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« Dans les finances de » plonge dans l’univers des personnages les plus riches de notre culture populaire afin de décortiquer leur rapport à l’argent.
Il y a de ces personnages tirés d’un livre, d’un film ou d’une série, qui nous marquent. Qui influencent nos intérêts et qui créent en nous un profond sentiment d’identification.
Cette marque, je l’ai reçue d’Harry Potter. (Get it?)
Celui qui a fasciné des millions de jeunes fans, partout dans le monde, pourrait, bien humblement, se défendre d’être aussi bon avec les patronus qu’avec la gestion de ses finances. Harry Potter, maître des potions? Non. Maître des finances.
Apprendre que t’es riche en tabarnak
Retour en arrière, Harry n’est qu’un petit garçon qui vit dans un placard sous l’escalier dans la maison de son oncle et sa tante qui ne l’aiment pas. Un gros bonhomme, Hagrid, vient le chercher et lui apprend sa véritable histoire, qu’il est sorcier et qu’il a été accepté à l’école de sorcellerie Poudlard. Beaucoup de nouvelles en peu de temps pour un enfant de 11 ans.
Après un voyage en moto volante, deux-trois coups de parapluie sur un mur de briques suffisent pour lui ouvrir le chemin de Traverse. Il est temps de s’équiper. Il faut acheter la totale : fournitures scolaires, robe de sorcier et baguette magique.
« Mais comment je vais payer pour tout ça, Hagrid? » Le gros bonhomme pointe la banque gardée par des gobelins (et un dragon!) : « avec ça, Harry ».
https://www.youtube.com/watch?v=llM0B0bsdwg
Long story short, le premier membre de la famille Potter a vécu au XIIe siècle et il aurait fait fortune grâce à ses découvertes médicinales. (Shout-out poussos?) Plusieurs décennies de bonne gestion financière ont permis au magot d’arriver jusqu’à Harry, après que son grand-père ait réussi à faire quadrupler la fortune familiale au passage.
Sa réaction? Le gars était relativement calme sachant tous les changements qui venaient de se produire dans sa vie.
Harry Potter, le maître des gallions
Personne ne sera surpris d’apprendre qu’un fan s’est penché sur la question de la valeur en monnaie de moldus de l’héritage du jeune Potter. Et partant du principe qu’un gallion vaut environ 25 dollars américains, soit autour de 32 dollars canadiens, et qu’il y aurait 50 625 gallions minimum dans le compte de banque du sorcier, la valeur de sa fortune tournerait autour de 1 657 969 dollars canadiens.
Ne pas flauber ses piastres
Premier sage move de notre sorcier préféré : ne pas jeter son argent par les fenêtres. Et sachant sa provenance : une chambre-placard sous un escalier avec des conditions frôlant l’esclavage, il aurait rapidement pu tomber dans le vice. La fortune instantanée rime trop souvent avec une pente glissante vers la décadence.
Harry aurait très bien pu partir sur un gros trip à la « Mon père est riche en tabarnak » (était riche… 😢). Quoi de mieux que de sortir l’argument de l’argent pour s’imposer, dès la première année, comme quelqu’un de puissant. Socialisation 101 à la Drago Malfoy, quoi.
Bon, d’accord. Harry a acheté le chariot de friandises au complet pour impressionner ses potes Ron et Hermione, mais bon, les dépenses folles, c’est correct une fois de temps en temps! C’était d’ailleurs la première fois que le jeune Harry dépensait seul, comme un grand.
En troisième année, son rapport à l’argent évolue. Le sorcier devient plus mature et réalise que son héritage ne peut être traité comme un puits sans fond. En chillant sur le chemin de Traverse, il aperçoit une publicité de l’Éclair de feu, le balai « le plus rapide au monde », et aussi l’un des plus chers. Dispendieux dans le genre : « prix sur demande ». Très cher, quoi.
Ce n’est pas parce qu’on est assis sur un million et demi de dollars qu’on peut rester assis à rien faire (encore moins à 13 ans).
Harry avait déjà un bon balai qui lui permettait de gagner ses matchs de quidditch. Avait-il vraiment besoin de la nouvelle version? D’autant plus qu’il n’avait pas de source de revenu stable. Ce n’est pas parce qu’on est assis sur un million et demi de dollars qu’on peut rester assis à rien faire (encore moins à 13 ans). Le gars a su se contrôler et conséquemment ne pas rusher côté finances durant le restant de ses études. Spoiler : sa patience a été récompensée. Son oncle Sirius lui a offert le balai à Noël de la même année!
Harry Potter, l’angel investor
On doit lui donner, le jeune Potter a du flair pour investir dans les start-ups ayant une croissance exponentielle.
L’année scolaire après avoir reçu l’Éclair de feu, Harry participe (bien malgré lui) au tournoi des Trois Sorciers et remporte les grands honneurs dans des circonstances tragiques (RIP Cedric). Le grand prix : 1000 gallions.
Vu la situation et le retour de Vous-Savez-Qui, Harry n’était pas dans le mood de flamber cet argent. Ni même de l’encaisser. Voilà pourquoi il décide d’offrir le montant aux jumeaux Weasley, les frères de Ron, pour les aider avec leur projet de magasin de farces et attrapes.
Les deux gars avaient, en effet, commencé à créer des produits magiques de farces et attrapes qu’ils vendaient aux étudiants de Poudlard, question de se faire un peu d’argent, considérant leur situation financière.
Les jumeaux ont d’abord refusé l’offre généreuse de Harry. Ce dernier a toutefois insisté en mentionnant que s’ils ne prenaient pas l’argent, il le jetterait dans les égouts et que le monde aurait probablement besoin de rires et de légèreté dans les mois et années qui allaient suivre, à cause du retour de Voldemort.
Un investissement pour le plaisir et pour la protection des citoyens-sorciers, qui, on le verra, rapportera énormément à la communauté des sorciers.
Bold move, Harry.
Et dans le monde des moldus?
Ce n’est pas les leçons et morales qui manquent dans les livres de J.K. Rowling. Et comme dans tout bon best-seller et scénario hollywoodien, l’argent ne semble pas faire le bonheur.
Avec les Malfoy, Gilderoy Lockhart et à la limite l’oncle et la tante moldus d’Harry qui sont tous riches ET sombres et mauvais, le lien est assez évident. Toutefois, si on pousse la réflexion plus loin, on peut y trouver autre chose.
C’est correct de dépenser son argent. C’est OK de flamber du cash. Certaines raisons qui nous poussent à le faire peuvent être saines. Harry n’avait peut-être pas besoin d’un chariot rempli de bonbons ni de trois paires de multiplettes lors de la coupe du monde de quidditch, mais est-ce vraiment grave? On vous laisse juger.
Loin de moi l’idée de faire des liens tirés par les cheveux dans les finances d’Harry. Le gars est fictif, tout comme son compte de banque.
Le gars dépense pour ce qui a un sens. Ses dépenses ont une signification. Autant dans les petites comme les grosses dépenses, l’argent que Harry sort de son portefeuille sert à quelque chose.
Le gars voulait passer un bon moment avec ses chums. C’était sa première rentrée scolaire, avec de nouveaux ami.e.s, (probablement ses premiers). Il avait toutes les raisons de fêter! En apparence futile, cette dépense lui a permis de bonder avec Ron et Hermione.
« MAIS VOYONS, l’amitié, ça ne s’achète pas! » Justement, pour lui, c’était le bon move à faire. Nos dépenses n’ont pas toujours besoin d’être logiques pour tout le monde.
Et un match de coupe du monde? Imaginez les Canadiens de Montréal en finale de la coupe Stanley. Les plus grands fans de l’équipe n’iront probablement pas de main morte sur les dépenses d’objets à l’effigie de l’équipe. Qui se souvient des « beaux » fanions qui vont sur la voiture?
Que ce soit pour investir en soi ou pour investir dans un projet entre ami.e.s, il y a une pertinence et une utilité dans le fait de dropper un certain montant pour mener à terme ses idées folles.
L’histoire d’Harry Potter nous montre que c’est pertinent d’investir dans ce qu’on aime, ce qui nous fait carburer, ce qui nous fait du bien, finalement. Que ce soit pour investir en soi ou pour investir dans un projet entre ami.e.s, il y a une pertinence et une utilité dans le fait de dropper un certain montant pour mener à terme ses idées folles.
Loin de moi l’idée de faire des liens tirés par les cheveux dans les finances d’Harry. Le gars est fictif, tout comme son compte de banque. D’ailleurs, l’argent est loin d’être l’élément central de l’œuvre, mais chaque fois qu’il se pointe le bout du nez, c’est pour quelque chose qui a de la signification dans la vie de quelqu’un ou dans le déroulement de l’histoire.
Bon, le sorcier a eu la chance d’avoir un compte de banque garni et de pouvoir dépenser sur pas mal tout ce qui lui plaît. Mais ce qu’on retient surtout c’est que l’argent a été un moteur de développement, de croissance et d’action. Harry nous apprend surtout que c’est en dépensant intelligemment qu’on en retire le plus de bénéfices.
Tout compte fait, le Choixpeau magique a peut-être hésité durant l’assermentation d’Harry Potter dans l’une des quatre maisons de Poudlard, mais cette bonne gestion de son héritage, grâce à son côté économe et sa générosité, aura été payante et ne fait que confirmer son appartenance à Gryffondor.