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Des clubs privés à l’accessibilité du territoire pour tous : comment les zecs ont changé le plein air d’ici

Il fut un temps où pêcher sur un lac sauvage n’était possible que pour quelques privilégiés.

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URBANIA et le Réseau Zec s’unissent pour vous faire découvrir un territoire plus vaste que vous ne l’imaginiez.

Quelque part dans Lanaudière, en 1962, votre grand-père Roger souhaite aller taquiner le poisson avec ses compagnons de pêche sur un lac tranquille au fin fond de la région, sur des terres appartenant au gouvernement. En arrivant sur les lieux, la bande de joyeux lurons se heurte à une pancarte qui les dissuade d’aller plus loin : « Zone de pêche privée pour le club des Mauvais Brochets ».

Ce n’est pas la première fois que ça lui arrive. Roger est tellement tanné qu’il est sur le bord d’accrocher sa canne à pêche pour de bon et de devenir ornithologue amateur, comme sa femme, Suzette. Pas mal moins frustrant et beaucoup plus relaxant.

Si cette situation est fictive (ou l’est-elle…?), il est vrai que l’accès au territoire québécois n’a pas toujours été public, comme on pourrait le croire aujourd’hui. Petit tour d’horizon historique pour mieux s’y retrouver.

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Un réseau pour les gouverner tous

Jusqu’en 1978, les amoureux et amoureuses du grand air pouvaient finir avec un sacré mal de tête à essayer d’organiser une excursion de chasse ou de pêche au Québec. En effet, une importante portion des terres de la Couronne, une partie du territoire québécois appartenant à l’État, était réservée aux clubs privés de chasse et pêche, qui détenaient des droits exclusifs d’exploitation.

Comme notre bon Roger et sa gang, de nombreux citoyens se sont plaints de cette privatisation des terres publiques, si bien que le gouvernement du Québec n’a eu d’autre choix que d’agir en conséquence. C’est dans cette optique que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec de l’époque, Yves Duhaime, a mis sur pied l’Opération gestion faune, qui, comme vous l’avez deviné si vous êtes un brin perspicace, visait à reprendre le contrôle du territoire au détriment des clubs privés.

Le résultat de cette opération, surnommée « déclubage », fut la création des zones d’exploitation contrôlée, communément appelées les zecs.

« C’est quoi, ça, une zec? Est-ce que c’est comme un parc national, mais avec des initiales différentes? », vous demandez-vous. Oui et non.

Tout comme les majestueux espaces naturels gérés par le gouvernement québécois, les zecs ont été créées dans le but de redonner l’accès au territoire à monsieur et à madame Tout-le-Monde, tout en étant chargées de l’exploitation et de la conservation de la faune. Les deux structures se différencient principalement par leur mode de gouvernance.

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Les zecs sont en effet un réseau démocratique géré par des organismes à but non lucratif. Soutenu par des bénévoles et régi par des conseils d’administration dans chaque territoire, le réseau fonctionne sur une base d’économie sociale, puisque les profits générés par les activités (chasse, pêche, rando, alouette) sont réinvestis dans la mission principale, soit la conservation et la mise en valeur de la faune.

Zecs Québec, aussi appelé la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, regroupe les 63 zecs du territoire et agit à titre de porte-parole auprès du gouvernement.

Vous avez dit « pitou »?

Bon. Jusqu’à maintenant, on vous a garroché une panoplie d’informations cruciales afin que vous compreniez l’origine et le rôle des zecs. Mais on a gardé une des meilleures choses à savoir pour la fin.

Dans ces 48 000 km2 de vastes paysages, 300 rivières et plus de 16 000 lacs du réseau, vous avez la possibilité d’amener toutou avec vous! Non, on ne vous niaise pas! Votre compagnon peut vous accompagner dans certaines aventures (à condition qu’il se comporte comme du monde et que vous le contrôliez assez afin d’avoir une relation saine avec la faune avoisinante).

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Votre horaire est incertain et vous aimeriez partir un peu à la dernière minute pour explorer une zec? Pas de problème. Même pas nécessaire de réserver avant de profiter de ces contrées sauvages! Et l’offre d’hébergement est maintenant très diversifiée : camping, refuge, chalet, prêt-à-camper, yourte… ce n’est pas le choix qui manque! On vous conseille de téléphoner à la zec avant votre arrivée pour vous assurer que pitou est bien accepté dans le lieu où vous comptez vous rendre.

Les étapes à suivre pour séjourner dans une zec se résument ainsi : se rendre sur place, s’enregistrer à l’entrée, payer les droits associés à l’activité à laquelle vous voulez vous adonner et déclarer vos prises pour la chasse et la pêche en partant. Ah! Est-ce qu’on vous a aussi dit que c’est le seul réseau qui permet le camping sauvage en tente sur son territoire? Vérifiez à votre arrivée si un endroit particulier est réservé à cette fin dans la zec où vous séjournez.

Bref, encore aujourd’hui, les efforts déployés par les zecs afin de préserver notre immense terrain de jeu continuent de porter fruit en permettant aux amoureux du grand air de mettre le nez dehors en toute quiétude et en respectant l’environnement.

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Si vous avez envie de faire de la planche à pagaie complètement seul au monde, ou encore de cueillir des baies sauvages en n’entendant que le chant des oiseaux comme bruit de fond, c’est par ici!

Chaque zec est unique et gérée à sa façon. Informez-vous avant de partir sur les particularités de celle où vous souhaitez vous rendre!