budget et de leur épargne. De l’autre, on apprend à nos kids l’importance d’aider dans la maison sans que ce soit motivé par un gain monétaire. Dans les deux cas, l’apprentissage est positif, selon moi. Alors reste maintenant à savoir lequel s’arrime le plus à vos valeurs.
On dirait que j’aurais envie d’opter pour une formule hybride.
Pour moi, c’est étrange de donner de l’argent de poche à nos enfants, juste comme ça.
« Tiens, v’là 20 $ pour ta sortie ce soir », on dirait que c’est weird. Plus weird que de donner un montant à mon enfant pour qu’il mette la table.
J’aurais donc tendance à répéter ce que mes parents faisaient à l’époque. L’accord qu’on avait, c’était que je devais faire une tâche en particulier, TOUTE la semaine (sans exception) et à la fin de la semaine, ils me rémunéraient. Par contre, ils ne me donnaient pas l’argent directement. On gardait le compte sur un tableau, et lorsque je voulais faire une sortie, ils me donnaient de l’argent en conséquence en l’enlevant du total de mon « salaire » accumulé.
Comme je n’avais pas 100% le contrôle du montant, ça m’empêchait de le dépenser sur des niaiseries. Et je travaillais pour mon argent de poche, au lieu d’avoir de simples dons de mes parents lorsque venait le temps de faire des sorties.
Avec le temps, j’ai appris à me poser la question « Est-ce que l’objet de mes désirs mérite que je fasse descendre mon magot à zéro? », et j’ai fini par comprendre la valeur du travail. En parallèle, je savais aussi que seule cette tâche-là était payée, et que les autres choses tâches ménagères, elles, n’étaient pas payées.
Bref, le contrat entre mes parents et moi était clair, et je crois qu’il m’a appris ce que j’avais à apprendre sur l’importance d’aider ET d’économiser. C’est aussi pourquoi je m’engage à déposer le cachet de cet article… dans mon compte épargne.
Merci maman et papa.