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Crime et passion: ce que les caméras de sécurité captent la nuit

Parfois, la meilleure pub, c'est un malheur qui arrive à votre commerce!

Par
Billy Eff
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Il y a toujours un mystère, une aura weird, quand des choses se passent dans le noir. Tard la nuit, le moindre petit comportement de la personne qui marche de l’autre côté de la rue peut nous sembler suspicieux. Ce n’est probablement même pas statistiquement vrai, mais depuis la nuit des temps, on s’imagine que c’est le soir que les mauvaises choses se passent.

Et c’est vrai qu’il s’en passe des choses bizarres, la nuit! Ce qui est le fun là-dedans, c’est que maintenant que presque tous les commerces ont des caméras de sécurité, on peut voir et revivre ce qui est arrivé, alors que tout le monde dormait.

Par exemple, dans une autre vie, je travaillais dans un restaurant qui était, à toute fin pratique, géré par des grands enfants. Oh, comme les soirées étaient grandioses! L’alcool coulait à flot, la musique était forte et tout le monde était… broke!

Un matin, en arrivant, un des gérants s’étonne d’ouvrir la caisse et qu’elle soit complètement vide. Pourtant, après la soirée de la veille, le tiroir devrait être rempli. Premier réflexe: regarder les caméras. On fast forward à travers l’enregistrement, et à environ 4h30 du matin, on voit un des assistants-gérants entrer. Il débloque le système d’alarme, en utilisant son propre code, se rend derrière le bar, ouvre la caisse, se remplit les poches avec les billets et s’apprête à ressortir. Mais à ce moment précis, il regarde droit dans l’objectif de la caméra et, pris de peur, décide de se couvrir le visage avec une napkin, comme si le pire n’était pas déjà fait.

«Un peu avant qu’on ouvre, on s’est fait voler deux fois par le même gars, deux soirs de suite»

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Inutile de vous le dire, il fut très vite congédié, et n’avait pas grand-chose à offrir comme excuse!

Et on dirait que depuis les commerces ont rouverts, après plusieurs mois d’absence, leurs caméras captent des événements de plus en plus weird la nuit. Comme cette vidéo du Café Myriade qui a pu attraper une demoiselle, accompagnée d’un dude qui la regarde patiemment en tenant deux pizzas, tandis qu’elle s’amuse à détruire les fleurs dans le bac devant l’établissement, sans raison apparente.

Je me suis entretenu avec des tenanciers ayant récemment eu des expériences similaires, pour parler des anomalies qu’ils ont pu enregistrer.

«C’est comme s’il c’était matérialisé, de nulle part!»

Avec plusieurs années en tant que batteur dans un groupe de punk, et d’autres encore en tant que propriétaire du Turbo Haüs, Sergio da Silva en a vu des affaires!

Mais il y a deux semaines, dans la nuit de dimanche à lundi, il n’est même pas certain de ce qu’il a vu. Comme on le voit dans cette courte vidéo d’à peine cinq secondes, la terrasse est parfaitement quiète, et puis BAM!, quelque chose la percute à toute vitesse.

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«Je venais de recevoir ma deuxième dose de vaccin anti-COVID, et je n’arrivais pas à m’endormir», m’explique Sergio. «Il était un peu passé une heure du matin, et je me suis retourné dans mon lit pour prendre mon téléphone. J’avais reçu un texte de mon ami, qui a le bar en face du nôtre, où il me disait que quelqu’un dévalait la pente à toute allure et avait défoncé notre terrasse, et est reparti en sang.»

Une seconde, on ne le voit pas, et la suivante on voit une masse percuter la terrasse, semblant se matérialiser de nulle part.

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En effet, l’impact était si fort que le cycliste est passé à travers les panneaux de bois de la terrasse du Turbo Haüs, qui se trouve sur la pente de la rue St-Denis, entre les rues Sherbrooke et Ontario. Une seconde, on ne le voit pas, et la suivante on voit une masse percuter la terrasse, semblant se matérialiser de nulle part.

Sergio n’a pas eu de nouvelles du cycliste, et avoue avoir peur que la personne soit gravement blessée, voire morte. Mais il me dit aussi que ce n’est pas la première chose bizarre que captent ses caméras. «Un peu avant qu’on ouvre, on s’est fait voler deux fois par le même gars, deux soirs de suite», dit-il en riant. «On faisait de la construction, et les gars ont laissé l’entrée vers le sous-sol ouverte. Le gars a trouvé par où rentrer, et a surtout volé de l’alcool. Le deuxième soir, on a pu avoir la shot parfaite de son visage

Quelques semaines plus tard, Sergio a aperçu le malfrat dans la rue. D’abord déterminé à aller lui payer son compte, il s’est finalement tenu à simplement lui dire de ne plus jamais revenir dans son bar. «C’est un gars de la rue. Il a probablement déjà vendu ou bu ce qu’il avait volé, et je n’allais certainement pas appeler la police», raisonne le propriétaire. «Le plus drôle, c’est que quand je l’ai confronté, il m’a dit qu’il avait un frère jumeau!»

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Un couple à tout casser

Peut-être avez-vous vu passer, il y a quelques semaines de cela, cette vidéo où un couple passe à travers la vitre d’un commerce, durant une solide session de make out sur la Plaza St-Hubert. En se relevant, on dirait même que le gars s’apprête à laisser sa compagne dans un ramassis de vitre brisée!


«On n’aurait jamais eu les moyens de se payer une aussi grosse campagne de pub!», me dit au téléphone, hilare, David Lechasseur. Propriétaire du Savvy, boutique hybride entre salon de tatouage, barbier et café pour amateurs de moto, il s’est fait réveiller par un appel des policiers tôt un matin, qui lui ont expliqué que son commerce avait été vandalisé. «Je suis allé vérifier les caméras de sécurité, et j’ai regardé les heures autour de la fermeture des bars, parce que c’est souvent à ce moment-là qu’il y a du vandalisme. Je voyais rien, et c’est seulement aux alentours de 5h du matin que j’ai finalement vu ce qui était arrivé.»

«On n’aurait jamais eu les moyens de se payer une aussi grosse campagne de pub!»

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Ayant un enfant en bas âge, David avait envoyé son partenaire à la boutique pour faire l’état des lieux et parler aux policiers. «J’ai envoyé à mon partenaire la vidéo. Il l’a montré aux policiers, tout le monde est parti à rire, ça été la grosse joke de la journée au poste!», se rappelle le jeune entrepreneur.

Tout comme Sergio, David et son équipe n’ont jamais été en mesure de retrouver le duo horny qui a défoncé sa vitre. «On aurait voulu leur parler, surtout pour s’assurer qu’ils étaient corrects! Les assurances ont couvert les prix de la vitre, donc on n’allait pas leur en vouloir pour cet accident-là.»

Mais, surtout, cet épisode aura eu comme effet positif de rendre le Savvy viral. «On a fait l’émission du matin à CTV, avec Ben Mulroney. Rouge FM ont dédié la programmation d’après-midi à des chansons d’amour, en lien avec la vidéo. On a parlé de nous dans tous les médias, même dans des radios de Philadelphie à Los Angeles, en passant par Seattle! On ne se serait jamais attendu à ça, c’est vraiment un mal pour un bien.»

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Et, comme le Turbo Haüs, ce n’est pas la première fois que les caméras du Savvy captent des événements du genre. L’an dernier, elles ont pu attraper un homme qui a tenté, à trois reprises, de briser la vitre du commerce, sans rien voler, par pur acte de vandalisme. «Il a finalement réussi, la troisième fois. Donc on a gardé la brique, qu’on a exposée dans la shop avec la mention ‘Third time is the charm’ (La troisième fois, c’est la bonne)».

Mais les proprios du Savvy ont retenu leur leçon, cette fois-ci, m’assure David. «On a fait installer de nouvelles vitres, beaucoup plus résistantes!»