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Définir son projet d’entreprise en 5 questions (pas nécessairement) faciles

Des pistes de réflexion avant de démarrer son entreprise.

Par
Hugo Bastien
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Vous vous êtes levé.e ce matin avec le sentiment que c’était le moment, que vous alliez tout laisser tomber pour lancer votre propre entreprise ? Vous n’êtes plus capable de vivre avec l’idée de ne pas être votre propre patron.ne ? Vous êtes à deux doigts de vendre votre maison et vous dédier à un projet entrepreneurial qui vous passionne ?

Tant mieux !

Mais avant d’appeler votre banque en criant « VENDEZ TOUT JE DEVIENS LIBRE », voici 5 questions à vous poser à propos de ce nouveau projet qui vous trotte dans la tête. Parce que se lancer en business, c’est bien. Mais y arriver sans faire faillite deux semaines plus tard et devoir vendre un rein pour arriver à vous payer un café, c’est encore mieux !

1. Quel besoin vais-je combler ?

La question à la base de tout : qu’est-ce que je souhaite faire avec mon entreprise ? On connait tous le concept de l’offre et la demande. Il faut maintenant savoir si votre idée d’entreprise répond justement à une demande, sans quoi ce sera PAS MAL plus difficile d’arriver à en vivre, voire de faire de l’argent tout court. L’entrepreneur.e devra donc identifier un besoin, une carence quelque part, et proposer une idée pour combler ce besoin.

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Si votre entreprise ne répond pas à un besoin qui semble évident, alors vous devrez arriver à CRÉER ce besoin auprès de votre clientèle. J’imagine que c’est en voulant créer un besoin que des produits comme le Snuggie ont vu le jour. À moins que la personne derrière l’idée comptait capitaliser sur le marché des gens qui n’ont pas de chandail à manches longues ni de couvertures. Et si vous ne savez pas à qui s’adresse votre produit ou service, c’est aussi une question à laquelle vous devriez répondre (on y reviendra plus loin).

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2. Est-ce que je peux décrire facilement mon projet ?

Une fois l’idée trouvée, faites l’exercice de la décrire à quelqu’un qui ignore tout du projet. Ça pourra vous aider à valider si votre idée tient la route et à identifier les angles morts dans votre projet. Choisissez quelqu’un de confiance, mais qui est capable de vous remettre en question. Si cette personne vous fait une face de « Ok, mais ça sert à quoi ton affaire ? », peut-être qu’un petit retour à la table de travail s’imposera. Ça devrait être clair pour vous, mais clair pour les autres aussi.

N’ayez pas peur de modifier votre projet afin de l’améliorer. Ou bien d’y croire dur comme fer, jusqu’à ce que vous arriviez à l’expliquer à quelqu’un qui vous répondra « Ben c’t’une bonne idée ça ».

3. Est-ce que ça existe déjà ?

Étape qu’on néglige trop souvent et qu’on regrette par la suite. L’expression « faites vos recherches » a mauvaise réputation ces jours-ci, mais dans ce cas précis, c’est exactement ce qu’il faut faire. Ce n’est pas une fois qu’on a notre plan d’affaires, un logo et un site web que ce sera le moment de réaliser que oui, des shampoings secs sans gluten pour gerboises faits au Québec, ça existe déjà.

L’expression «faites vos recherches» a mauvaise réputation ces jours-ci, mais dans ce cas précis, c’est exactement ce qu’il faut faire.

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Vous avez fait l’erreur de ne pas vérifier? Ou vous avez vérifié et constaté avec horreur que quelqu’un a eu la même idée que vous? Tout n’est peut-être pas perdu (en tout cas, on espère, parce que sinon on connait quelques entreprises de livraison de nourriture qui doivent se mordre les doigts). Demandez-vous comment votre idée peut se démarquer de celle qui existe déjà. Peut-être que votre shampoing pourrait aussi faire la job pour les cochons d’Inde? Ou que vous pourriez développer une formule biodégradable? Qui sait?

4. Quelles sont mes limites ?

Chaque personne a des talents, mais aussi des limites. Avant de se lancer, c’est un bon moment pour faire un exercice d’introspection afin d’identifier vos forces et vos faiblesses. Ensuite, ça vaudra la peine d’identifier des façons de combler vos lacunes (un cours de base en recherche de financement par exemple) ou des personnes qui pourront vous aider dans les domaines qui sont moins votre tasse de thé (vous êtes top pour faire le marketing de votre app miracle, mais ça vous prendra probablement un.e bon.ne programmeur.euse d’application mobile pour arriver à vos fins).

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Nous sommes entourés de gens qui connaissent des choses que nous ignorons. Il ne faut pas hésiter à les approcher avec vos questions, ou même leur proposer de joindre votre équipe. S’entourer de gens à qui vous faites confiance, et qui se complètent par leurs habiletés, c’est un incontournable.

N’hésitez pas non plus à trouver des personnes qui n’ont pas peur d’être critiques par rapport à votre projet. Ça ne sert à rien d’être entouré de Yes Man. Trouvez-vous plutôt un « ouuuuuin man » ou une « ouuuuuin woman » qui vont vous challenger, sans toutefois vous plonger constamment dans le doute.

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5. Est-ce qu’il y a de l’argent à faire ?

Qui sont les clients potentiels pour votre shampoing sec? C’est quoi le marché des soins d’entretien pour les petits rongeurs au Québec? Est-ce que les adoptions de gerboises ont grimpé en flèche avec la pandémie? Le profil des propriétaires, c’est quoi? Est-ce que ce sont des passionné.e.s d’hygiène? Est-ce qu’il faut laver ça un pelage de cochon d’Inde? Qui serait prêt à payer pour votre app révolutionnaire? Et combien? Est-ce assez pour dégager un profit à court, moyen, long terme?

Votre degré d’appréciation des données que vous allez récolter va aussi être influencé par votre définition de « vivre de ses rêves ». Pour certaines personnes, ça voudra dire faire ce qu’on aime et arriver à payer son loyer, son épicerie et ses dépenses de base. Pour d’autres, ça voudra plutôt dire pouvoir se payer un yatch d’ici deux ans. Pour d’autres encore, qui pensent lancer un OBNL, faire de l’argent sera important, mais faire des profits ne sera pas l’objectif ultime. C’est quoi votre philosophie par rapport à ça?

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Vous avez répondu à toutes ces questions et vous êtes toujours partant.e.s pour démarrer votre entreprise? Ce n’est que le début! Restera à trouver financement, bricoler votre plan d’affaires, déterminer la structure de l’entreprise, choisir un nom, et ainsi de suite. Vous avez du pain sur la planche, mais ça risque fort d’être une belle aventure.

Bonne chance!