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De la réinvention au burnout: un bilan financier des deux dernières années en trois histoires

Il s'en est passé des choses pour votre portefeuille en deux ans de pandémie.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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La pandémie a affecté financièrement beaucoup de monde. Certaines personnes ont perdu leur emploi du jour au lendemain et d’autres ont essayé de se lancer en affaires. Au même moment, certaines personnes ont fait du gros cash avec les actions, la crypto ou peut-être des meme stocks.

Bref, la pandémie n’a pas été un long fleuve tranquille pour le compte de banque. Voici trois témoignages de réinvention, réussite et… retour aux sources.

Nicolas : doubler son salaire en trois mois

Nicolas travaillait dans les restos depuis 10 ans quand celui où il bossait a soudainement fermé ses portes. Pour ce cuisinier, c’était l’occasion de se revirer de bord complètement. « Plus j’avançais dans le métier, plus je réalisais que la prochaine option, c’était de devenir propriétaire ou chef. Je voulais fonder une famille, et à mon avis, les deux sont un peu difficiles à concilier », relate Nicolas.

« En cuisine, tu peux faire plus que 50 heures par semaine. Là, je me retrouve à faire 37 heures et presque le double de mon salaire d’avant. »

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Après s’être inscrit à un bootcamp intensif de trois mois à Concordia pour devenir développeur web, Nicolas trouve rapidement un emploi dans le domaine. « En cuisine, tu peux faire plus que 50 heures par semaine. Là, je me retrouve à faire 37 heures et presque le double de mon salaire d’avant », explique-t-il.

C’est le rêve : il a plus de lousse pour lui, pour ses amis et pour sa famille. « J’ai l’impression que je peux respirer. J’ai plus de temps pour faire ce que je veux et j’ai plus d’argent pour le faire », souligne-t-il.

Sa blonde et lui comptent acheter une maison bientôt, et avec l’état du marché actuel, disons que l’augmentation salariale ne fait pas de tort.

Vanessa : du travail autonome à la business

Vanessa travaillait comme consultante en médias sociaux (et créatrice de contenu, gestionnaire de communauté, et toutes tâches connexes) depuis sa sortie de l’université il y a cinq ans. Avec son amie Julia, qui travaillait elle aussi dans le domaine, elles songeaient à unir leurs forces afin de fonder une agence.

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Le projet se dessinait tranquillement, mais juste au moment de lancer la patente, la pandémie débarque. « Ce n’était pas le bon timing », note Vanessa.

« On a remarqué que nos clients ne nous abandonnaient pas. Au contraire, ils avaient plus de besoins. »

Comme les filles comptaient pas mal de clients dans le domaine de la mode et des boutiques locales, l’engouement pour l’achat d’ici (qui se souvient du Panier bleu ?) du printemps 2020 nécessitait une présence forte sur les réseaux sociaux. « On a remarqué que nos clients ne nous abandonnaient pas. Au contraire, ils avaient plus de besoins », poursuit l’entrepreneure, qui a finalement lancé son agence, Camarade, en mai 2020.

Depuis, ça roule. Rapidement, les clients réalisent l’importance des médias sociaux pour communiquer les règles sanitaires, les consignes de santé publique, les nombreuses ouvertures et fermetures… et tout le reste. « Les gens qui n’auraient peut-être pas considéré nos services avant ont réalisé que c’est essentiel. Quelque chose qui était vu comme un luxe est maintenant un indispensable. Pour nous, ça a été vraiment positif », indique Vanessa.

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Financièrement, le défi, pour elle et Julia, est d’être passées de travailleures autonomes à salariées, et ce, même si la cagnotte annuelle a augmenté. « Avant, j’étais prudente, mais pas totalement consciente de mes revenus. C’est vraiment différent comme façon de gérer de l’argent! », concède Vanessa.

Félix : un retour aux sources

Félix songeait à ouvrir un resto dans les Cantons-de-l’Est quand mars 2020 a frappé. Lui qui travaillait en restauration à Montréal depuis une quinzaine d’années et gérait un établissement très populaire de la rue Saint-Laurent.

Tout d’un coup, il se retrouvait, comme la plupart de ses collègues, sur la PCU. « Mon projet d’affaires était rendu précaire », souligne-t-il.

Après avoir cumulé quelques jobines, dont travailleur de champ dans une ferme, il se fait approcher par une agence de pub qui cherche quelqu’un qui a exactement son profil. Félix devient directeur de comptes et empoche des commissions qui font augmenter son salaire de près de 40%. « J’étais bon, mais les contrats publicitaires étaient un casse-tête à gérer avec les ouvertures, les fermetures et les mesures sanitaires qui changeaient tout le temps », explique-t-il.

« J’étais drainé. Tout le stress du COVID m’est retombé dessus. »

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Moins d’un an plus tard, une restructuration de l’entreprise le pousse à un nouveau poste… et à un burnout. « J’étais drainé. Tout le stress du COVID m’est retombé dessus », indique Félix, qui a profité de son arrêt de travail pour penser à ce qu’il voulait vraiment faire.

Et au final, ce qui lui convient — pour le moment, du moins —, c’est de retourner en restauration dans les Cantons-de-l’Est. Il s’y est installé pour l’été, où il a trouvé une job dans une brasserie qui ressemble à son bar montréalais — et où son salaire est presque celui qu’il faisait en 2020.

Comme quoi l’argent ne fait pas le bonheur, mais souffler un peu, parfois, oui.

Et le projet de resto, lui ? « Je suis encore en mode période d’essai. Je fais les choses dans le bon ordre. Je veux prendre mon temps et éviter de me précipiter », souligne Félix.