Les publicités, ça gosse.

Quand j’étais jeune, mon père a acheté un magnétoscope muni d’une fonction « sauter les annonces », et j’étais fou comme de la marde. Je pensais que le VHS était capable de différencier entre mes épisodes d’Un gars une fille et les publicités de Tim Hortons avec Patrick Labbé et Élyse Marquis.

C’était pas le même couple!

Mais non, finalement ça faisait juste avancer la cassette de 30 secondes de la shot. Reste que j’ai continué d’entretenir le fantasme d’écouter mes programmes à tivi sans les maudites publicités. À cet égard, le streaming a comblé la plupart de mes rêves; quel bonheur de binge-watcher The Office sans qu’on tente de me vendre de la crème antirides.

Ma peau est très lisse, merci beaucoup.

Sauf que de plus en plus de services de streaming tentent d’insérer des publicités dans leurs contenus, soit pour offrir une alternative gratuite ou pour bonifier leurs revenus.

Une étude s’est penchée sur la tolérance des téléspectateurs envers les publicités, et les conclusions sont étonnantes : ça dépend du genre d’émission qu’ils regardent!

Cette étude a été menée par la firme Deloitte auprès de 2000 Américains. Les conclusions, comme je le disais, sont surprenantes.

De tous les genres télévisuels, c’est pendant les talk-shows que les téléspectateurs sont le moins dérangés par les publicités. Ils sont prêts à accepter 11,6 minutes de pub par heure en moyenne lorsqu’ils regardent un talk-show.

Et quelle émission les amateurs de télé détestent-ils le plus voir interrompue par des publicités? Les nouvelles, avec 6,7 minutes à l’heure.

Honnêtement, le classement me semble assez facile à comprendre. Si vous avez déjà entendu les blagues de Dany Turcotte, vous comprendrez que les gens accueillent les pauses publicitaires avec soulagement.

Et les télé-réalités sont déjà de grosses publicités. Quand j’écoute Occupation Double et que je suis bombardé de 200 logos de Guru à la minute, je ne fais pas tellement la différence entre l’émission et les publicités qui l’entrecoupent.

Par contre, dans des émissions dramatiques ou humoristiques, où le rythme et l’ambiance sont essentiels pour vraiment apprécier, les publicités de dysfonction érectile peuvent vraiment venir briser le rythme.

Par contre, si j’étais à la tête d’un réseau de télé, je ne me réjouirais pas trop vite des résultats de cette étude.

Oui, les gens sont prêts à tolérer un certain nombre de publicités. Mais beaucoup moins que ce que la télé propose actuellement.

Une émission d’une demi-heure dure traditionnellement 22 minutes, ce qui veut donc dire qu’on compte 16 minutes de publicité à l’heure.

Même pour les amateurs de talk-shows, les plus tolérants envers la pub, ça serait quasiment 50% de trop.

Ça risque par contre d’intéresser les services de streaming, qui cherchent de nouvelles façons de se rentabiliser.

Avant, il n’y avait qu’un seul grand joueur dans l’arène : Netflix. Mais depuis quelque temps, on voit les services se multiplier : on a Crave, Netflix, Amazon Prime, Tou.tv Extra, Club Illico, Crunchyroll, pour ne nommer que ceux-là.

Et nous aurons bientôt droit à Disney+, Apple TV+, Peacock (NBC) et peut-être même au service de streaming de Facebook.

Bref, on ne pourra pas payer des abonnements à tous ces services.

C’est pourquoi certains services proposent des alternatives gratuites, avec publicités. Tou.tv, par exemple, le fait depuis ses débuts.

Et il s’avère que les consommateurs de streaming sont assez ouverts à cette démarche, à deux conditions : que les publicités ne soient pas trop fréquentes, et qu’elles soient variées (on s’est tous déjà tapé la même pub trois fois de suite en écoutant Tou.tv).

Cette étude suggère également qu’une nouvelle avenue pourrait être explorée : varier le nombre de publicités en fonction du type d’émission écoutée, question d’effaroucher le moins possible les utilisateurs.

Moi, tant que Tou.Tv me promet de ne JAMAIS diffuser la terrifiante publicité de Pepito Sangria, je suis prêt à accepter ben des affaires.