Demander de l’aide au bureau : comment briser la glace?

Dans la vie de tous les jours comme au travail, personne n’aime se faire prendre en défaut. Et c’est compréhensible : on ne veut pas être cette personne qui fait une erreur devant tout le monde. C’est gênant, c’est pas le fun, et on peut avoir l’impression que nos collègues vont nous trouve pas professionnel.le.

Mais souvent, ces erreurs auraient pu être évitées avec une solution super simple : demander de l’aide. Ironiquement, alors qu’on répète aux enfants de demander de l’aide quand ils s’apprêtent à faire quelque chose hors de leur champ de compétence, il semblerait que cette même attitude ne soit pas encouragée auprès des adultes sur le marché du travail. Comme si on s’attendait à ce que tout le monde sache ce qu’il doit faire tout le temps. Et que d’ignorer quelque chose est nécessairement un signe qu’on est incompétent.e.

Ben moi, m’a vous le dire : c’est de la bullshit! C’est correct de demander de l’aide, c’est même LA chose à faire. Voici quelques trucs pour solliciter de l’aide auprès de vos collègues, sans perdre la face ou votre emploi.

Commençons en citant un philosophe (parce que ça fait cool et ça fait réfléchir). Comme disait Socrate, « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ».

Si cette maxime s’applique à un philosophe grec de l’Antiquité, ça vaut également pour vous, vos collègues et vos patron.ne.s. On passe notre vie à apprendre, et il faut se méfier de la personne qui prétend tout savoir. Il faut plutôt prêcher l’humilité, assumer son ignorance et chercher à apprendre.

Si vous passez votre temps à prétendre que vous savez quelque chose alors que ce n’est pas le cas, vous vous privez de cet apprentissage. Pire encore, on se tournera éventuellement vers vous pour vos connaissances sur quelque chose que vous avez fait semblant de connaitre. Vous risquez alors de vous faire démasquer, ou même de faire une erreur.

L’humilité permet donc d’éviter de perdre la face, et surtout d’apprendre pour le futur. Je suis d’avis que plus on assume notre ignorance, plus on encourage les autres à le faire également, et que tout le monde y gagne.

Une fois que vous vous êtes avoué à vous-mêmes que vous ne savez pas tout, c’est le temps de trouver précisément quelles connaissances vous échappent. Si vous avez été engagé.e à votre poste, c’est qu’on suppose que vous possédez un minimum de savoirs par rapport à votre job.

Quand arrive le moment de poser une question ou de demander de l’aide, vous devez identifier cette chose précise que vous ne savez pas. Par exemple, peut-être que vous savez comment travailler avec Excel, mais que vous n’avez jamais programmé un certain type de formule.

En précisant ce que vous ne comprenez pas, vous serez en mesure d’avoir une meilleure réponse, en plus de démontrer que vous n’êtes pas complètement largué.e à votre travail. Vous n’aurez pas l’air d’un.e imbécile, vous aurez l’air de la personne qui veut s’améliorer, se perfectionner. Personne ne devrait refuser d’aider quelqu’un qui fait de son mieux et qui veut devenir meilleur.e à son emploi.

Bref, ne soupirez pas en disant : « J’comprends rien! » Levez plutôt la main en disant : « Je comprends beaucoup de choses, mais pas ça. Possible de m’expliquer? »

Une fois que vous aurez trouvé ce que vous ne comprenez pas, vous devrez trouver celui ou celle qui a la réponse à votre question. C’est le temps de faire le tour de vos collègues pour voir qui sont les allié.e.s qui répondront à votre question sans vous juger. Peut-être même que vous réaliserez que vous n’êtes pas le ou la seul.e avec cette question en tête. Comme on l’a dit en début d’article, les gens sont gênés de poser leurs questions, alors si ça se trouve, votre questionnement sera partagé par votre équipe, et on vous félicitera d’avoir osé dire tout haut ce que tout le monde se demandait tout bas.

En dernier recours, vous pouvez vous tourner vers votre supérieur.e si personne au bureau ne peut vous orienter. À ce moment, vous pourrez vous dire que vous avez tout fait pour trouver la réponse, et que même votre entourage l’ignore. Dans ces cas-là, il n’y a pas de honte à être dans le flou si tout le monde est dans le même bateau. Et ce serait injuste de la part de votre patron.ne de tirer sur le messager. Une fois qu’il ou elle vous aura répondu, ce sera ensuite votre responsabilité de transmettre vos nouvelles connaissances au reste de votre équipe.

De « personne pas sûre », vous serez maintenant considérée comme « la personne qui sait, parce qu’elle, au moins, a demandé de l’aide ». Pis ça, c’est pas gênant pantoute.

ATTENTION : Évitez de poser la même question à plusieurs reprises, sans quoi vous aurez l’air de la personne qui n’apprend ou qui n’écoute pas. Si cette question revient constamment durant vos journées de travail, peut-être qu’il faudrait noter la réponse quelque part et apprendre à vous référer à vos notes plutôt qu’à vos collègues.

Une fois que vous aurez surmonté cette gêne de demander de l’aide, je vous garantis que vous regretterez de ne pas l’avoir fait avant. De un, vous apprendrez plus que vos collègues qui sont trop embarrassé.e.s. pour lever la main, et de deux, vous deviendrez leur référence.

Et surtout, vous développerez la meilleure qualité qu’un être humain peut avoir à mon avis : la curiosité. Avouons-le, où serions-nous sans ces personnes qui posent des questions random sur des forums et qui se font répondre par d’autres personnes random? L’internet s’est BÂTI sur des gens comme ça.

Soyez cette personne qui demande, et laissez votre entourage bénéficier de votre curiosité par la suite. Tout le monde y gagnera, vous le premier.

Des questions?