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Des fournitures scolaires pour illuminer la rentrée des plus démunis

Une matinée avec l’organisme Jeunesse au Soleil.

Par
François Breton-Champigny
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« Habituellement, ça prend un petit moment pour que notre liste de 1000 enfants en besoin de fournitures scolaires se remplisse à partir de juin. Cette année, elle était complète en juillet et la liste d’attente pour du matériel scolaire déborde », résume Vanessa Afonso, cheffe des services d’urgence de Jeunesse au Soleil, un OBNL mis sur pied afin de venir en aide aux familles défavorisées.

À voir le branle-bas de combat dans les locaux de l’organisme situé dans le Mile-Ex, on comprend que les employé.e.s et l’équipe de bénévoles n’en sont pas à leur première remise de sacs à dos remplis de stock pour la rentrée, comme des cartables, des cahiers Canada, des duo-tangs et des crayons de couleur pour des jeunes du primaire et du secondaire.

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« On a commencé le 17 août et la dernière activité de remise de matériel est le 30. La deuxième journée de distribution, il y avait tellement de monde qu’on a dû continuer de donner des fournitures sur notre heure de dîner en faisant des rotations de personnel », raconte la cheffe des services d’urgence. En ce jeudi matin c’est plutôt calme dans l’entrepôt et l’opération tire à sa fin.

Malgré les multiples boîtes qui jonchent le sol et le matériel flambant neuf qui s’entasse dans les casiers, l’employée de Jeunesse au Soleil signale qu’il y a tout de même des défis en termes d’approvisionnement. « Avec l’inflation, il y a des choses qu’on a plus de misère à avoir, comme des boîtes à lunch et des calculatrices », confie Vanessa en nous offrant un tour guidé des installations.

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Une matinée rodée au quart de tour

En plus des 1000 demandes provenant de familles dans le besoin, l’OBNL répond à l’appel de certains hôpitaux, écoles et autres organismes pour fournir des fournitures scolaires à plus de 270 enfants. Ah oui, et Jeunesse au Soleil fait également de la livraison à domicile pour les personnes à mobilité réduite, rien que ça.

L’organisme se base principalement sur les dons d’entreprises et d’individus pour garnir ses coffres.

« On a dû faire les 1000 sacs à dos rush cette année parce qu’on a reçu le matériel seulement une semaine avant les activités de distribution en raison des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie », mentionne Vanessa. À part la période des paniers de Noël, la jeune femme indique que la distribution des effets scolaires est la période la plus achalandée de l’année pour l’organisme.

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Pour pouvoir profiter des services de l’OBNL, les bénéficiaires doivent passer par une série d’étapes. « Les gens doivent faire une évaluation financière, puis ouvrir un dossier avec nous. Ensuite, ils prennent rendez-vous à une date et une heure précise, puis on leur donne des sacs à dos neufs avec tout le matériel nécessaire à l’intérieur », explique Vanessa en défilant entre les rangées d’étagères bien remplies.

On arrive finalement au centre « névralgique » des opérations de distribution, où Fenia Jeudy nous accueille avec un grand sourire. La conseillère de l’OBNL, qui est aussi responsable du programme des victimes du GRIP, reçoit les demandes des bénéficiaires et supervise les opérations de remise. « Ça fait 10 ans que je suis impliquée avec l’organisme. Avant, je coordonnais la cuisine collective », explique la sympathique bénévole tout en montrant du doigt une photo d’elle accrochée sur le mur en train de travailler en cuisine.

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Des besoins à l’année

9 h 30. D’autres bénévoles arrivent pour leur shift se terminant à midi. Jusqu’à présent, ça ne se garoche pas au portillon pour venir chercher des effets scolaires. Ça n’empêche pas Fannie Godin de s’activer avec énergie depuis une bonne heure.

« Ça fait deux mois que je suis impliquée dans l’organisme. Normalement, je m’occupe de prendre les appels, mais ils avaient besoin d’aide pour la distribution alors je me suis proposée », explique la timide jeune femme de 25 ans. Avec ses études terminées l’an dernier, elle a décidé de prendre une année off pour faire du bénévolat et se trouver une job qui l’intéresse. « En ce moment, je fais entre 15 et 20 heures par semaine. J’aime être impliquée dans ce milieu-là. C’est encourageant de voir des gens s’entraider au quotidien. »

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Vanessa continue de naviguer entre les bénévoles et les premier.ère.s bénéficiaires pour s’assurer que tout roule rondement. Elle nous présente une maman, accompagnée de son jeune fils.

« C’est la troisième année que j’utilise les services de fournitures scolaires. J’en ai particulièrement besoin ces temps-ci avec le coût de la vie qui a explosé », explique la mère de quatre enfants.

En plus des fournitures scolaires, la prestataire utilise également le service de banque alimentaire de Jeunesse au Soleil puisque rejoindre les deux bouts est un défi du quotidien avec quatre bouches à nourrir et un retour aux études. « La clé, c’est d’établir des priorités et de les respecter », lance la dame avec un grand sourire en sortant avec son fils, affublé d’un sac à dos neuf garni d’effets scolaires.

De l’autre côté des locaux, au « service à l’auto », où les bénéficiaires peuvent venir se stationner et prendre leur matériel, la troupe de bénévoles ne cesse de transporter des caissons pleins de bidons de lait et autres denrées pour la banque alimentaire, alors qu’une responsable attend patiemment la venue des personnes en besoins de matériel scolaire près de la porte de garage.

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Marivic arrive peu de temps après avec ses deux jeunes garçons pour des sacs à dos et quelques morceaux de vêtements. « C’est la première fois qu’on utilise l’aide pour les fournitures, mais ça fait un bout qu’on bénéficie de l’aide alimentaire. C’est très dur cette année avec l’argent. Mon mari doit travailler entre 60 et 80 heures par semaine pour payer les factures », confie cette maman ayant fait le trajet depuis Montréal-Est pour venir chercher du stock fourni par l’OBNL.

Pendant que les deux garçons de Marivic s’obstinent sur leurs grandeurs de soulier, une bénévole arrive avec des sacs à dos pleins et des morceaux de vêtement. Les deux frères sont bien heureux de leur récolte et repartent avec leur mère vers l’autre bout de l’île, fébriles de la rentrée qui les attend le lendemain.

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Et avec l’année qu’on vient de passer, gageons qu’ils ne sont pas les seuls.