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Des couples nous racontent comment ils gèrent leurs finances
Quatre95 et la Banque Nationale s’unissent pour vous aider à parler d’argent en couple.
L’aspect le moins romantique d’une relation de couple est probablement la question financière. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, mais disons que les signes de piasses (ou leur absence) peuvent créer des situations inconfortables dans un couple.
Et parfois, c’est carrément le rapport à l’argent qui est différent.
Pour certains, l’argent est fait pour être dépensé et les dollars leur filent entre les doigts. Pour d’autres, il sert de filet de sécurité et il faut tout mettre en œuvre pour ne pas en manquer, ni aujourd’hui ni plus tard. Mais comment concilier ces comportements au quotidien? Trois couples nous disent comment ils ont fait pour unir leurs comptes de banque (ou pour faire compte de banque à part).
Jean-Philippe et Andréanne: repenser les finances avant l’arrivée d’un bébé
Andréanne et Jean-Philippe vivent une histoire d’amour depuis plus de 10 ans. Ils se sont rencontrés à l’université, pour ensuite emménager ensemble dans un condo acheté conjointement. Ils se sont mariés et ils attendent maintenant leur premier enfant. Depuis le début de leur relation, les dépenses ont toujours été divisées 50-50.
«J’ai un fort désir de justice», dit Andréanne, qui a voulu être indépendante financièrement très tôt dans sa vie.
À la fin du mois, ils cumulent les factures et font les comptes. Leurs salaires se ressemblent et c’est hors de question que l’un paie plus que l’autre.
Leurs salaires se ressemblent et c’est hors de question que l’un paie plus que l’autre.
Jean-Philippe a des dettes d’études. L’argent lui a toujours causé un peu de stress. Mais depuis qu’il est avec Andréanne, il dit que son rapport à l’argent a évolué, surtout depuis qu’il maîtrise ses finances.
Avec l’arrivée d’un bébé (et des congés parentaux), ils ne gagneront plus le même salaire. Avec ses prestations de maternité, Andréanne vivra 20 semaines avec 55% de son salaire. Et pour la première fois, ils examinent la possibilité de contribuer aux dépenses de façon proportionnelle à leurs revenus, ce qui fait surgir plusieurs questionnements. Quoi faire avec les dettes personnelles, les REER? Doivent-ils complètement fusionner leurs finances?
Les solutions étant aussi nombreuses que les problèmes qui peuvent survenir, le couple souhaite trouver un nouveau terrain d’entente sur la façon de fonctionner. Cette entrevue a même été un exercice pour voir où ils se situaient par rapport à la venue du bébé. Ils ont répondu aux questions sur l’un et l’autre séparément et ils ont comparé leurs réponses ensuite. Ils étaient heureusement sur la même longueur d’onde!
Maryse et Antoine: quand une personne gagne plus que l’autre
Maryse a toujours cherché la stabilité financière. C’est une femme qui aime écrire, mais comme la littérature c’est pas payant pour beaucoup de monde, elle a décidé de se diriger vers la médecine.
«Je ne pourrais pas travailler à la pige ou dans l’incertitude. C’est assez important pour moi, je veux pouvoir être à l’aise, voyager, bien vivre, ne pas avoir à penser à mon budget. Je suis pas mal dépensière et un peu princesse dans mon mode de vie», affirme-t-elle en toute franchise.
Son copain Antoine est tout à fait son opposé. Urbaniste de métier, il est économe et peu dépensier. Et il gagne moins que Maryse. Est-ce que ça le dérange? Pas du tout.
Les deux conjoints de fait n’ont pas de compte conjoint, justement en raison de l’écart de salaire.
Les deux conjoints de fait n’ont pas de compte conjoint, justement en raison de l’écart de salaire. Maryse est propriétaire du condo dans lequel ils vivent et Antoine lui verse un montant mensuel déterminé en fonction de ses capacités financières.
Et lorsqu’il est question de sorties ou de voyages, si Maryse veut aller dans un endroit plus dispendieux, elle paie davantage.
«Nous discutons aisément de nos salaires et du pouvoir d’achat respectif. Il sait que je paie souvent plus pour nos activités communes», m’explique-t-elle. L’argent dans leur couple n’est pas du tout tabou, malgré les disparités dans leurs modes de vie et leur conception de celui-ci.
Émilie et Simon: au pif, mais équitable quand même
Pour Émilie et Simon, la gestion des finances se fait «à peu près». «L’entraide et le partage sont vraiment à la base de notre gestion de l’argent et le but ultime est d’avoir une situation commune saine et confortable et non une situation fortunée individuellement», explique Émilie.
Leurs salaires sont assez similaires, donc normalement, tout finit par être égal.
Leurs salaires sont assez similaires, donc normalement, tout finit par être égal. Si l’un fait plus que l’autre pendant un temps donné, il contribue davantage au paiement des comptes et ça se fait de façon naturelle.
Émilie est très organisée financièrement. «Je suis mes comptes bancaires à tous les jours et je fais le suivi de mes dépenses quotidiennement aussi. Je ne fais que très rarement des achats impulsifs et je ne dépense presque rien pour des objets, des vêtements ou des choses matérielles en tout genre», précise celle qui était propriétaire d’une maison à l’âge de 20 ans.
Simon, de son côté, a longtemps été plus impulsif. Pour lui «l’argent était fait pour être dépensé».
Mais au fil des projets communs, sa conception de l’argent s’est rapprochée de celle d’Émilie. Il a toutefois fallu faire preuve de transparence. Bien qu’ils n’aient pas de compte conjoint ni d’outils financiers communs, ils ne se cachent rien quand vient le temps de parler d’argent.
Émilie avoue cependant que la gestion plutôt improvisée et l’absence de structure font en sorte que c’est plus difficile de mettre de l’argent de côté pour des projets communs.
Alexandre et Mali: économiser ensemble
Et puis il y a mon chum et moi. Je suis en couple avec mon copain depuis un peu plus d’un an.
Je viens d’une famille à revenu modeste et j’ai beaucoup de dettes d’études. J’ai toujours eu tendance à être dépensière pour certaines choses et à économiser peu.
Pour Alexandre, c’est l’inverse. Il n’a aucune dette, il est peu dépensier et très économe. Sa philosophie financière se conjugue beaucoup plus avec la satisfaction et la liberté à long terme. «Dépenser l’argent que je n’ai pas, ce n’est pas une option», me dit-il.
Nous avons nos comptes d’épargne personnels mais aussi un compte d’épargne commun.
Puisque nos désirs au quotidien et nos salaires ne sont pas les mêmes, nous nous sommes fixé des objectifs d’épargne proportionnels pour éventuellement nous envoler vers l’Europe avec un visa vacances-travail (PVT). Ce qui veut dire que nous avons nos comptes d’épargne personnels mais aussi un compte d’épargne commun.
Pour y arriver, mon but est de trouver l’équilibre entre me faire plaisir et éviter les dépenses inutiles, qui viennent avec une vague de culpabilité. Parce que oui, mes décisions financières affectent quelqu’un que j’aime et je n’ai pas envie de lui faire subir les conséquences de mon impulsivité.
De nous deux, ce n’est pas difficile de déterminer qui a la relation la plus saine avec l’argent. C’est donc lui qui m’influence sur la gestion de mon portefeuille sans toutefois le faire de manière intrusive. Nous sommes conscients que nous avons un bagage de vie différent qui influence notre rapport à l’argent.
Nous avons aussi décidé que ce compte d’épargne conjoint allait servir à notre retour. S’il reste des sous, ils seront investis pour des projets communs à moyen ou à long terme. On s’est même projeté dans des scénarios catastrophes pour déterminer qu’en cas de séparation, on diviserait notre argent mis de côté de façon proportionnelle.
Depuis le début, je me dis que si un problème survient, le pire qui puisse arriver financièrement est que j’aurai économisé pour la première fois de ma vie.
Communication et transparence
Ce qu’on constate, c’est que chaque couple a sa façon bien propre de gérer ses finances. Mais s’il y a un élément commun dans toutes ces histoires, c’est que l’argent ne doit pas être un tabou dans le couple. C’est important d’en parler ouvertement et d’être honnête avec l’autre et envers soi-même quand vient le temps d’établir sa capacité à payer les dépenses du quotidien à deux.
Mais c’est aussi important de trouver l’équilibre entre désirs, projets personnels, projets de couples et obligations au quotidien. Et ça exige un minimum d’organisation.
Chose certaine, l’empathie est de mise puisque chaque personne arrive dans le couple avec un bagage différent et des envies différentes. Dans les cas où la conception de l’argent diverge drastiquement, il faut aussi laisser le temps faire son œuvre.
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Votre salaire est différent de celui de votre conjoint(e)? Voici quelques trucs pour préparer votre budget de couple.
Et pour mieux gérer vos dépenses en couple, tout va mieux avec les bons outils.