Des recettes véganes pour « athlètes » loin des préjugés

Après un entraînement intensif au gym, quoi de mieux qu’un bon gros steak juteux pour faire le plein de protéines, right? Et si on vous disait de troquer votre pièce de viande pour du PVT (protéine végétale texturée) pour aller avec vos légumes verts? Seriez-vous dans le camp du « si tu touches à mon boeuf, je t’encorne » ou dans celui de « c’est hors norme comme aliment, mais pourquoi pas! »?

En tout cas, une chose est sûre, qu’on soit un viandu (badum tsi) ou un amateur de nourriture végane, tout le monde peut s’entendre pour dire que les recettes dans le livre Recettes véganes pour gens actifs signé par l’ex-nageur professionnel Xavier Desharnais et le nutritionniste du sport Nicolas Leduc-Savard donnent l’eau à la bouche.

On a posé quelques questions au duo pour en apprendre plus sur leur oeuvre disponible en librairie depuis quelques jours.

Pourquoi avez-vous décidé de faire ce livre-là?

Xavier: L’idée de base a un peu germé de mon côté. Pendant ma carrière professionnelle de natation, j’ai pris un virage végétalien et je me suis mis à cuisiner beaucoup. J’apportais parfois mes lunchs pendant des entraînements et on me demandait souvent ce que je mangeais pour performer sans produits animaliers. Petit à petit, j’ai fait découvrir ce style de régime à mon entourage et on me disait souvent que je devrais faire un livre de recettes. À l’époque, c’était très loin dans ma liste de priorités avec les compétitions et tout ce que ça implique. Mais quand j’ai pris ma retraite du monde de la natation en 2018, l’idée m’est revenue en parlant avec des connaissances dans le milieu de l’édition. C’est à ce moment que j’ai lâché un coup de fil à Nicolas. On venait de passer deux ans dans un labo de l’Université de Montréal à faire des recherches en physiologie de l’exercice et on a développé une belle complicité. Il était super enchanté par l’idée et il a embarqué tout de suite!

Nicolas: Le but du livre n’est pas nécessairement de faire la promotion du véganisme comme régime alimentaire. On voulait d’abord et avant tout proposer des repas équilibrés et élaborés avec autre chose que des protéines animales, comme du seitan et du PVT, pour montrer aux gens actifs qu’il est possible de s’alimenter différemment sans sacrifier le plaisir de manger et la performance. Pour faire passer le message, on a voulu avoir une approche très inclusive en donnant un ton amical et comique aux textes dans le livre.

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à élaborer?

Nicolas: Au départ, ça a vraiment été un travail d’équipe. Xav avait plusieurs idées de recettes goûteuses en tête et moi je venais ajouter le côté nutritionnel axé sur les performances sportives. Ma blonde et moi, on testait les recettes et on ajustait le tir au fur et à mesure pour que ça reste bon et nutritif.

Xavier: Faut dire que notre processus a évolué. On avait quelques recettes de base et on s’est dit qu’il vaudrait mieux faire une sorte de « template » de valeurs nutritives ( tel nombre de calories, de glucides, de protéines, etc.) pour guider nos futures créations. Mais ce qui nous a posé le plus de problèmes, surtout pour moi, ce sont les collations. En tant que nageur, mes collations post-entraînements se résumaient pas mal à un shake de protéines ou à une barre protéinée. Donc de trouver des idées de collations à la fois « utiles » pour la préparation à l’effort, pour la récupération après l’effort et goûteuses a été tout un casse-tête.

Quels sont les parallèles que vous avez pu faire entre vous préparer pour une épreuve sportive et un tel projet?

Xavier: Pour moi, c’est un peu comme une course d’eau libre qui dure longtemps. Il y a des hauts et des bas, il faut s’adapter et avoir son objectif en tête jusqu’à la fin. Il faut aussi s’entourer d’une équipe d’experts qui vont pouvoir combiner leurs connaissances pour arriver aux résultats escomptés. Enfin, t’as beau te préparer le mieux que tu peux, tu ne sais jamais ce qui peut se passer le « jour de l’évènement ».

Nicolas: En gros, on est comme des athlètes de plongeon qui attendent juste d’avoir leur note. Sauf que nous, on veut faire des éclaboussures et marquer les esprits!

Comment est-ce que les mentalités ont changé par rapport au véganisme dans le milieu sportif depuis les dernières années?

Xavier: Après avoir pris mon virage végane en 2012, j’ai eu beaucoup de pression pour arrêter ce régime-là. Les gens pensaient que si je me remettais à manger de la viande, je finirais premier au lieu de finir deuxième. Mais j’ai souvent terminé premier tôt en carrière et ça leur a prouvé d’une certaine façon qu’ils avaient tort. Je dirais même que ça a ouvert les yeux à certains.

Je trouve qu’il y a eu une immense évolution entourant le véganisme en général dans les dernières années. On est passé de « mangez-vous juste du tofu et du gazon? » à des documentaires comme The Game Changers, où des athlètes professionnels parlent de l’impact du véganisme sur leurs performances. Je pense que les gens réalisent de plus en plus que c’est facile et même bénéfique pour eux d’intégrer des repas véganes dans leur quotidien.

Avez-vous des « craves » de choses non véganes ou végétariennes dans ton cas Nicolas?

Nicolas: Depuis que j’ai découvert la fumée liquide et que je me fais du bacon de tofu super bon et protéiné, je ne m’ennuie plus de rien.

Xavier: Tous les jours, j’ai envie de manger un vraiment bon steak, mais je me retiens! Évidemment, c’est une blague.

La première année de ma transition, j’ai eu des cravings pour des biscuits achetés à l’épicerie qui contenaient un peu de lait ou des choses comme ça, mais ça a vite passé. Il y a tellement d’options succulentes qui viennent remplacer ces éléments-là que je suis totalement comblé!